La structure métallique du Fuka-Fuka, 525 m, principal quai du port de Matadi, menace de s’effondrer. La réhabilitation annoncée par la direction générale de la SCTP, ex-ONATRA, n’interviendrait pas avant fin septembre.
Dans l’entre-temps, la fréquence d’accostages des navires s’est considérablement ralentie au port de Matadi. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le nouveau port international privé, fruit du partenariat entre le groupe Ledya et le groupe philippin ICTSI, monte en puissance. Il sied de le relever l’ex-ONATRA dispose également de 10 % de parts dans ce projet. Pour certains analystes, la SCTP est complice de son meurtre …à petit feu.
Par ailleurs, il va falloir attendre au moins un mois encore, dans le meilleur des cas, pour que la SCTP rende public le nom de l’entreprise locale qui aura remporté le marché des travaux de maintenance de la structure métallique du quai Fuka-Fuka. En réalité, les travaux ne porteront que sur des piers 5, 6 et une partie du pier 7. La Société commerciale des transports et des ports n’a pas révélé combien coûteront ces travaux, si ce n’est qu’ils seront réalisés sur fonds propres de l’entreprise et que l’entreprise sélectionnée devrait avoir un chiffre d’affaires annuel de 500.000 dollars ces trois dernières années et disposer en banque d’un montant équivalent à au moins 20% du coût de son offre pour les travaux attendus.
10 quais au total
Le port de Matadi compte, en effet, 10 quais dont six sont dans un état qui nécessite une réhabilitation sinon un remplacement à moyen terme. Les récents travaux de maintenance au port de Matadi remontent à 2005-2006, grâce à un financement du port belge d’Anvers. Les travaux ont porté sur le quai appelé « Venise » dont la superficie a été élargie à 5.000 m² afin de pouvoir recevoir des navires de 300.000 tonnes. En 2006, le port de Matadi a enregistré un volume de transbordements record de 1,7 million de tonnes grâce à la capacité d’accueil du quai « Venise ». Le quai Fuka-Fuka est opérationnel depuis 1940. C’est le second poste d’accostage du port de Matadi après le quai appelé « Matadi », 650 mètres, construit en 1935 par la Compagnie des chemins de fer du Congo en vue de recevoir les marchandises destinés à Kinshasa, alors Léopoldville, et l’intérieur du pays. Créé en 1886, Matadi n’était au départ qu’un port de transit qui s’était allongé en 1950 avec un troisième quai appelé « Kala-Kala » d’une longueur de 468 mètres. Sept autres quais s’en suivront au rythme de l’évolution de besoins économiques et infrastructurels du pays. Il s’agit notamment du quai pétrolier à près de 7 Km en aval du Fuka-Fuka, le quai public pour les produits inflammables et explosifs, le quai Socope, Société congolaise des pêches ex-Pemarco, anciennement Pemarza. En 1974, l’alors Office national des transports, ONATRA, dut réaliser des travaux d’aménagement du quai Fuka-Fuka du fait de la croissance de la manutention. C’est ici que furent déposés les premiers gros conteneurs en provenance de l’étranger.
2.500.000 tonnes/an
La capacité de manutention du port de Matadi est présentement de 2.500.000 tonnes par an et la capacité de stockage de conteneurs se limite à 3.500 conteneurs de 20 pieds. La fermeture partielle de Fuka-Fuka a-t-elle une incidence sur les activités portuaires ? En tout cas, depuis fin 2016, le port tourne au ralenti, au rythme d’un navire en moyenne le mois. Les agents les mieux payés accusent 7 mois d’arriérés de salaires. De l’avis des experts, le principal port maritime de la RDC est victime de la désorganisation, la corruption et de la concurrence à laquelle il n’a jamais été préparé.
POLD LEVI.