Pas forcément savant, le procédé de la BCC dans le calcul du taux d’inflation. Tout repose sur un panier de 440 articles dont les prix de 350 sont observés uniquement dans les différents magasins de Kinshasa et les 90 autres achetés chaque semaine sur 7 marchés-cibles de la capitale, à savoir, Gambela, Delvaux, Somba zigida, Bandal, Matete, Marché Central et Marche de la Liberté.
Voilà qui laisse dubitatif plus d’un à la lecture du compte-rendu de la fameuse « troïka stratégique » tenue chaque lundi par le Premier ministre Matata Ponyo. Qu’il pleuve des hallebardes sur les étals du marché à Lubumbashi, à Kisangani ou à Mbuji-Mayi, ce n’est donc pas du tout l’affaire de la BCC. Qui, il sied de le rappeler, est chargée de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire du pays dont l’objectif principal est d’assurer la stabilité du niveau général des prix. La RDC a terminé 2015 avec un taux d’inflation de 1% et, pour 2016, l’objectif du gouvernement est de 3,3%. Des chiffres sujets à cautions. Toute bonne conscience s’en accorderait.
Le taux d’inflation et la stabilité ont notamment fait l’objet de l’intervention du DG de la Banque centrale du Congo, Jean-Louis Kayembe, lors de la journée de formation des journalistes de la presse économique organisée le 29 mars 2016, par la Citigroup Congo SA à Kempiski Hotel de Kinshasa.
Jean-Louis Kayembe indique même que c’est deux fois par semaine que les agents de la BCC se rendent sur les différents marchés- cibles. Et comment calcule-t-on le taux d’inflation à la BCC ?
Il sied de préciser, dit le DG de la BCC, qu’il existe, en sus de la formule hebdomadaire, plusieurs autres variantes de l’inflation calculées par la BCC et dont le taux hebdomadaire cumulé du mois calculé par rapport à la dernière semaine du mois précédent, le taux mensuel fin période calculé par rapport au mois précédent, le taux moyen mensuel calculé en termes de variation de l’indice général moyen du mois en cours par rapport à celui du mois précédent, le taux cumulé de l’année calculé par rapport à la dernière semaine de l’année précédente et le taux en glissement annuel calculé par rapport à la semaine correspondante de l’année précédente, le taux annualisé qui est la projection à la fin de l’année du cumul annuel d’inflation observé à la nième semaine de l’année.
Pour le DG de la BCC, il sied de retenir que stabilité des prix ne veut pas dire fixité. Et la stabilité des prix a notamment pour avantages de réduire l’incertitude quant à l’évolution du niveau général des prix et améliorer
la transparence des prix relatifs, de réduire les primes de risque sur l’inflation contenues dans le taux d’intérêt et éviter les opérations de couverture inutiles, de stimuler le crédit et l’investissement ainsi que de réduire les distorsions introduites par les systèmes fiscaux et de sécurité sociale.
Bref, asseoir les bases de la croissance économique et du développement.
Quid de la politique monétaire ? Il s’agit, en pratique, de l’ensemble de moyens mis en œuvre par un État ou une autorité monétaire pour agir sur l’activité économique par la régulation de sa monnaie, explique Jean-Louis Kayembe. Les objectifs de la politique monétaire se situent à 3 niveaux à savoir : final, intermédiaire et opérationnel. Le «Final » vise la stabilité des prix, l’«intermédiaire», le stock monétaire (M1) constitué de la circulation fiduciaire et des dépôts à vue en monnaie nationale et enfin l’ « opératoire» porte sur la base monétaire au sens strict avec pour composantes la circulation fiduciaire hors banque centrale et l’ensemble de dépôts en monnaie nationale en les livres de l’Institut d’Emission (la Banque Centrale).
POLD LEVI.