Pasteur Pierre-Honoré Kazadi Lukonda Ngube-Ngube
De cet homme de Dieu, Evêque de son état, une grande partie de l’opinion rd congolaise ne savait rien jusqu’au 8 août 2018, lorsque son nom est cité parmi les candidats à la présidentielle 2018. Au cours d’un point de presse, 24 heures plus tard, l’homme de Dieu originaire de l’ex-Katanga dévoile un pan de son « projet pour la RD Congo ». Il tient manifestement en quelques points, simples. « Ce n’est pas l’argent qui manque dans ce pays, mais ce sont les dirigeants qui manquent de volonté politique », lance à la cantonade ce prétendant au remplacement de Joseph Kabila. En fait de volonté politique, la sienne à l’en croire sera consacrée à « l’instauration d’une justice pour les pauvres », parce que jusque-là, c’est une justice pour les riches qui tient lieu de justice dans son pays. « … Nous voyons les criminels en cravate circuler sans être inquiétés mais qui commettent les infractions les plus graves … », se plaint l’Evêque Nguba-Nguba.
Dans son Katanga natal, l’autorité morale du Front Populaire pour la Justice (FPJ) n’est pas un parfait inconnu. Au plus fort du règne du gouverneur Moïse Katumbi Chapwe sur la province cuprifère, l’évêque Pierre-Honoré Kazadi Lukonda s’était fait connaître de l’opinion locale en dénonçant avec véhémence les activités minières frauduleuses de l’ancien « roi » du katanga aujourd’hui en délicatesse avec la justice et avec la loi sur la nationalité. A la tête d’un groupe de prélats protestants du Katanga, il avait publié un véritable réquisitoire accusant Katumbi d’exportation d’uranium en décembre 2007, déjà. L’incident lui avait valu de sérieuses représailles, également rapportées par l’avocat Jean-Claude Muyambo dans une de ses « lettres ouvertes » au vitriol contre le même Katumbi. Dont au moins une interpellation de plusieurs jours par les services de sécurité de l’ex province du Katanga.
Alain Daniel Shekomba Okende
L’un des tous premiers candidats dans l’ordre des dépôts des dossiers à la présidentielle 2018, Alain Daniel Shekomba Okende, n’est pas un inconnu des milieux universitaires. Particulièrement, de l’Université de Kinshasa dont il est un des diplômés de la faculté Polytechnique à la fin de la décennie ’90. Mais aussi un des plus bouillants activistes politiques. Ses études universitaires, le jeune Shekomba les a terminé dans le tumulte, se heurtant plus d’une fois aux services de sécurité et de police pour l’une ou l’autre revendication dont les camarades « O » sont friands à fleur d’âge. Le candidat à la présidentielle semble n’avoir rien oublié de ses anciens amours académiques, manifestement. Après une éclipse de plusieurs années, qui lui a permis de faire ses preuves dans le secteur des télécommunications en Afrique Australe, Shekomba est revenu à ses amours académiques, nantis d’un portefeuille conséquent qui lui a permis de s’acquitter de la caution de quelque 100.000 USD, payée rubis sur ongle. « Ma candidature est une réponse aux besoins exprimés par le peuple, celui d’avoir un président qui sera au-delà des divisions politiques et voilà pourquoi nous nous inscrivons pour l’unité, la cohésion et le développement de la RDC », assure ce Mukusu originaire de la province du Maniema.
Ifoku Mputa Mpunga Marie-Josée
Pas très connue, cette ancienne Commissaire spéciale adjointe de la province de la Tshuapa pendant la courte transition vers l’éclatement du pays en 26 provinces. Candidate à la présidentielle 2018, la ressortissante de la province de la Tshuapa ne semble guère en mesure de faire des vagues en dehors des limites de cette entité de la cuvette centrale. Pas assez pour prétendre aux suffrages de ses compatriotes de l’ensemble de l’immense RD Congo. C’est en 2016, à l’occasion des élections des gouverneurs de certaines provinces de la RD Congo, particulièrement celles issues des démembrements, que perce cette belle femme émarge sur la liste MP (Majorité Présidentielle) de cette province issue du démembrement du grand Equateur, en compagnie Cyprien Lomboto Lombonge, un député élu de Bokungu-Ikela. Le 26 mars 2016, le ticket Lomboto-Ifoku remporte haut la main le scrutin des gouverneurs avec 94 % des votes exprimés mais le tandem ne roule pas en symbiose bien longtemps. Quelques mois plus tard, le gouverneur titulaire de la Tshuapa, Cyprien Lomboto, fait les frais d’une fronde parlementaire et est proprement évincé, cédant la direction de la jeune province à son adjointe. Marie-Josée Ifoku gère l’entité d’une main de fer, se lance dans une véritable chasse à l’homme contre tout ce qui ressemble à son ancien colistier qu’elle accuse au passage de l’avoir harcelé sexuellement…
A la présidentielle 2018, Marie-Josée Ifoku s’est inscrite sur les listes de l’Alliance des Elites pour Un Nouveau Congo (AENC), un parti enregistré au nom de Jean-Claude Tshilumbayi Musau, dont le siège est sis sur avenue Mukamayile, au quartier Ndanu, dans la commune de Limete.
