Cela s’est passé sur les plateaux de Télé 50 lors de l’émission politique «Kin-Direct» diffusée le 03 janvier à 18h. On a vu le journaliste et analyste politique Peter Tiani, invité du jour, proférer des propos injurieux et désobligeants, à l’égard du député national Lambert Mende Omalanga en réaction à un commentaire de ce dernier sur la candidature annoncée à la présidence de la République de Moïse Katumbi au sujet de laquelle le présentateur de l’émission Bosolo na Politik, Israël Mutombo lui avait posé une question.
Lésé, l’initiateur de la Convention des Congolais Unis (CCU) et PCA des Lignes Maritimes Congolaises, Lambert Mende, a instruit ses avocats-conseils de saisir le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) et l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) pour ces propos jugés pour le moins inélégants et non conformes à l’éthique et à la déontologie professionnelle tenus à son encontre par le journaliste Tiani.
«Sans pudeur et dans sa témérité malveillante avec posture agressive, ce journaliste l’a peint via des insultes et propos désobligeants, comme étant, je cite : un ‘‘délinquant politique, croque-mort, ayant le sang des congolais dans ses mains’’, donc d’assassin, de ‘‘produit politique périmé’’ et de bien d’autres propos insultants, dégradants et rabaissants», peut-on lire dans la plainte déposée à cette fin pour le compte du panel des avocats du député national de Lodja par le bâtonnier Elonge.
Aussitôt saisie, l’autorité de régulation des médias a, par son service d’instruction, convoqué le directeur des programmes de Télé 50 et le journaliste incriminé, Peter Tiani, pour vendredi 13 janvier à 13 heures, aux fins de présenter leurs moyens de défense. «Le bureau du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la communication ( CSAC), vous invite conformément à l’article 62, alinéa 1 et 2 de la loi n0 11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attributions et fonctionnement du Conseil, et l’article 87 du Règlement Intérieur du Conseil, le vendredi 13 janvier 2023 à 13h00’ précises au Secrétariat d’Instruction, sis 2ième niveau de l’immeuble Likasi, place le Royal commune de la Gombe, pour présenter vos moyens de défense, suite à la plainte introduite contre vous par le conseil de l’honorable Lambert Mende Omalanga au sujet des propos le qualifiant de ‘‘délinquant politique, de croc mort, ayant le sang des congolais sur les mains…‘‘ que vous avez tenus au cours de l’émission Kin-Direct diffusée sur la chaîne Télé 50 en date du 03 janvier 2023, aux alentours de 18h00’», lit-on dans la convocation du CSAC.
Cette réaction a suscité une lévée de boucliers chez certains journalistes, ce qui amène à poser la question de savoir si le CSAC est compétent ou non pour entamer cette procédure. La réponse est Oui. En effet, l’article 8 de la loi organique N° 11/001 du 10 janvier 2011 portant organisation, attributions et fonctionnement du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la communication stipule que «le CSAC a pour mission de veiller au respect de la déontologie en matière d’information». Cela signifie qu’en dehors du contenu, le CSAC a compétence d’entendre des journalistes qui violent la déontologie et de les sanctionner, le cas échéant. Et l’article 87 du Réglement intérieur du CSAC indique par ailleurs qu’après avoir entendu le journaliste ‘‘délinquant’’, le Conseil transmet le dossier à … l’UNPC. Si dans un délai de 7 jours, cette dernière ne prend aucune mesure, le CSAC qui est une institution publique (contrairement à l’UNPC qui est un syndicat de la presse) se ressaisit du dossier et fait appliquer la loi.
Les journalistes devraient donc apprendre à lire et à intérioriser les textes légaux qui régissent le secteur des médias pour éviter de sombrer dans l’illusion du savoir immédiat.
Le conseil des avocats de Lambert Mende précise, avec raison, attendre du CSAC, une interpellation du journaliste Tiani et au besoin, de manière pédagogique, des sanctions sévères en son endroit, car ayant utilisé les canaux de la presse pour tenter d’imposer une pensée unique, pire, insulter, calomnier, dégrader et dénigrer un Congolais qui n’a fait qu’exercer librement son droit d’expression du reste garanti par la constitution et les lois de la République.
MM