Le Kényan Peter Mutuku Mathuki, secrétaire général de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a la charge d’assumer le plumitif des sommets des chefs d’État de cette organisation régionale, de coordonner les réunions du conseil des ministres et d’en superviser toutes les instances. Défenseur de l’intégration régionale, il est de plus en plus accusé de ternir aussi bien son image que celle de l’EAC en RDC au regard sa manière de traiter la crise rwando-congolaise. Principal administrateur et comptable de la communauté, ce fonctionnaire international semble en effet jouer le jeu hégémonique de Paul Kagame, président rwandais, présenté par plusieurs rap[1]ports comme le véritable parrain des groupes armés les plus dangereux qui écu[1]ment la partie orientale de la RDC. Titulaire d’un master en business administration et d’un doctorat en gestion stratégique et intégration régionale de l’Université de Nairobi, Mutuku est réputé par beaucoup de diplomates comme l’auteur de plusieurs manipulations de communiqués finaux de différentes rencontres se rap[1]portant à la tension entre Kinshasa et Kigali, et ce en faveur de Paul Kagame. Tout a commencé à Charmel-Cheikh, en Egypte, en marge de la COP27. Cette réunion de haut niveau avait mis autour de la table, les présidents du Rwanda, Paul Kagame, de la Tanzanie Samia Suluhu, du Kenya William Ruto, du Burun- di Evariste Ndayishimiye et le 1er ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde. A la fin de ces travaux, le secrétaire général de l’EAC a rendu public un communiqué qui, selon Kinshasa, ne reflétait ni le débat, ni la position congolaise en la matière. «Nous lui en avions fait la remarque mais après nous avoir rassuré que la version finale qui allait sortir serait corrigée, notamment sur la question du cessez-le-feu, quelle n’a été notre surprise de constater qu’il avait maintenu le texte en l’état», a dénoncé le chef de la diplomatie congolaise. A Bujumbura, lors du 20e sommet extraordinaire des chefs d’État de l’EAC, Matuku a réitéré ce comportement de complicité avec Kigali. «C’est le deuxième forfait qu’il nous inflige. On se met d’accord, et on s’amuse à sortir des choses sur lesquelles on n’est pas d’accord», a tonné le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula qui, sur instruction de sa hiérarchie, a, au nom du gouvernement congolais, recadré le secrétaire général de l’EAC. La RDC reste cependant «ouverte au dialogue in- terne et externe mais il y a un environnement qu’il faut créer pour permettre l’accalmie, la sérénité et le retour de la confiance», a précisé le ministre prévenant qu’«il ne sert à rien de donner l’impression de faire une pièce de théâtre. Vous ne pouvez construire une perspective de paix que s’il y a confiance mutuelle et engagement ferme», a-t-il ajouté en expliquant que «le Congo n’a jamais voulu faire la guerre à qui que ce soit. Le Congo, son chef d’Etat Félix Tshisekedi, son gouvernement, son parlement, nous sommes tous ouverts au dialogue interne et externe, à condition que cela soit un dialogue de la vérité, de la sincérité, un dialogue constructif. Mais pas un dia[1]logue forcé avec les armes».
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