Le rapport de l’Inspection générale des finances sur le déséquilibre constaté dans les accords miniers signés en 2007 entre le gouvernement congolais et le Groupe d’entreprises chinoises (GEC) à l’issue de sa mission d’évaluation a été approuvé par le président de la République au cours de la réunion du conseil des ministres du vendredi 17 mars 2023. Aussi, Félix Tshisekedi a-t-il annoncé la convocation dans les prochains jours des travaux d’une commission mixte chargée de révisiter cette convention.
On note à ce sujet que les révélations de l’IGF démontrent clairement le caractère léonin du contrat chinois. Sicomines SA, joint-venture créée pour l’exploitation des minerais congolais avait floué l’État congolais même si aujourd’hui elle se targue d’avoir accepté de payer 500 millions USD pour financer les travaux des infrastructures, du reste pas à la hauteur des engagements pris côté chinois. Ce fonds aura été loin de financer la construction de 3.500 km de routes, 3.500 km de chemins de fer, 31 hôpitaux de 150 lits et 145 centres de santé comme convenu dans le contrat.
Cette somme est très en deçà de 1 milliard USD exigé par l’IGF pour 2023.

Inexécution des engagements contractuels
Commanditaire de la mission d’évaluation précitée, le président de la République a pris le temps de parcourir les conclusions de l’inspecteur général des finances-chef de service Jules Alingete et a décidé de prendre le dossier à bras-le-corps afin de préserver les Intérêts nationaux. «Le président de la République a rappelé que ces conclusions font état entre autres, de non respect des dispositions du contrat, de l’inexécution des engagements contractuels et de subjectivité dans certains actes posés par les parties. Il a souligné le caractère inquiétant de cette situation déplorable tant d’une part, pour le développement du secteur minier qui constitue en ce jour là locomotive qui tire la croissance économique de notre pays du fait de la diversité des minerais exploités, qui répondent à une forte demande mondiale mais dont les valorisations commerciales lors des exportations n’intègrent pas une grande valeur ajoutée et d’autre part, par la lenteur du dynamisme que devrait normalement connaître le programme de construction des infrastructures dont notre pays a grandement besoin pour l’éclosion de son potentiel tant humain que économique», rapporte le ministre de la Communication et médias qui précise que le chef de l’État a pris en conséquence la décision de ramener toutes les parties sur la table des négociations pour un rééquilibrage des avantages de la partie congolaise. «Face à cet état de choses, le président de la République a évoqué l’impérieuse nécessité d’une revisitation de cette convention dans le sens d’un rééquilibrage des avantages visant à garantir les intérêts de la République dans l’exploitation de la Sicomines Sa. Félix Tshisekedi a instruit son cabinet de réunir toute les parties prenantes afin de préparer les éléments à verser dans les discussions avec les partenaires chinois lors des travaux de la commission mixte qui auront lieu très prochainement», conclut le porte-parole du gouvernement.
Reste à savoir quel sera le sort des complices congolais qui se sont enrichis dans ce contrat léonin qui sort de l’ombre à la lumière grâce à la détermination de l’IGF à voir clair dans cette affaire.
Le maximum