Le 25 mars prochain, l’Autorité de régulation des marchés publics, ARMP, va devoir trancher le différend qui oppose la société Kivu Lake Energy corporation, KLEC au ministère des Hydrocarbures. KLEC a d’autorité été écarté par le cabinet Ngoy Mukena du marché de l’exploitation du gaz du lac Kivu.
Par conséquent, l’appel d’offre lancé par le ministère des Hydrocarbures a été suspendu. Derechef. L’on se rappelle, il y a encore quelques mois, la mise à l’écart de la firme Variable Oil and Gas avait entraîné le gel de l’appel d’offre pendant plusieurs semaines. Voilà deux ans que l’on tourne en rond alors que le Rwanda est en pleine exploitation du gaz du lac Kivu.
L’appel d’offre lancé par le ministère des Hydrocarbures remonte, en effet, en 2014, suite à de nouvelles inquiétudes d’une remontée du gaz méthane du lac Kivu à la surface, avec risque d’explosion. Le gouvernement, à travers le ministère r-dcongolais des Hydrocarbures, se propose alors de recruter une société en vue de l’exploitation du gaz méthane du lac et d’en produire l’électricité. Mais, hélas, le ministère des hydrocarbures semble plutôt s’emmêler les pinceaux. Toutefois de l’avis des experts, la RDC va gagner gros dans l’exploitation du gaz du lac Kivu, 66 milliards de Nm3 dont il est vrai 45% reviennent au Rwanda voisin. Depuis des lustres, le gaz a plutôt été brûlé par torchère lors des opérations du brut à Muanda. Selon le cabinet Ernst & Young, l’exploitation du gaz naturel représente une opportunité phénoménale pour l’Afrique, notamment la RDC. Elle peut devenir un moteur essentiel pour la croissance économique et, plus largement, pour le développement social, ainsi qu’un atout majeur pour la croissance de l’emploi local et le développement de l’infrastructure. Invité à Kinshasa, en septembre 2014, dans le cadre du forum économique I-PAD, Miguel Azevedo, directeur-général à la Citibank pour l’Afrique subsaharienne, avait également proposé aux autorités de la RDC de se pencher sur les grandes perspectives du développement de l’industrie du gaz et du pétrole plutôt que de considérer toujours l’industrie minière comme moteur du développement du pays.
 Muanda, PERENCO utilise déjà le gaz pour alimenter les générateurs de la centrale de Kinkazi. Pour le grand bonheur des communautés locales.
Le groupe pétrolier français PERENCO qui extrait de l’or noir sur la petite côte atlantique de la RDC (37Km), dans la région de Muanda, envisage, en effet, de se lancer dans l’exploitation du gaz. Elle compte sur des réserves de 20 milliards de m3 en offshore et 10 milliards en on shore.
Reste que le pétrole rapporte, en moyenne, 400 millions de dollars l’an au Trésor public, malgré une production restée figée depuis 1970 de 25.000 barils jour. Les perspectives sont plutôt bonnes. La société Oil of DRCongo de l’israélien Dan Gertler, a découvert une réserve potentielle de 3 milliards de barils dans les blocs I et II du lac Albert. Ce qui augure une production de 50 000 barils par jour et augmenterait le PIB de la RDC de 25%, selon le ministère des Hydrocarbures. L’or noir, c’est aussi dans le parc de Virunga. Mais ici le pari est loin d’être gagné. Total et Soco doivent attendre. « A ce jour, il n’y a eu aucune demande formelle » de la part des autorités congolaises de déclassifier une partie du parc, a précisé le représentant de l’Unesco en RDC, Abdourahamane Diallo. Du gaz pourtant, on en trouverait même au Kasaï, dans la zone d’exploitation de la MIBA. Nous y reviendrons.
POLD LEVI
PETROLE ET GAZ : Kivu Lake Energy, l’appel d’offre de Ngoy Mukena bloqué
