Le Groupe Promo Congo a présenté au Chef de l’Etat un projet d’électrification de la ville de Kinshasa moins dépendante de la centrale hydroélectrique d’Inga. Ce projet consiste en l’installation de quatre centrales thermiques modernes à gaz, de puissance unitaire de 100MW, soit 400MW au total.
Le coût d’acquisition et d’installation d’une centrale est évalué à 137 millions USD avec un délai de réalisation d’une centrale inférieur à 12 mois, selon son Pca, M. Musafiri.
Par ailleurs, la firme Cornestone Group spécialisée dans les BTP propose à tout proprio d’un bien immeuble, à titre résidentiel ou commercial, la possibilité d’installer un réseau de gaz juste comme on fait pour l’électricité de la SNEL ou l’eau de la REGIDESO.
Il sied également de noter qu’une année après Coete gaz, la société de distribution des produits pétroliers, Engen DRC s’est elle aussi lancée dans la vente des réchauds à gaz de diverses dimensions à Kinshasa.
Un autre fournisseur est annoncé pour Lubumbashi.
Tous ont le même leitmotiv: se passer de la SNEL. Alors que la Société nationale d’électricité poursuit l’opération d’implantation des compteurs prépayés auprès de sa clientèle basse tension, dans la capitale, certains experts s’en insurgent soutenant que la SNEL fait une lecture partiale et partielle de la loi sur la libéralisation de l’électricité sur laquelle elle se fonde pour implanter ses compteurs prépayés. Et que la SNEL ferait de la fuite en avant car jusqu’à ce jour, des services censés réglementer la libéralisation du secteur énergétique ne sont pas encore opérationnels.
Dans l’opinion, singulièrement dans les réseaux sociaux, la SNEL est très mal cotée. Jamais deux heures de courant permanent à Ngiri-Ngiri. La desserte est plutôt de piètre qualité dans les communes du centre-ville, Kinshasa, Barumbu et Lingwala.
A la consommation du charbon de bois ou braise, les foyers kinois recourent de plus en plus aux batteries rechargeables offertes à différents prix par des importateurs chinois pour notamment suivre la télé et disposer de la lumière. Et pour la cuisson, les réchauds à gaz opèrent une percée considérable, comme en témoigne l’index de la consommation fourni par la Banque centrale du Congo, BCC, dans son condensé d’informations statistiques sur les prix intérieurs d’août 2019.
Par ailleurs, les Kadhafi, ces vendeurs des produits pétroliers à la sauvette, se reconvertissent en revendeurs du gaz ou ont ajouté ce produit au carburant qu’ils vendent le long de la rue, notamment sur les abords du boulevard Lumumba.
A Kinshasa, depuis début juillet 2018, l’entreprise Coete gaz s’active, en effet, non sans succès, dans la vulgarisation de l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié ainsi que sa distribution dans des bonbonnes à de fins domestiques, comme substitut au bois de chauffe et au charbon de bois. Par ailleurs, Coete Gaz annonce l’implantation des terminaux gaziers dans la commune de Limete, au marché de la Liberté, au Rond-point Ngaba, à Kintambo Magasin, à Bandalungwa-Bakayau et au centre- ville, dans la commune de Gombe.
Le commerce des bonbonnes de gaz a, par conséquent, explose à Kinshasa. Il est, en effet, des sociétés qui développent d’ambitieux projets sur le gaz à Kinshasa. Il se rapporte même que le gaz angolais est notamment écoulé dans la capitale via le marché de Lufu. Il est vrai que le président angolais João Lourenço a mis en œuvre un programme réformiste optimiste qui transforme radicalement la gouvernance du secteur pétrolier et gazier du pays.
Les groupes pétroliers internationaux comme Total et BP, British Petroleum et naturellement Sonangol, ont fait part de leur intérêt à pénétrer le marché gazier. Ils ont d’ailleurs signé d’importants accords pour renforcer leurs activités en Angola ces derniers mois.
POLD LEVI MAWEJA