Sylvain-Maurice Masheke Ngerakueyi
De l’éphémère ministre de la Culture dans le gouvernement Sammy Badibanga Ntita issu des Accords politiques de la Cité de l’Union Africaine au dernier trimestre 2016, nul ou presque ne sait rien jusqu’à ce qu’il émarge des listes de l’Union des Forces du Changement (UFC) de Léon Kengo wa Dondo. Presque, parce que du côté de Lemba, Sylvain-Maurice Masheke est connu pour avoir postulé aux législatives 2011 pour le compte d’un parti politique aussi peu connu que lui-même, l’Alliance des Chrétiens pour le Renouveau et le Progrès (ACRP). Sans succès, l’impétrant n’est pas élu. C’est donc avec quelque surprise que cet originaire de la province du Kasai (Ilebo) gagne suffisamment de faveurs kengistes pour se retrouver au gouvernement. Renseignement pris, il serait proche de Laurent Monsengwo Pansinya, cardinal-archevêque de Kinshasa, qui l’aurait recommandé à son vieil ami Léon Kengo et, par ricochet, au président Joseph Kabila. Lorsqu’il fait les frais du remaniement gouvernemental qui voit Samy Badibanga céder le flambeau de l’exécutif national à Bruno Tshibala, Sylvain-Maurice Masheke a l’élégance d’adresser une correspondance médiatisée au président de la République, le 12 mai 2018, qui lui assure de sa fidélité. Une fidélité limitée manifestement puisqu’aussitôt que Joseph Kabila s’est déclaré non-partant pour la prochaine présidentielle, Masheke a sorti ses cornes et postulé à son remplacement sans se soucier de soutenir Emmanuel Ramazani Shadary sur lequel le Président et son Front Commun pour le Congo, ont jeté leur dévolu.
Francis Mvemba
Pas vraiment un inconnu, le jeune milliardaire monégasque d’origine rd congolaise. Cela fait plusieurs années que ce trentenaire affiche ses ambitions politiques et son admiration pour le modèle russe. De Francis Mvemba, qui ne répugne pas à poser pour la postérité aux côtés de l’une ou l’autre de ses nombreuses voitures de luxe, on rapporte qu’il a fait fortune dans le diamant. Sans plus. Le candidat à la présidentielle 2018 a néanmoins la modestie de ne pas prétendre répondre, comme beaucoup de ses pairs, à l’appel du peuple Congolais. « Mon engagement pour la RDC est une mission sacerdotale, avec une détermination sans faille qui me permettra de rendre à la nation congolaise sa souveraineté mise à mal par la prédation organisée et la forfaiture sans précédent, de permettre à tout le monde d’espérer et croire en sa chance », explique-t-il à la presse … russe. Mvemba, qui ne cache pas son admiration pour le pays de Vladimir Poutine compare la situation de la RDC à celle de la Russie des années ’90, lorsque les ressources de l’Etat étaient systématiquement détournées par des contrebandes mafieuses. « Nous ne laisserons plus les provinces et autres zones de non-droit devenir le refuge de rebelles, de pilleurs et de contrebandiers », de richesses nationales qu’il estime à 20.000 milliards d’Euros. « En établissant de façon honnête, responsable et pérenne les partenariats politiques, économiques, technologiques et financiers, pour le bien-être et le vivre ensemble de nos populations respectives, nous nous hisserons en étendard, en porte flambeau, à la lumière de nos ressources naturelles incommensurables, en carrefour économique, sous-régional, digne d’une nation souveraine et réconciliée avec les vraies valeurs d’un État de droit », avance le jeune Mvemba dont le programme économique est étonnamment « pragmatique », pour ainsi dire.
Seth Kikuni Masudi
37 ans à peine, Seth Kikuni Masudi a été le premier à se jeter à l’eau en déposant sa candidature à la présidentielle samedi 28 juillet 2018 au BRTC/Présidentiel de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Ce natif de la commune de Kintambo, à Kinshasa a le mérite d’avoir ainsi vaincu le scepticisme ambiant autour de la dernière et cruciale étape de l’enregistrement des candidatures aux scrutins combinés du 23 décembre 2018. Qu’on le veuille ou non, de Seth Kikuni, comme de beaucoup d’autres de ces candidats de la nouvelle génération politique, on ne peut pas ne pas dire qu’ils en ont marre des politiciens sans visées politiques hérités de l’ère Mobutu. Même si cela ne leur assure pas de gagner la confiance de la plupart des électeurs rd congolais.
