Le professeur Jean-Louis Esambo Kangashe a été nommé conseiller spécial en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi en remplacement de Jean-Claude Bukasa Kabongo. Avant cette nomination, Esambo était doyen de la faculté de Droit de l’Université de Kinshasa et président d’une chambre du Conseil d’Etat.
C’est un expert connu et reconnu dans le domaine du droit public en République Démocratique du Congo. Il a obtenu son doctorat en droit public des Universités Paris I, Panthéon-Sorbonne et de Kinshasa le 17 juin 2009, à Paris. Depuis lors, il a occupé le poste de professeur ordinaire et a dirigé la faculté de Droit de la prmeière université rd congolaise.
Ses spécialités sont le droit constitutionnel, le droit électoral et le droit public comparé, des domaines qu’il enseigne à l’Université de Kinshasa. Il est l’auteur de plusieurs travaux de recherche qui portent notamment sur le droit constitutionnel, le droit électoral, le droit des marchés publics et la légistique.
En plus de son parcours académique élogieux, le professeur Esambo a également occupé des postes judiciaires de haute importance, notamment ceux de procureur de la République, juge à la Cour constitutionnelle, puis président d’une des chambres du conseil d’Etat.
Le professeur Esambo Kangashe est également membre de plusieurs laboratoires et sociétés savantes, notamment l’Association internationale de droit constitutionnel et de l’Association congolaise de droit constitutionnel qu’il dirige, ce qui démontre son engagement et sa contribution significative à la promotion du droit constitutionnel en République Démocratique du Congo.
Il a été en outre directeur de l’École de formation électorale en Afrique centrale (ÉFÉAC).
Son expertise dans le domaine électoral l’a amené à participer à plusieurs missions d’observation électorale, contribuant ainsi à l’intégrité et à la transparence des processus électoraux.
La nomination de Jean-Louis Esambo Kangashe en qualité de conseiller spécial en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi intervient à six mois des élections générales et dans un contexte sécuritaire particulier.
Changement aussi à l’Agence nationale des renseignements (ANR)
A l’Agence nationale des renseignements, c’est Daniel Lusadisu Kiambi qui remplace Jean-Hervé Mbelu au poste d’administrateur général qu’il occupait depuis fin 2021 après le départ de Justin Inzun Kakiak.
Daniel Lusadisu Kiambi est un médecin militaire de formation, spécialisé en cardiologie et en médecine d’urgence. Il a suivi une formation militaire à l’École royale militaire (ERM) de Bruxelles en Belgique avant de servir au sein des Forces armées zaïroises dans la Division spéciale présidentielle (DSP).
C’est un proche de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), le parti politique au pouvoir en République Démocratique du Congo. Cette proximité politique pourrait avoir joué en faveur de sa désignation à la tête des renseignements généraux de la RDC.
Les ennuis de santé de Jean Hervé Mbelu pourraient avoir amené également le président de la République à le remplacer à la direction de l’ANR qui joue un rôle crucial dans la sécurité nationale et la lutte contre les menaces intérieures et extérieures.
La nomination du colonel-médecin à la retraite Daniel Lusadisu Kiambi est considerée par d’aucuns comme une volonté du chef de l’Etat de renforcer les aspects sécuritaires et opérationnels de l’ANR. Il reste à voir comment il s’acquittera de ses nouvelles responsabilités.
Les missions de l’ANR sont entre autres : la recherche, la centralisation, l’interprétation, l’exploitation et la diffusion des renseignements politiques, diplomatiques, stratégiques, économiques, sociaux, culturels, scientifiques et autres intéressant la sûreté intérieure et extérieure de l’État; la recherche et la constatation, dans le respect de la loi, des infractions contre la sûreté de l’État; la surveillance des personnes ou groupes de personnes nationaux ou étrangers suspectés d’exercer une activité de nature à porter atteinte à la sûreté de l’État; la protection de l’environnement politique garantissant l’expression normale des libertés publiques, conformément aux lois et règlements; l’identification dactyloscopique des nationaux et tant d’autres.
JM