L’Inspecteur général des finances-chef de service Jules Alingete Key a réaffirmé mardi devant un auditoire composé de professeurs et étudiants de la plus grande Université congolaise, l’Unikin, la détermination du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de lutter, grâce à l’IGF, contre la corruption et le détournement de deniers publics en RDC.
Jules Alingete l’a dit au cours d’une journée spéciale d’échange citoyen axée sur le thème : «Lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, garantie de la bonne gouvernance et gage du développement de la RDC», organisée par son service en collaboration avec la société civile et l’Unikin dans la mythique salle de promotions Luc Gillon.
Arrivé sur le campus dans une ambiance de ferveur sous la protection de quelques éléments de la Garde républicaine, un aspect mis en exergue avec malveillance dans quelques réseaux sociaux par des esprits chagrins ne tenant pas compte de l’appartenance de ce haut fonctionnaire au sérail présidentiel, le patron de l’IGF est intervenu sur la thématique : «Etat des lieux de la prédation foncière en RDC et ses conséquences sur la vie sociale des congolais en général : stratégies mises en place par l’IGF pour l’éradiquer et quel rôle peuvent jouer les étudiants».
Il a rappelé les missions assignées à l’IGF, un service de la présidence de la République, chargé notamment de surveiller les opérations financières, combattre la corruption et le détournement de deniers publics, qui sont à la base de la misère en RDC.
Il a expliqué que c’est dans ce cadre que l’IGF mène la lutte contre les prédateurs des fonds publics, soulignant que parmi les éléments essentiels qui caractérisent ce combat, figure la traçabilité des dépenses publiques permettant d’éviter toute surfacturation. Il a cité à cet égard l’exemple de projets portant sur 10 millions USD dont seulement deux sont effectivement utilisés.
Le patron de l’Inspection générale des finances a aussi révélé que les années 2010 à 2020 ont été historiques en matière de détournement de deniers publics dans le pays.
Appel aux universitaires
Jules Alingete a, par ailleurs, appelé les étudiants et leurs enseignants à s’approprier cette lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics en soulignant que «la lutte contre les antivaleurs doit se faire avec des valeurs, notamment la fermeté en vue d’accompagner le chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo».
Il a expliqué que l’IGF a notamment réussi à mettre fin aux exonérations abusives accordées à certaines personnes, en menant des opérations de patrouilles financières dans les points chauds de détournement dans le pays avant de les mettre sous un encadrement permanent afin de récupérer un pourcentage significatif des recettes du Trésor.
Il a en outre évoqué l’instauration d’un système de publication des rapports d’audit sans citer les personnes concernées pour localiser les endroits où nichent les prédateurs des deniers publics.
Parlant d’autres stratégies, Alingete a pointé du doigt l’indispensable implication du ministère public (parquet) dans le processus de lutte anti-corruption qui ne peut être efficace que par la triptyque judiciaire-administrative- sociale. «L’appropriation de cette lutte par les masses congolaises justifie les échanges du genre de ceux organisés à l’Université de Kinshasa ainsi que la mise en place du contrôle concomitant», a-t-il martelé avant d’ajouter que seul un tel contrôle peut contribuer à l’amélioration du budget de l’Etat et à la réalisation par ce dernier des dépenses publiques de qualité ayant un impact social positif conduisant vers le développement.
Mobilisation des recettes
Alingete a laissé entendre que l’action de l’IGF a généré pour le compte du pays entre 900 millions et 1 milliard USD supplémentaires, contribuant ainsi à la croissance économique.
Il a, par ailleurs, appelé à la création de cellules de lutte contre la corruption à l’Unikin.
A l’issue de sa communication, le coordonnateur des étudiants, Bagaza et le représentant du Réseau des étudiants du Congo (REC) ont décerné au chef de l’Etat Félix Tshisekedi le «Grand prix meilleur garant» et à Jules Alingete le prix de bonne gouvernance pour cette lutte contre la corruption en les encourageant à poursuivre cet élan pour l’intérêt national.
Partenariat UNIKIN-IGF
Le professeur Jean-Marie Kayembe, recteur de l’Unikin qui a clôturé cette activité, a plaidé pour un partenariat entre son institution et l’IGF pour renforcer la formation des étudiants sous format de Licence Master Doctorat (LMD).
Il s’agit de renforcer les stages académiques et professionnels des étudiants surtout ceux de la faculté des sciences économiques où Alingete à fait ses classes il y a quelques années pour se familiariser avec les bonnes pratiques de la gestion des finances publiques. Le recteur a également demandé à Jules Alingete d’organiser un audit de gestion de l’alma mater.
Auparavant, le Pr. Antoine Tshimpi, secrétaire général chargé de la Recherche avait souligné que l’Unikin devra développer des champs de recherches sur cette thématique.
D’autres intervenants comme le Pr. Luzolo Bambi, ancien ministre de la Justice, le député national Pasizapamba et l’avocat Jean Claude Katende, ont planché respectivement sur les thèmes du «phénomène de la corruption en RDC», du «champ d’application, dispositions légales, nationales et internationales » et de «l’importance de l’appropriation par la communauté universitaire de la lutte contre les antivaleurs dans la gestion de la chose publique».
OM