Le ton est un peu monté entre l’Inspection générale des finances-chef de services Jules Alingete Key et le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République démocratique du Congo, Albert Zeufack. Ce dernier a en effet déclaré que «la situation macroéconomique de la RDC continue à s’améliorer» avant d’ajouter que la «gouvernance dans ce pays est caractérisée par la corruption, qui prive les pauvres de leurs opportunités de développement».
En réaction, l’inspecteur général-chef de service de l’IGF Jules Alingete est monté au créneau pour dénoncer le caractère mensonger de cette analyse.
Pour lui, Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour quatre pays africains à savoir l’Angola, la RDC, le Burundi et Sao Tomé & Principe semble avoir mal analysé la situation économique et sociale de la République démocratique du Congo.
Alingete s’inscrit en faux contre les propos de cet expert selon lesquels «la situation de gouvernance au Congo est caractérisée par la corruption, qui prive les pauvres de leurs opportunités de développement (et que) la population de la RDC est dans sa grande majorité très pauvre. Nous espérons que la lutte contre la corruption prônée par le président Félix Tshisekedi va s’accélérer», en faisant remarquer que «ce ne sont pas les institutions internationales qui peuvent stopper la corruption, mais les gouvernements et les populations».
Ignorance des vrais mécanismes
Pour Jules Alingete, M. Zeufack fait une analyse biaisée de la situation. Il lui a fait savoir que la corruption en RDC est bien combattue et son ampleur se réduit chaque jour.
«Depuis trois ans, les structures spécialisées relancées et soutenues par le président de la République Félix Tshisekedi assurent une publication régulière des rapports qui répriment la corruption et il se constate une forte appropriation populaire de cette lutte alors qu’avant les faits de corruption étaient considérés comme normaux et la population était anesthésiée. Il n’y a donc pas lieu de minimiser cette volonté politique et cet élan populaire consistant à dénoncer et réprimer ouvertement la corruption en évoquant une quelconque augmentation de ce phénomène», a déclaré le gendarme financier de la République qui a fustigé l’attitude de ce responsable de la Banque mondiale qui n’appuie nullement les institutions de contrôle dans les pays africains et semble ignorer les vrais mécanismes ayant entraîné l’embellie économique vantée par lui.
«Convaincu que l’amélioration réalisée par le pays sur le plan économique est le résultat combiné des progrès réalisés dans plusieurs domaines où les recettes ont presque doublé, l’IGF est aussi d’avis que ces mauvaises analyses et approches de la Banque mondiale et du FMI sont à la base de l’échec de plusieurs programmes économiques soutenus par ces deux institutions internationales dans les pays africains», renseignent plusieurs sources.
Alingete a appelé la Banque mondiale «à quitter les simples analyses de bureau pour intérioriser les réalités sur le terrain en République Démocratique du Congo pour mieux apprécier les efforts réalisés par les structures de lutte contre la corruption avec l’appui du président de la République Félix Tshisekedi».
Il a invité le plénipontentiaire de la Banque mondiale en RDC à revoir ses connaissances sur la situation économique de la République démocratique du Congo.
JN