Après le rejet par un grand nombre de députés nationaux du premier ticket proposé au président Félix Tshisekedi par le présidium de l’Union Sacrée de la Nation (USN) pour siéger au bureau définitif de l’Assemblée nationale, le second semble être probablement le bon. On rappelle que sur les sept postes qui composent le bureau définitif de la chambre basse du parlement, six ont été attribués par la plénière à l’USN, majoritaire dans l’hémicycle. Pressés de se positionner eux-mêmes ou de placer leurs proches parents, les membres du présidium avaient soulevé un véritable tollé parmi leurs collègues scandalisés par tant d’outrecuidance.
Saisi du litige qui fragilisait sa famille politique, le chef de l’État s’était résolu à recevoir vendredi dernier quelques 406 élus de sa Majorité accompagné d’une quarantaine de chefs des Regroupements de cette dernière au chapiteau de la Cité de l’Union africaine. Après avoir enregistré les différents sons de cloche, il a tacitement désavoué les membres du quarteron en ordonnant une re-visitation concertée de la liste des impétrants afin de prendre en compte le poids numérique des uns et des autres ainsi que plus d’équité, particulièrement en ce qui concerne la représentation de la femme et de l’espace de l’ancienne province Orientale. Plusieurs jours de débats ont été nécessaires pour mettre à jour une liste un peu plus équilibrée.
Exit donc le fils de Modeste Bahati Lukwebo, ex-speaker du Sénat et la sœur de Jean-Pierre Bemba, vice-premier ministre sortant en charge de la Défense nationale qui avaient été «parachutés» unilatéralement à la questure de l’Assemblée nationale. Si l’AFDC/A de Bahati qui remplit bien la condition du poids numérique a pu conserver la questure dans la nouvelle mouture son président a dû sacrifier son rejeton Serge Bahati au profit de la députée Chimène Polipoli, élue de Malemba Nkulu (Haut-Lomami) tandis que la députée Caroline Bemba, sœur de Jean-Pierre Bemba du MLC a dû céder la place poste de questeure-adjointe à la Plateforme électorale et politique Alliance des Acteurs Attachés au Peuple (PEP-AAAP) de Tony Kanku Shiku qui était en ordre utile avec ses 35 élus, ce qui en faisait la troisième force politique de la majorité tshisekediste.
C’est Grâce Neema, une députée de la Convention Démocratique (CODE), regroupement partenaire de la PEP-AAAP au sein du Pacte pour un Congo Retrouvé (PCR) qui va compétir à ce poste. L’élue de la Grande Orientale a été choisie mardi 21 mai suite à des arrangements entre la PEP-AAAP et la CODE au terme d’une réunion extraordinaire à Kinshasa.
Laurent Batumona, haut cadre de la PEP-AAAP, a confirmé et expliqué cette cooptation de Mme Neema, un choix qui selon lui, respecte les dernières orientations données par Félix Tshisekedi. «C’est au cours d’une réunion extraordinaire que la Plateforme Électorale AAAP patronnée par le Haut Représentant Tony Kanku Shiku et la Convention Démocratique (CODE) dirigée par le président Jean-Lucien Bussa que la décision a été prise de gérer le positionnement de notre candidat questeur adjoint au niveau du ticket des élections qui auront lieu bientôt pour mettre en place le bureau définitif de l’Assemblée Nationale. Étant donné que le président de la République avait, au cours de sa rencontre avec les députés nationaux et les chefs de Regroupements de l’Union sacrée de la nation à la Cité de l’Union africaine, clairement donné injonction pour que dans le ticket on puisse nécessairement faire figurer une dame pour respecter l’équilibre du genre ainsi que la représentation de la grande ancienne Province Orientale; le poste de questeur ayant été confié à notre mosaïque PEP-AAAP qui n’avait pas dans ses rangs un député national répondant à ces deux critères réunis, nous avons résolu de recourir à notre partenaire CODE qui souhaitait que nous puissions mettre dans notre positionnement l’honorable Grâce Neema», a-t-il déclaré à ce sujet.
Candidate unique à ce niveau, Grâce Neema occupera donc selon toute vraisemblance la responsabilité de questeure adjointe du bureau définitif de l’Assemblée nationale après l’élection et l’installation des nouveaux animateurs de cette chambre parlementaire prévues pour mercredi 22 mai. La mosaïque Plateforme politique et électorale Alliance des acteurs attachés au peuple (PEP-AAAP) a obtenu le poste de questeur adjoint pour le bureau définitif de l’Assemblée nationale après la recomposition laborieuse du ticket de la majorité parlementaire décidée par le président Tshisekedi, chef de la majorité à l’issue de sa rencontre avec les députés nationaux de la méga coalition de l’USN, une rencontre au cours de laquelle les députés Lambert Mende, Alfred Dibandi Nzondomio et Steve Mbikayi Mabuluki de la PEP-AAAP eurent dénoncé sans aménité avec plusieurs autres de leurs collègues le clientélisme, le népotisme et l’égocentrisme qui avaient prévalu au sein du présidium sortant de l’Union sacrée.
S’exprimant après la réunion conjointe PEP-AAAP/CODE, Steve Mbikayi a dit sa satisfaction de «voir la PEP-AAAP être ainsi rétablie dans ses droits en tant que troisième force au sein de la majorité présidentielle où certains tentaient de l’ostraciser».
La PEP-AAAP revendique 35 députés nationaux, un nombre qui la place d’emblée au troisième rang des regroupements de l’Union sacrée après les mosaïques UDPS/Tshisekedi et AB emmenées respectivement par les sénateurs Augustin Kabuya et Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
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