De parcours politique, Kikuni Masudi n’en présente guère. Le jeune candidat est détenteur d’une licence en Relations internationales de la faculté des sciences politiques de l’Université d’Ankara en Turquie et d’une maitrise à l’Université franco-turque de Galatasaray. Ces parchemins obtenus, il a versé sans attendre dans l’entreprenariat en se hissant à la tête de KMS Investments, une entreprise de sa création, qui lui insuffle l’idée d’étendre son « expérience » à la gestion des affaires de l’ensemble du territoire national. « Je suis jeune et je n’ai aucune parenté dans l’arène politique », avoue-t-il comme pour justifier une absence criante de projet de société lisible. « Avec vous, je tiens à travailler pour un Congo nouveau, un Congo où plusieurs jeunes, pourquoi pas de mon âge seront en mesure de créer de l’emploi et d’épargner 100 000 ou même 200 000 dollars pour une cause noble », lance-t-il à l’adresse des jeunes de son pays sur son site internet.
Michel Okongo Lomena
Né à Kisangani dans la province de la Tshopo le 4 octobre 1957, l’avocat Michel Okongo Lomena est un produit de l’UDPS/Tshisekedi qui a fini par créer son propre parti politique, l’Unité des Valeurs. Ses armes politiques, Michel Okongo les a fourbies au Congo-Brazzaville, au Soudan et en Suisse, au service du parti tshisekediste dont il a été le représentant. Il s’est aussi tâté dans le militarisme en se juchant à la tête d’un groupe armé, la Force de Libération pour le Congo (FODELICO), un mouvement signalé au Soudan au début des années ’90. Vers 2004, Okongo intègre les Nations-Unies en Suisse, sans renoncer définitivement à une ambition politique qui le hante depuis les années 2010. Mais ses idées politiques ne s’écartent guère de la matrice contestatrice et quasi nihiliste propre à l’Udps.
Ainsi en est-il de sa position vis-à-vis de la machine à voter, dont l’introduction dans le processus électoral serait, selon lui, une violation flagrante de la Constitution. « Les menaces de la CENI imposant la machine à voter doivent être considérées comme étant nulles et sans effet », a-t-il déclamé il y a peu au nom de sa nouvelle formation politique, l’Unité des Valeurs. L’ancien apprenti guérillero et fonctionnaire onusien est également connu pour avoir bruyamment pris le parti des organisateurs de la conférence dite humanitaire convoquée à Genève pour lever des fonds estimés à 1,7 milliards USD sans y avoir préalablement associé le gouvernement congolais bénéficiaire, ce à quoi Kinshasa s’était opposé fermement. Le programme politique du parti de Me Michel Okongo met l’accent sur les réformes dans la justice, l’économie, l’Armée, la Police nationale, les services de renseignement, la santé, les douanes, l’emploi, le transport, l’enseignement, la recherche scientifique. Comme tout le monde.
Yves Mpunga
Avec Yves Mpunga, les candidats à la prochaine présidentielle s’enrichissent d’un spécialiste ès nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les réalités socio-politiques de la RD Congo, ce diplômé de l’Université Protestante au Congo (UPC) les scrute à travers les prismes d’un écran d’ordinateur, quasiment. Président national d’un parti politique aussi peu connu que lui-même, la Lutte pour un Congo Moderne (LCM), le candidat Yves Mpunga est d’avis que la RD Congo se développera et se modernisera dès que ses compatriotes « sauront » que « les richesses du pays doivent servir au développement et non aux personnes avec leur soif de richesse sans fin ». Un laïus des plus insipides. Il estime également que le développement et l’émergence du pays passent par la modernisation de la gestion de l’appareil étatique qu’il sied d’informatiser, ce à quoi il promet de s’atteler aussitôt assis sur le strapontin de la magistrature suprême.
Détenteur d’un diplôme de docteur en Technologie d’une université portugaise, Yves Mpunga vante une expérience professionnelle aux côtés du milliardaire américain bien connu, Bill Gates, et en Angola où il dit avoir installé des systèmes d’informatisation qui permettraient à ce pays voisin de la RD Congo d’engranger les 50 milliards USD de son budget annuel. Il s’estime capable de doter la République Démocratique du Congo d’un budget de plus 100 milliards USD par une sorte de coup de baguette magique informatisé. Deux ouvrages portés sur les fonts baptismaux le 19 mai 2018 à Kinshasa exposent les idées de ce candidat à la présidentielle 2018 sur l’avenir de la RD Congo : Plan directeur de l’informatisation de la RDC et Concept de développement triangle.
Intervenant dans le débat sur la machine à voter, le 11 juillet 2018, Yves Mpunga ne l’a pas récusée. Spécialiste en informatique, il propose plutôt à la CENI la mise ne réseau de toutes les machines à voter qui seront d’usage le 23 décembre 2018.
Gabriel Mokia Mandemo
On ne peut pas décemment soutenir que Gabriel Mokia Mandemo soit un inconnu pour les électeurs rd congolais, même si l’homme d’affaires est loin d’arborer une mine de présidentiable. Dans une certaine opinion, celle qui est accroc aux écrans de télévision, l’indécrottable polémiste Mokia passait pour une vedette politique il y a quelques années encore. Avant de s’assagir passablement, après des déboires médiatiques qui l’avaient entraîné au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa de 2010 à 2013 après une agression physique contre un co-débatteur en direct à la télévision.
