Brimades, acte de sabotage ou simple coïncidence hasardeuse ? Les fosses septiques des immeubles Place Le Royal qui abritent une vingtaine de cabinets ministériels et de secrétariats généraux dégagent une odeur pestilentielle depuis l’entrée en fonctions du gouvernement Tshibala, au point de révolter les voisinages.
Leurs excellences s’en seraient plaints, apprend-on, si bien que le ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, Thomas Luhaka, a sollicité en mode urgence de Bruno Tshibala des fonds pour financer des travaux d’aménagement de bétons estampés ainsi que le curage des caniveaux des immeubles Likasi et Kwango. L’Etat compte 7 immeubles Place Le Royal. Et ça schelingue aussi autour des immeubles Mongala et Kasaï, à l’entrée principale du nouveau quartier ministériel. Mais il va falloir à Thomas Luhaka de passer par le BCECO, maître d’ouvrage-délégué ad vitam aeternam des immeubles d’Etat Place Le Royal. L’on est donc parti pour des procédures administratives onéreuses et qui tirent en longueur alors que la situation exige une réponse immédiate. Alors que le Bureau central de coordination est déjà au cœur d’une autre situation confuse et humiliante pour les membres du gouvernement : Pas un seul ascenseur n’est en service dans les 7 immeubles. La firme Pan-China Construction Group Company Limited avait, en effet, remporté le marché de la fourniture, de l’installation et de la mise en service de 28 ascenseurs en raison de quatre par immeuble (Aruwumi, Kwango, Semois, Likasi, Kasaï, Kwango et Ubangi)lancé par appel d’offre international par le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Fridolin Kasweshi, en avril 2015, par le biais du BCECO.
Le marché a été initialement convenu à 3.5 millions de dollars, plus précisément 3.502.368, 19 dollars, le 25 juin 2015. Il sera définitivement accordé à Pan China, le 14 août 2015 au même montant. Mais quelques jours plus tard, le DG du BCECO, Matondo Mbungu, introduit un avenant au marché déjà attribué. Et le 4 novembre 2015, Matondo Mbungu attribue de nouveau le marché de 28 ascenseurs à Pan China Construction mais uniquement l’avenant n°1 pour un montant de 345.711,54 dollars. Les Chinois de Pan se mettent aussitôt à la besogne, les matériels sont acheminés de la Chine et quelques ascenseurs sont installés. Mais la firme ne percevra, selon nos sources, que quelque 100.000 dollars sur les 345.711,54 dollars convenus. Lassés d’attendre des promesses non tenues du BCECO, les Chinois de Pan décident de bloquer tout accès aux ascenseurs… même à leurs excellences. Ce conseiller d’un ministre reconduit dans le team Tshibala se rappelle que durant la centaine des jours de vie du cabinet Badidanga, des « promesses fermes» de mise en fonctionnement «à brève échéance» des ascenseurs sont venues du BCECO, Bureau central de coordination des projets. Mais aucun n’a fonctionné jusqu’à la remise et reprise intervenue jeudi 18 mai dernier entre ministres sortants et entrants. «J’ai vu un nouveau ministre reprendre haleine, les yeux vifs ouverts. Ce sera comme ça tous les jours », prophétise cet ancien CP (conseiller principal). Qui poursuit, souriant, que : «nous, on avait fini par se moquer les uns les autres de cette gymnastique quotidienne. Un ami s’amuse à chansonner, à basse voix, à la venue de l’un ou l’autre ministre, «Mukongo (porter au dos) 4ème niveau : 2.000 FC. 7ème niveau, 6.000 FC».
Tenez, la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, avale 5 niveaux, pratiquement 200 m de marches d’escaliers, pour atteindre son cabinet. Ministre sous Badibanga, elle en aurait pris l’habitude. Même s’il peut être désagréable de s’habituer à des conditions de travail infrahumaines. Dans l’entre-temps, le BCECO multiplie le nombre de petits marchés de nettoyage des immobiliers, d’entretien de la pelouse, à coup des dizaines des milliers de dollars. Tel le contrat qui porte sur une bagatelle somme de plus de 30 000 dollars par mois convenu avec la société KBN pour l’entretien de la pelouse séparant les immeubles Mongala et Semois. La société GIS, elle, percevrait plus de 12,9 mille dollars le mois pour l’entretien et le nettoyage dans l’immeuble Ubangi et plus de 13,5 mille dollars pour le nettoyage dans l’immeuble Semois. Certaines sources soutiennent que ces différents marchés ont été attribués avec désinvolture à des amis et proches parents des hauts cadres du BCECO sinon du gouvernement Matata.
POLD LEVI
LE BCECO IMPOSE UNE VIE D’ENFER A LEURS EXCELLENCES PLACE LE ROYAL : Les ministres avalent jusqu’à 5 étages à pied pour atteindre leurs cabinets
