Alors que dans le Grand Katanga, des minings mettent un à un la clé sous le paillasson en attendant une hypothétique hausse des cours mondiaux du cuivre et du cobalt, l’Etat r-dcongolais souffle le chaud et le froid sur quelque 10 millions USD récoltés dans le compte du Fonds minier pour les générations futures.
Aux dernières nouvelles, aucune structure n’a officiellement été mise en place pour la gestion de ce fonds. Voilà pratiquement 18 mois que le premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe, aurait dû prendre un décret portant organisation et fonctionnement de ce fonds, une obligation relevant de l’article 242 de la loi minière. Dans les milieux des minings, l’on redoute de plus en plus que ce fonds ne soit affecté à d’autres fins que celles qui ont motivé sa création. Il se rapporte, en effet, qu’il aurait été sinon devrait être utilisé pour la construction et la modernisation d’infrastructures sociales de base non autrement identifiées. Par ces temps, où les comptes du Trésor retracés par la Banque centrale ne cadrent pas toujours avec les chiffres de la chaîne de dépenses des ministères du Budget et des Finances…ou encore de la présidence de la République, il serait aléatoire d’affirmer ou d’infirmer qu’un seul centime du Fonds minier ait été utilisé de manière orthodoxe depuis qu’il est financé à travers la redevance minière. Au secrétariat général des Mines, l’on confie, sans y apporter la moindre preuve (numéro de compte par exemple) que le fonds minier serait logé à la Banque centrale. Certains participants à la récente édition de l’Alternative Mining Indaba RDC ont laissé entendre à la presse que ce fonds se trouverait plutôt dans un compte séquestre à Sofibanque. Lors de son intervention à ces assises, le secrétaire général aux Mines, Joseph Ikoli Yombo, a subtilement escamoté la question, tout en reconnaissant l’importance du décret relatif au fonctionnement et à l’organisation du Fonds minier. Il sied, en effet, de rappeler que ce Fonds minier pour les générations futures est constitué par 10% des recettes prélevées sur la redevance minière. Au lendemain de la promulgation du code minier révisé, le secrétariat général aux Mines a sollicité de l’Etat un appui financier de 150 millions FC pour la mise en place de la structure de gestion du fonds. Visiblement, rien n’est venu à ce jour. Voilà qui pourrait hypothéquer sa mise en place à court terme.
POLD LEVI