En déposant sa candidature à la présidentielle, le 8 août 2018 à Kinshasa, Mokia ne s’est pas pour autant départi de ses postures polémistes, lançant des piques dans toutes les directions. Le président du Mouvement des Démocrates Congolais (MDECO) a dans le même temps littéralement pesté contre ceux que l’opinion tient pour des « grands candidats » aux scrutins de décembre 2018 : «Il n’y a pas de grands et de petits candidats, nous avons tous payé la caution de 100.000 $ », assène ainsi des propos aigres-doux contre l’opposant Jean-Pierre Bemba, cet homme qui avait déjà fait fortune dans le café à l’époque de la dictature mobutienne.
Même si peu dans l’opinion publique ont connaissance d’un programme de gouvernance de Mokia et son MDECO, l’homme se place résolument au-dessus de tous les opposants politiques à l’échelle nationale. A commencer par l’UDPS Félix Tshilombo Tshisekedi, dont il semble être la bête noire. « Je ne connais pas son expérience, je ne l’ai jamais vu travailler, mais moi au moins j’ai 38 ans d’expérience dans le travail », a déclaré Gabriel Mokia au cours d’une émission télévisée à Kinshasa. Il se présente comme un gestionnaire digne de se voir confier les rênes de la RD Congo : «Lorsque j’ai commencé le commerce du café, j’avais un budget de 500 $ mais aujourd’hui je compte des millions de dollars. Si je totalise tout ce que j’ai dans ma vie, vous verrez que je suis un très bon gestionnaire contrairement aux autres, qui ont tout trouvé », explique-t-il en guise de projet de gouvernance auquel il faut ajouter les priorités dans le secteur sécuritaire et agricole.
Jean-Paul Moka
De tous les candidats à la présidentielle rd congolaise, Jean-Paul Moka est sans conteste le plus nanti… de diplômes universitaires. Le révérend qui se juche depuis peu au-dessus d’une coalition dite Arc-en-ciel, déclare à qui veut l’entendre avoir effectué des études à l’Institut Saint-Louis et détenir un diplôme de l’Université St Andrews en Ecosse. En plus d’un PhD (Doctorat) en sciences politiques obtenu à l’université de Harvard aux Etats-Unis. Il est, naturellement, professeur d’économie.
Du haut de ce savoir scientifique éclectique, le professeur Moka voit grand et a conçu, depuis plusieurs années, un « plan Marshall » pour la RD Congo, qu’il chiffre à la bagatelle somme de 100 milliards de dollars, mais qui ne semble avoir dépassé le seuil de la spéculation dans ses notes d’enseignant. C’est le minimum requis pour assurer le décollage de la RD Congo, d’après ses estimations, qui remontent déjà à plusieurs années.
Le révérend clame des ambitions présidentielles depuis son exil européen, en effet. En 2011, il a postulé formellement au ‘top job’ dans son pays, mais a vu sa candidature malencontreusement retoquée par la justice. Loin de se décourager, le professeur Moka s’est alors improvisé co-médiateur (avec l’ancien président ghanéen John Kuofor) de la crise politique née de la revendication de la victoire par l’UDPS Etienne Tshisekedi. Le Révérend Moka, s’était, avant cet épisode, déjà illustré en portant plainte contre la Belgique pour son implication dans l’assassinat de Patrice-Emery Lumumba.
Joseph Mba Maluta
Joseph Mba Maluta, un autre pasteur de 48 ans, s’est converti aux vertus chrétiennes dans les travées de l’église « Foi Audacieuse » de Tumbu Lukoki, un apôtre. S’il a entamé son ministère apostolique, lui aussi, à Tembo dans l’ex. Bandundu, il n’a pas tardé à étendre sa sphère d’influence au Brésil où il aurait été honoré par le titre de Docteur Honoris Causa lui conféré par une université locale. Il y a convolé en justes noces avec une certaine Rita de Cassia Cavalcante et fondé la communauté chrétienne Meresa (Mission Evangélique pour la Récupération et le Salut des Ames). Joseph Maluta se revendique de nombreuses œuvres sociales à travers le monde. Professeur au Centre de formation biblique Rhema Brasil et directeur adjoint de l’École des ministres Rhema Brésil, Mba Maluta revendique aussi l’encadrement d’une cinquantaine de pasteurs sur le continent africain et en Europe.
Le projet politique du pasteur Joseph Mba Maluta vise la restauration du peuple Congolais « … exploité par des gouvernants corrompus, explorateurs des richesses et par des milices des pays voisins », selon les termes d’un appel à l’aide humanitaire apparemment adressé à des « bienfaiteurs » étrangers. « Le projet SOS CONGO (…) est beaucoup plus qu’une recherche des ressources financières pour l’aide humanitaire, mais un projet de reconstruction de la base humanitaire, une promotion de la politique d’urgence sanitaire de base et un combat contre les maladies endémiques potentiellement générées par un manque d’action et de volonté politique en faveur des personnes défavorisées par une concentration énorme de la richesse par un petit groupe d’opportunistes et exploiteurs du peuple causant une misère absolue pour des millions de personnes », explique l’homme de Dieu sur son site internet. Le pasteur Mba Maluta se présente comme le candidat porteur d’un miracle de transformation permanente et durable.
