Faire et laisser braire. Samy Badinanga en a fait sa devise. Visiblement. Loin des querelles politiciennes autour de l’Accord de la Saint-Sylvestre, le Premier ministre se triture les méninges pour ramener la Rd-Congo sur la voie de la rationalité politique et financière. Les élections constituent un acquis.
D’ici le 15 mars, Samy Badibanga devrait, sauf imprévu, remettre au président de l’Assemblée nationale une copie de la loi portant budget 2017. Le Premier ministre tient à relever le pari des élections dans le délai, selon des sources bien introduites à la Primature. Son ministre du Budget, l’Unc Pierre Kangundia, n’avait-il pas la bonne info pour s’illustrer dans une bourde qui a failli mettre davantage d’huile sur le feu politique ? Kangundia avait cru pouvoir faire état de l’impossibilité pour le gouvernement de mobiliser 1,8 milliards USD pour l’organisation des élections à fin 2017. Depuis, le président de la Ceni, Corneille Naanga, a révisé à la baisse son budget qui se chiffre désormais à 1,3 milliards de dollars échelonnés jusqu’en 2018.
Aussi, quelque 860 milliards de Cdf, soit près de 760 millions USD ont été prévus dans la loi des finances publiques portant budget 2017. La stratégie du gouvernement consiste, en effet, à accorder à dater de ce mois de mars des crédits de l’ordre de 50 milliards de CdF mensuels à la centrale électorale. Et les crédits alloués à la Ceni passeront au double, soit 100 milliards de CdF, durant les mois d’échéances fiscales dont avril, juillet et novembre. Il sied de noter que le gouvernement Badibanga avait mis au 8 février 2017, quelque 56,7 milliards de Cdf à la disposition de la Ceni.
Mais la Commission électorale nationale indépendante n’a consommé que quelque 20 milliards de CdF et estime disposer d’assez des réserves dans ses caisses. La R-dC jouit des effets financiers de l’embellie des cours mondiaux de cuivre et du pétrole, si bien que des experts tablent non seulement sur d’importants revenus fiscaux et douaniers durant l’exercice 2017 mais également le renflouement des réserves de l’Etat en devises. Si les échéances des décaissements sont respectées, à coup sûr, les élections présidentielle et législatives pourraient se tenir fin décembre.
A ce jour, les avoirs en monnaie forte de l’Etat logés à la Banque centrale du Congo se sont rétrécis autour de 810 millions de dollars, soit 2,5 semaines d’importation des biens et services.
PLM