Fin de tournée dans les territoires de l’Est du pays pour Vital Kamerhe qui, pour couronner un périple riche en couleurs, tiendra meeting Place Ste Thérèse à Ndjili, samedi 1er octobre 2022.
Lancée le 12 septembre 2022 à partir de Goma, la tournée de l’ancien dircab du président de la République visait, en principe, à apporter une solution au problème sécuritaire dans la partie Est de la RDC, qui dure depuis 3 décennies. Mais de la solution Kamerhe pour le rétablissement de la paix, peu en ont entendu parler tout le long du parcours de celui que ses partisans surnomment désormais le «Mwalimu». C’est à peine si, ci et là, l’ex-chef de l’administration présidentielle a appelé les populations à la cohabitation pacifique, entre elles … seul message perceptible dans ces régions qui vivent le martyre au quotidien, imposé par des groupes armés nationaux et étrangers entretenus par le Rwanda.
Dans ces conditions, exhorter les victimes à des relations sereines avec leurs bourreaux apparaissait comme une gageure. C’était pourtant la mission que l’allié des premiers jours du président Félix Tshisekedi dans le cadre de la coalition CACH s’était assignée : relancer l’axe diplomatique dans la recherche des solutions pour le retour de la paix dans les territoires de l’Est, en mettant en avant les conditions socio-économiques d’une paix durable. C’est le nouveau credo d’une certaine communauté internationale, persuadée que les armes seules ne parviendront jamais à restaurer la paix en RDC.
Mission impossible
Seulement, les conditions ne se prêtent pas à la diffusion d’un tel message en RDC. Kamerhe semble avoir présumé de ses capacités de persuasion des masses populaires de cette partie du pays poussées à bout par les agressions réccurentes du Rwanda et de ses sbires.
Il lui aura été très difficile, voire, impossible, de demander à ses compatriotes de Goma, Rutshuru, Butembo, Bukavu, Uvira, Kindu et Kisangani de tout oublier pour convoler en justes noces avec les voisins rwandais. Chaque fois qu’il en appelait à «une politique de bon voisinage avec les pays voisins», il prenait le soin de noyer cette proposition que le premier des Congolais lambda estimerait offensante dans une prose de préoccupations socio-économiques.
A Kindu, chef-lieu de la province du Maniema où il a reçu un accueil des plus chaleureux, Vital Kamerhe s’est ainsi laissé aller à rappeler à la foule venue l’écouter que «la ville de Kindu est au centre du Congo. Quand vous posez le compas sur votre feuille pour dessiner le cercle, le centre de gravité représente la ville de Kindu». Une lapalissade flatteuse pour son auditoire lancée avant de mettre en avant l’autre face de son sésame pour pacifier l’Est du pays : les richesses locales. «Sans le pain, la paix ne signifierait rien», a-t-il ajouté, avant de déplorer le fait que l’exploitation aurifère dans la région ne profitait guère aux populations du cru.
La création des emplois, c’est le remède approprié contre l’enrôlement des jeunes et partant, la prolifération des groupes armés, a précisé le président de l’UNC entre deux complaintes sur la situation sociale. «Je suis arrivé et je viens de voir par moi-même. Je pensais que ces problèmes étaient résolus. La ville n’a toujours pas de courant ? Et ce problème d’eau persiste ? Le train de Kalemie n’arrive plus ? Le ciment a connu une montée vertigineuse ?», s’est-il interrogé en écho à des préoccupations largement partagées par son auditoire. Rien de plus.
«Effacez le tableau»
C’est à peu de chose près le même message que l’ancien dircab de Félix Tshisekedi a transmis aux populations de Kisangani venues en grand nombre l’écouter Place de la Poste. A défaut d’avoir réussi à convaincre sur les nouvelles bonnes intentions de la communauté internationale à l’égard de ses compatriotes martyrisés de l’Est du pays, Vital Kamerhe aura réussi à se refaire une santé politique dans la région. «Le périple à l’Est s’est traduit en opération ‘effacez le tableau’», commente à ce sujet un analyste, faisant ainsi allusion à d’autres leaders politiques qui ont effectué le même parcours avant lui, notamment Moïse Katumbi, Martin Fayulu, et dans une moindre mesure Bahati Lukwebo. «Amani, c’est Kamerhe leader politique de l’Est de la RDC», conclut-il.
On peut donc se demander ce que VK dira aux kinois, samedi 1er octobre Place Ste Thérèse à Ndjili considéré à tort ou à raison comme le temple de Martin Fayulu. Le défi n’est pas négligeable et les problèmes sécuritaires survenus avec les tueries de Kwamouth, pas si loin de la capitale, ne font pas défaut. Wait and see.
LE MAXIMUM