Théodore Ngoy Ilunga wa Nsenga
C’est depuis les scrutins électoraux de 2006 que le Pasteur Théodore Ngoy a tenté pour la première fois sa chance. 12 ans après, il ne semble guère avoir abandonné ses ambitions politiques. L’homme de Dieu récidive, derechef. Juriste, politologue, Théodore Ngoy est connu pour diriger l’église de la Gombe lorsqu’il se présente à la présidentielle de 2006, comme par défi, après des déboires avec les services de sécurité pour des sermons qui n’avaient rien à envier aux djihadistes vers la fin des années ’90.
Le bouillant pasteur, président national d’un parti politique, Congo pour la Justice (C.Just), se fait néanmoins élire député provincial au Katanga en 2006 avant de s’exiler en Europe, en proie à de nouveaux déboires politiques.
L’homme n’en est pas à son premier coup d’essai et est donc passablement connu d’une certaine opinion dans la capitale et à Lubumbashi. Il estime, lui aussi, que ses compatriotes qui prient pour l’avènement d’un homme de Dieu à la tête du pays trouveront en sa personne celui dont ils rêvent.
Théodore Ngoy a, néanmoins, défrayé la chronique par un scandale conjugal en octobre 2018. L’homme de Dieu avait répudié Exaucée Wanga, une fidèle de son église qu’il avait épousé auparavant, au motif qu’elle lui avait menti sur sa virginité. L’affaire, instruite au tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, avait fait grand bruit et fut loin de redorer l’image d’un homme qui aimait à se présenter comme un éternel persécuté. Pour obtenir le divorce, le pasteur Ngoy s’était permis de contraindre sous menace son épouse à écrire et signer une lettre intitulée « condamnation d’inceste et de viol avec mon frère », selon les avocats de la famille Wanga.
Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir
Professeur d’université, Freddy Matungulu est connu de l’opinion comme un économiste expérimenté pour avoir presté dans les institutions de Bretton Woods, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. C’est en raison de cette réputation que cet ancien des universités de Kinshasa et de Harvard aux Etats-Unis s’était vu confier le portefeuille de l’Economie, Finances et Budget dans un des premiers gouvernements du Président Joseph Kabila en 2001. Deux ans après, Freddy Matungulu « démissionne » et retourne aux Etats-Unis. En fait de démission, des sources crédibles au fisc rd congolais renseignent que le ministre y avait plutôt été gentiment contraint après une gigantesque tentative de détournement de fonds à la direction des grandes entreprises récemment créée au sein de l’alors Direction Générale des Contribution, sur recommandation des institutions de Bretton Woods, précisément.
Lorsqu’il rentre au pays en 2014, Freddy Matungulu crée rapidement un parti politique, Congo na Biso, dont il est le président-fondateur naturellement. L’expert ès sciences économiques et financières affiche aussi ses ambitions à la présidentielle, longtemps avant beaucoup de ses pairs de l’opposition politique dont il se réclame. Il crée une plateforme électorale, la Synergie Electorale Notre Congo (SYENCO), qui ne tarde pas à le plébisciter candidat à la présidentielle 2018.
Freddy Matungulu se présente comme le candidat de la solution à toutes les difficultés sociales de ses compatriotes. « Je dis à certains d’entre vous que ma candidature était une candidature de civisme. Je réponds à l’appel de la Nation qui est en difficulté et qui a besoin d’hommes capables pour s’occuper des problèmes qui sont les nôtres », a-t-il expliqué à la presse à l’occasion du dépôt de son dossier de candidature à la CENI la semaine dernière. «Je crois que j’ai un projet de société. J’ai une vision. J’ai fait preuve d’une totale intégrité dans la gestion de la chose publique et j’ai en la matière également une expérience avérée», explique encore cet universitaire qui n’a jamais connu d’expérience électorale.
Radjabu Mbira Tebabho Soborabo
Président d’un parti politique dénommé Congolais Unis pour le Changement (CUC), Radjabo Mbira est un homme de Dieu actif dans la province de l’Ituri.
Membres de la Majorité Présidentielle (MP), Radjabu Mbira et le CUC ont animé un point de presse en avril 2018 à Bunia pour annoncer qu’ils claquaient la porte de la famille politique kabiliste. Parce que des membres fondateurs de ce parti avaient manifesté des ambitions à la présidentielle de 2018 qui n’ont jamais obtenu d’échos de la hiérarchie de la Majorité Présidentielle. En fait de membres du CUC, il s’agit du Révérend Radjabu lui-même, qui a formellement déposé sa candidature à la présidentielle de décembre 2018 en RD Congo.
On ne peut pas affirmer que cet homme de Dieu – un de plus – et son parti politique soient suffisamment connus de l’opinion au-delà de son Ituri natal. Même si le CUC revendique une représentation à l’échelle nationale et prône « le changement des mentalités en vue du développement harmonieux du pays ». De même qu’il assure être proche de la population dont il se soucierait plus que tous les autres impétrants du vécu quotidien. Radjabu Mbira Tebabho et son parti politique revendiquent de nombreuses réalisations sociales et humanitaires et se présentent comme un parti politique extra-parlementaire (un euphémisme qui désigne la noria de petites formations politiques n’ayant pu avoir un siège ni à l’Assemblée nationale ou au Sénat, ni dans aucune assemblée provinciale). Sa création remonte à 2011, après le retour d’exil de son initiateur.
