« Ma joie est qu’aucun groupe armé ne refuse de déposer les armes, tous acceptent». Tel est le constat fait, mercredi 30 novembre 2022, par l’ex-président kényan et facilitateur des pourparlers de Nairobi entre Kinshasa et les groupes armés nationaux reçus quelques instants plus tôt. «Nous avons écouté différents qui sont ici. Aujourd’hui, je leur ai donné l’occasion d’ouvrir leurs cœurs et de donner leur point de vue sur la situation de la RDC. Ils viennent de me confirmer qu’ils sont prêts à déposer les armes. Mais aussi, ils m’ont expliqué pourquoi ils ont pris les armes et ce qu’ils souhaitent pour une paix durable s’ils déposent les armes», a ajouté Uhuru Kenyatta pour qui «il y a des choses que nous devons voir et analyser pour que s’ils déposent les armes nous ayons la paix durable que nous recherchons».
Mercredi 30 novembre à Nairobi, les groupes armés du Nord-Kivu ont été les derniers à être reçus par le facilitateur des pourparlers en présence Serge Tshibangu, envoyé spécial du chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi. A cette occasion, Kinshasa a délivré un message plutôt ferme à l’intention des rebelles : «pas d’intégration au sein des forces de défense et de sécurité, pas d’amnistie pour les crimes commis contre les Congolais». Et, mieux encore, «Nairobi n’est pas une occasion de partage de gâteau», a indiqué Kadima aux groupes armés nationaux.
S’agissant des groupes armés étrangers, John Tshibangu s’est montré sans équivoque quant à leur avenir. «La situation du M23 ne peut en aucun cas stopper le processus de Nairobi dont il s’était auto-exclus. Le leadership du M23 est sous sanctions de la communauté internationale et devra en répondre», a-t-il déclaré.
Pour le facilitateur kényan, le M23 et les autres groupes absents de Nairobi doivent «d’abord respecter les décisions du mini-sommet de Luanda. Nous ne voulons pas que la RDC soit le pays où les autres viennent s’affronter. Que les groupes armés étrangers rentrent chez eux et qu’ils discutent avec leurs gouvernements comme les Congolais discutent avec les leurs», a tranché l’ancien chef de l’Etat du Kenya.
Les discussions de Nairobi, qui «se déroulent dans le respect de la souveraineté de la RDC» ainsi qu’a tenu à le rappeler Uhuru Kenyatta, ont démarré le 29 novembre au Safari Park Hôtel sous la direction du facilitateur désigné par William Ruto, en présence des délégations des groupes armés, de la société civile et des communautés du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema, de l’Ituri et du Tanganyika.
La MONUSCO et le bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations-Unies, qui espèrent que les discussions de la capitale kényane ouvriront la voie aux groupes armés congolais pour s’engager dans le Programme national de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, ont fourni à l’organisation un appui logistique et opérationnel en s’occupant notamment du transport des délégués venus de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud Kivu.
J.N. AVEC LE MAXIMUM