Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président de la République et président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), effectue depuis le 12 septembre 2022 une tournée dans les territoires de l’Est du pays. Pour y apporter sa solution à la crise sécuritaire endémique qui y sévit depuis près de 3 décennies. Le périple de Kamerhe a été entamé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu où son parti politique s’affairait sérieusement, dès le 10 septembre, à la mobilisation des troupes pour assurer un accueil des plus réussis à son leader, récemment élargi des geôles de Makala à Kinshasa. Rien n’a été laissé au hasard : la fédération provinciale de l’UNC avait animé un briefing à l’intention des cadres et militants au siège du parti, avant d’organiser une caravane motorisée à travers la ville volcanique pour stimuler les déplacements de l’aéroport international de Goma et du stade Afya où était un prévu un meeting. Les organisateurs de l’accueil de VK expliquant que leur leader se rendait dans la région pour remercier les populations de leur soutien durant les épreuves qu’il eu à traverser et apporter sa contribution à la lutte contre l’insécurité qui sévit dans la région.
Opération plutôt réussie. A Goma, c’est une foule des grands jours qui a accueilli Kamerhe qui, pour communier avec elle, ne s’est pas empêché d’écorcher la Monusco, perçue ici comme ennemi public numéro un. En meeting au Stade Afya, il a promis avec fermeté d’exiger des Nations-Unies un agenda pour en finir avec les rebelles du M23. «Ce mois-ci il y aura Conseil de sécurité. Nous allons demander aux Nations-Unies combien de temps il leur reste pour retirer leurs troupes définitivement», a-t-il lancé à la cantonade. Pour marquer sa compassion envers les populations martyrisées du Nord-Kivu, Vital Kamerhe a promis de ne pas parler de politique intérieure durant ce périple. «Je ne veux pas faire de la politique quand les larmes et le sang de nos compatriotes coulent», a-t-il déclaré en substance. Ce qui fut plus facile à dire qu’à faire, en réalité.
Caravane de la paix
«Ma visite s’inscrit dans un thème bien précis : Amani (la paix). C’est ici que je vais dévoiler ma contribution pour la pacification de cette partie de notre pays qui a trop souffert», a-t-il enchaîné au stade Afya. Et d’expliquer que «nous avons parcouru 900 mètres (vers la paix, ndlr). Il reste 100 mètres. Et comme vous le savez, quand on fait la course, ce sont les 100 derniers qui sont les plus difficiles. Je vous exhorte à ne pas vous décourager. Tenons-nous la main dans la main pour franchir le dernier obstacle».
Impossible, cependant, de ne pas évoquer l’occupation du Bunagana en territoire de Rutshuru par «un groupe terroriste soutenu par une armée régulière en présence des forces de la mission onusienne». Kamerhe a engagé la population du Nord-Kivu à soutenir les FARDC dans la défense de l’intégrité du territoire national. S’adressant à ces envahisseurs, le président de l’UNC leur a demandé de libérer l’agglomération frontalière : «Je sais que vous me suivez maintenant. Si vous êtes vraiment des Congolais comme vous le dites souvent, je vous demande de déposer les armes. Je vous demande de libérer Bunagana et de déposer les armes. Il est temps de prôner la paix, après plus d’une décennie de misère», a-t-il déclaré.
Cohabitation pacifique
La formule-miracle pour mettre fin à l’insécurité à l’Est, c’est dans les relations empreintes de tensions entre la RDC et le Rwanda en raison du soutien de Paul Kagame aux terroristes du M23 que VK l’a inscrite, en invitant la population congolaise au calme et à la cohabitation pacifique. Une exhortation délicate, que l’ancien dircab de Félix Tshisekedi ne semble pas avoir osé réitérer pour la suite de son périple au Nord-Kivu, qui a pris fin mercredi 14 septembre 2022.
Après l’étape de Goma, VK, qu’accompagne son épouse Amida Chatur s’est rendu à Masisi, Lubero et Rutshuru entre autres où, tout en exprimant sa compassion envers les populations martyrisées par les exactions des groupes armés, il s’est félicité d’avoir pu se rendre dans ces régions perturbées par l’insécurité. «Je suis un combattant de la paix, donc je négocie toujours avec le danger et l’insécurité. Venir aujourd’hui ici, dans cette zone rouge, comme c’est pour rechercher la paix, je n’hésite pas. Vous y vivez donc nous pouvons nous aussi y vivre», s’est-il écrié.
A Lubero, fief électoral du secrétaire général de l’UNC, Billy Kambale, VK a inauguré un point d’eau, don de son collaborateur le plus proche à la population locale destiné à desservir quelques 800 foyers en eau potable.
A Kirumba dans le même territoire de Lubero, VK a plaidé pour la suppression des taxes illégales et exhorté les populations à soutenir les FARDC.
Sur le chemin du retour, il s’est rendu à Rutshuru-centre en passant par Kiwanja. Depuis jeudi 15 septembre, le président de l’UNC a entamé la seconde partie de son périple à l’Est de la RDC en visitant son fief électoral du Sud-Kivu.
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