Jean-Philibert Mabaya Gizi Amine
L’ancien Directeur-Général Adjoint de l’Onatra s’essaie à la politique depuis de longues années sans réussir à dépasser le cap de l’élection au second degré, c’est-à-dire, par le scrutin le moins populaire de tous ceux qui sont organisés en RD Congo depuis 2006. L’homme, un notable sans conteste dans sa circonscription de Masimanimba dans le Kwilu, n’en persévère pas moins pour autant. Au point de briguer, cette fois-ci, rien moins que la magistrature suprême.
La candidature à la présidentielle de Mabaya Gizi est portée par une plateforme dénommée Arc-en-ciel pour la restauration de la dignité du citoyen Congolais, créée pour espérer atteindre le seuil de représentativité imposé par la loi électorale. Elle se compose des partis politiques comme le CCD de Jean-Pierre Lisanga Bonganga, de la DDC de Ingele Ifoto, de l’ACDR de l’ancien syndicaliste de l’Onatra, Michel Diumu, ou encore du FPN de Eva Muakasa … des partis politiques qui n’ont jamais réussi à aligner, dans les meilleurs des cas, qu’un député national élu depuis 2006.
Diplômé de polytechnique de l’université Lovanium de Kinshasa, Jean-Philibert Mabaya n’a, lui non plus, jamais réussi à se faire élire au suffrage direct, malgré au moins une tentative dans la circonscription de Masimanimba. Au sénat, l’ancien DGA de l’Onatra est élu sur les listes du CDC, le parti politique de Gilbert Kiakwama kia Kiziki qui compte également dans ses rangs le sénateur Mokonda Bonza, mais ne figure pas parmi les partis politiques membres de la plateforme Arc-en-ciel. Le regroupement ficelé par le questeur du sénat n’en est pas à sa dernière contradiction interne près puisqu’un de ses membres importants, Jean-Pierre Lisanga, a récemment affiché ses préférences pour le Mouvement de Libération du Congo en se présentant personnellement à l’accueil de son président, Jean-Pierre Bemba, à son retour au pays il y a quelques semaines. Et ce n’est pas tout, parce qu’au moins une partie de la plateforme Arc-en-ciel conduite par le mobutiste Charles Bofassa Djema s’est récemment prononcée en faveur de la candidature de l’ancien 1er ministre Adolphe Muzito à la prochaine présidentielle. Autant de contradictions internes …
Charles Diavena Luntadila
Avec la candidature du pasteur kimbanguiste Charles Diavena Luntadila, on aurait cru que c’est le conflit de succession à la tête de cette église kimbanguiste qui se serait invité à l’élection présidentielle de décembre prochain si le jeune homme de Dieu avait obtenu caution de sa hiérarchie spirituelle. Le représentant légal de ce regroupement religieux, tout au moins celui qui est officiellement reconnu, n’ayant jamais appelé au dépôt ou au soutien d’un candidat de cette grande congrégation tenue par le Représentant légal Simon Kimbangu Kiangani.
Diavena Charles est, en fait, le fils du sénateur et ancien secrétaire général de l’église kimbanguiste, Luntadila Ndalazafwa qui, selon toute vraisemblance, a intégré la tendance dite de Monkoto de la même église, et dont les ramifications en territoire angolais sont importantes, pour tout dire, dans ses représentations étrangères, rapportent des sources. Ça ne devrait pas suffire pour remporter une élection présidentielle dont l’électoral étranger a été exclu faute de moyens et de temps pour l’organiser. Surtout si l’on ne bénéficie pas de la bénédiction de la famille régnante. Du côté de Monkoto aussi, Diavena Charles n’est pas soutenu par les héritiers Kimbangu. Qui le tiennent pour « un aventurier », selon une source proche de la famille monkotiste interrogée par Le Maximum.
Charles Diavena Luntadila est, néanmoins, un jeune homme d’affaires prospère dans l’import/export. Il est à la tête de sociétés de commerce en Suisse et en Afrique du Sud, notamment. Il est économiste de formation.
Martin Fayulu Madidi
Engagement Citoyen pour le Développement (ECIDE), c’est le parti politique du restaurateur kinois originaire de l’ex Bandundu, Martin Fayulu Madidi. L’homme d’affaires, également actif dans la commercialisation des produits pétroliers, s’est lancé dans la politique active depuis les années ’90, à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) sous la bannière de la société civile. Mais c’est en 2006 qu’il arrache ses premiers lauriers dans la profession en se faisant doublement élire député national et député provincial à Kinshasa. Mais Fayulu rêve de diriger la province kinoise et cède son mandat de député à son 1er suppléant, préférant siéger à l’assemblée provinciale pour mieux se rapprocher d’un rêve qui ne deviendra pas réalité. Malgré tous ses efforts, il sera battu par André Kimbuta Yango.
