Matata a légué à son successeur, Samy Badibanga Ntita, un déficit béant de près de 310 milliards de FC, selon le ministère du Budget. Plutôt 510 milliards, d’après son prédécesseur et ex-haut cadre du Budget, Adolphe Muzito. Il pleuvra des hallebardes lors de la reddition des comptes de l’exercice budgétaire 2016.
«Malgré cette contreperformance, les dépenses contraignantes ont été exécutées dans la limite de leurs prévisions, entrainant des sous-consommations dans certains titres ou rubriques», lit-on dans un rapport disponible à la Cour des comptes sur le budget 2016. D’ordinaire, avant d’examiner un nouveau projet des finances publiques, l’Assemblée nationale et le Sénat effectuent au préalable la reddition des comptes du précédent exercice budgétaire totalement clos, en l’occurrence le budget 2016. Matata Ponyo sera derechef sur la sellette…inéluctablement. Soupçonné d’avoir convoité, sans succès, le poste Gouv de la Banque Centrale du Congo, BCC, Matata Ponyo a su et pu s’accrocher aux mamelles du Trésor public. L’on ne sait trop comment, il est devenu consultant du gouvernement pour le rajeunissement de la Fonction publique. Son dernier passage au Palais du Peuple remonte à près d’une année. Quand les députés, excédés par la non prise en compte de leurs recommandations 4 ans durant par le gouvernement, avaient refusé de recevoir le projet du budget 2017 de l’alors Premier ministre sortant.
Selon des sources à la Cour des comptes, alors que le cours indicatif du Franc congolais par rapport au dollar avait déjà dépassé le seuil névralgique de 1.000 FC, passant de 927,9 FC, à fin décembre 2015 à 1.215,6 FC à fin 2016, le gouvernement a continué à payer au taux de 920 FC/USD. Et le taux de croissance du PIB s’est établi à 2,4% contre une prévision initiale de 6,60%, revue à 5,30%. L’inflation fin période s’est située à 18,20% face à un objectif initial de 2,60%, revu à 3,20%.
Réserves de change réduites à peau de chagrin
En 2016, le niveau des réserves de change s’est situé à 845,4 millions d’USD, représentant3,7 semaines d’importations. Alors qu’en 2015, les réserves internationales étaient de 1.403,6 millions de dollars US, représentant 5,8 semaines d’importation des biens et services. Comparé à son niveau de 2014 situé à 1.644,5 millions de dollars, correspondant à une couverture de 7,9 semaines, il s’est observé une baisse de réserves de 799,1 millions de dollars. Par ailleurs, les recettes globales mobilisées à fin décembre 2016 s’élèvent à 4.889,8 milliards de FC contre une prévision de 6.694,5 milliards de FC, soit un taux de réalisation de 73%.
Les dépenses globales exécutées à fin décembre 2016 se chiffrent à 5.198,6 milliards de FC contre une prévision de 6.694,5 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 77,7%. La dette intérieure a été payée à 268% de ses prévisions, soit 53.603.821.485 FC sur 20.000.000.000 FC, quand bien même que les fournisseurs locaux de l’Etat emmenés par la FEC ont continué à solliciter le paiement de leurs dus. Les budgets annexes (Hôpitaux généraux, Universités et instituts supérieurs…) ont été exécutés à 126,6 milliards de FC contre une prévision de 830,4 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 15,2%. Par contre la rubrique acquisition des Biens, des matériels et prestations a été exécutée à plus de 140%, soit plus de 1.025,1milliards de FC contre une prévision de 728,5milliardsde FC. Affaire à suivre.
POLD LEVI