Aux législatives 2011, Fayulu se fait de nouveau élire à Kinshasa et s’associe à Ditu Monizi, un élu de la Tshangu en 2006 qui rejoint les rangs de l’Ecidé, apportant ainsi un siège parlementaire supplémentaire au parti politique du restaurateur kinois.
Vexé de n’avoir pas réussi à déboulonner le MP André Kimbuta Yango, Fayulu intègre alors l’opposition radicale où il multiplie des initiatives de regroupement politique, sans grand succès. Tous se vident les uns après les autres, même la fameuse Dynamique de l’Opposition, la plateforme au nom de laquelle Fayulu postule à la prochaine présidentielle. Elle ne pèse guère plus de 5 députés élus et ne représente pas un électorat susceptible d’effrayer quelque adversaire politique que ce soit.
C’est sans doute en raison de son poids politique réel que les poids lourds de l’opposition radicale tiennent peu compte de Martin Fayulu Madidi lorsqu’il s’agit d’une candidature commune de l’opposition à la prochaine présidentielle.
Faden House, ainsi que le surnomme parfois en référence avec son établissement hôtelier de Kinshasa, est détenteur d’une maîtrise en économie obtenue dans une université française et d’un master dans la même discipline de l’European University of American de San Francisco.
Samy Badibanga Ntita
Son éphémère passage à la tête de l’exécutif national lui a sans doute laissé un goût d’inachevé. Samy Badibanga, député élu sur les listes de l’UDPS/Tshisekedi aux législatives 2011, président du groupe parlementaire UDPS & Alliés à l’Assemblée Nationale (42 sièges), avant d’être nommé 1er ministre du gouvernement central au terme du dialogue de la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, est un candidat à problème. Tout au moins pour l’UDPS/TShisekedi, son ancien parti politique, dont le fils du défunt président, Félix Tshilombo Tshisekedi, a également déposé la candidature. Même s’il se présente à la prochaine élection présidentielle pour le compte de la plateforme dite des Progressistes, Samy Badibanga n’en représente pas moins un danger électoral immédiat pour Félix Tshilombo Tshisekedi avec lequel ils se disputent le même électoral, à Kinshasa comme dans les provinces kasaiennes dont ils sont originaires. Samy Badibanga candidat président de la République, ce n’est ni plus ni moins que la contestation du leadership biologique de l’UDPS/Tshisekedi.
Au plan idéologique, rien ne distinguent a priori les convictions de Samy Badibanga de celles des anciens amis de l’UDPS. L’ancien 1er ministre est connu pour s’être prononcé contre le refus du gouvernement de prendre part à la conférence pour mobiliser des fonds d’aide à la RD Congo organisé par des partenaires internationaux sans y associer le pouvoir en place à Kinshasa. Samy Badibanga lui-même déjà avait appelé à l’organisation de semblables assises pour venir en aide aux populations kasaiennes sans succès.
Jean-Pierre Bemba Gombo
Son retour au pays début août 2018 fut un succès populaire, c’est indéniable. Jugé et condamné par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par les troupes de son Mouvement de Libération du Congo en République Centrafricaine, puis pour subornation de témoins dans la même cause, Jean-Pierre Bemba Gombo a été relaxé du jour au lendemain, à la surprise générale. L’abandon par cet acquittement (arrêt rendu le 8 juin 2018) des poursuites engagées contre lui du fait des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité pour lesquels il purgeait une peine d’emprisonnement depuis 10 ans a été vertement critiqué par la Procureure près la Cour pénale internationale, Fatou Ben Saouda en personne. Il passe depuis lors pour un pion des néocolonialistes occidentaux décidés à en découdre avec le trop indocile président Joseph Kabila et désespérés par l’insignifiance des candidats les plus en vue de l’opposition rd congolaise.
L’affaire Bemba à la CPI s’est ainsi éteinte aussi subitement qu’elle avait été enclenchée, jetant de sérieux doute sur la crédibilité de l’instance judiciaire internationale. Les suites données à ce dossier sont venues confirmer les craintes de ceux qui, en Afrique notamment, estimaient que la CPI représentait un instrument coercitif supplémentaire inventé pour faire marcher les dirigeants du continent au pas.
En deux mots comme en mille, l’ancien chef rebelle et vice-président de la RD Congo de 2003 à 2006, a été relâché dans la nature pour influer sur l’évolution de la situation politique de son pays en faveur de tireurs de ficelles euro-américains, à quelques mois d’importantes élections présidentielles.
Revenu au pays, le président du MLC a prestement déposé sa candidature à la présidentielle 2018, malgré une condamnation en bonne et due forme pour subornation de témoins par la CPI qui devrait conduire la Cour constitutionnelle à invalider sa candidature. Mais également, l’une ou l’autre entorse à la loi électorale, notamment en ce qu’elle stipule que le candidat président de la République doit avoir résidé sans interruption durant un an en RD Congo avant les élections.
Pour ces deux raisons insurmontables, la candidature de Jean-Pierre Bemba à la prochaine présidentielle est des plus hypothétiques. Elle aura été déposée pour embrouiller, plus que toutes les autres candidatures enregistrées à la CENI.
Adolphe Muzito Fumutshi
L’ancien 1er ministre pour le compte du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) de 2008 à 2012, Adolphe Muzito Fumutshi, est passé outre la hiérarchie de son parti en déposant sa candidature à la prochaine présidentielle. Suspendu du Palu pour vagabondage politique, en fait pour avoir pris des initiatives politiques contraires à l’alliance qui unit le parti gizengiste à la majorité présidentielle au pouvoir. D’autant plus qu’en présentant la candidature de son patriarche et secrétaire général, Antoine Gizenga, le Palu formellement désavoué la candidature de l’ancien 1er ministre.
Même s’il se présente en qualité d’indépendant à la prochaine présidentielle, Adolphe Muzito puisera dans l’électoral bandundois de son ancien parti politique, et en réduira inévitablement la représentativité au niveau national.
Noël K. Tshiani Muadiamvita
Ce candidat à la présidentielle 2018 issu de la diaspora rd congolaise en Europe se présente comme un docteur en sciences économiques, lui aussi, mais de l’université de Paris IX Dauphine. Noël K. Tshiani Muadiamvita n’aurait pas son pareil dans le redressement « … des situations catastrophiques des pays en développement », sur le continent africain particulièrement mais aussi en Europe de l’Est où il a œuvré pour le compte des institutions de Bretton Woods, lui aussi. L’homme revendique une expérience professionnelle d’une trentaine d’années dans des institutions bancaires de renom à New York.
L’idée maîtresse de cet économiste, c’est rien moins qu’un « plan Marshall » (encore un !) pour la RD Congo, qu’il chiffre à la bagatelle de 100 milliards UDS. C’est le minimum pour faire redécoller son pays, avec lui-même aux manettes, naturellement.
Pour faire passer ses idées et soutenir ses ambitions politiques, Noël K. Tshiani met sur pied une structure politique, la « Force du Changement » (FDC). L’acte constitutif de la structure la présente comme une plateforme et expose la vision développementaliste de l’économiste.
Noël K. Tshiani est natif de Ngandajika dans la province du Kasai Oriental. Le candidat à la présidentielle 2018 traîne néanmoins une sale histoire d’abandon de femmes et enfants aux Etats-Unis, qui se serait terminée de la plus triste des manières devant les tribunaux. Les détracteurs de Noël K. Tshiani assurent que l’homme n’oserait jamais se présenter à une présidentielle aux USA s’il était américain.
Tryphon Kin Kiey Mulumba
Professeur de journalisme, patron de presse, dernier ministre de l’information du Maréchal Mobutu, ministre de la communication du RCD/Goma, puis ministre des PTNTIC du gouvernement Matata Ponyo, Tryphon Kin Kiey Mulumba n’est plus à présenter. C’est connu, l’homme est, de notoriété publique, réputé sans âme. D’amis, il n’en compte pas, susurre-ton. Seulement des intérêts, les siens propres. Et il n’a pas son pareil pour démolir ses prochains, à l’exemple de son frère tribal, de Masimanimba dans le Kwilu comme lui-même, Olivier Kamitatu. Qu’il avait proprement et définitivement démoli en révélant ses ambitions pour la présidentielle dans les colonnes de son journal, Le Soft International.
Le 8 août 2018, KKM, ainsi qu’on le surnomme, a surpris tout son monde en déposant une candidature en bonne et due forme à la prochaine présidentielle. Son monde, le plus récent, c’est cette nouvelle plateforme politique qu’il co-dirigeait avec l’ancien ministre des finances, Athanase Matenda Kyelu, et le ministre honoraire PANADER, Bulambo Kilosho. Elle se dénommait Alliance des Bâtisseurs pour un Congo Emergent (ABCE) et comptait parmi les plateformes du Front Commun pour le Congo (FCC) du Président de la République sortant, Joseph Kabila. Les adhérents au FCC s’étaient engagés à soutenir le candidat proposé par l’autorité morale de la nouvelle plateforme politique. Mais KKM n’a pas attendu la désignation de l’oiseau rare de Joseph Kabila pour déposer un dossier manifestement ficelé depuis belle lurette. C’est cela l’homme qui s’était illustré il y a seulement quelques années par la création d’un parti politique, le Parti de l’Action, qui lui a permis de se faire élire député national dans sa circonscription électorale de Masimanimba. Puis d’en créer un autre, aux accents plus pittoresques, “Kabila Désir”, pour soutenir les actions louables du Chef de l’Etat rd congolais. Tout au moins, tant qu’il demeurait aux affaires, à ce qu’il paraît aujourd’hui.
Pour maints observateurs, embrouilleuse, la candidature de KKM l’est à plus d’un égard. Et particulièrement parce que l’autorité morale du PA et de KB n’a jamais aligné un autre député que lui-même à l’issue des élections de 2006 puis de 2011. L’homme ne pèse donc pas plus que lui-même, même dans son Masi natal. On voit mal par quel stratagème il parviendrait à gagner les suffrages de l’énorme électorat rd congolais.
J.N.