Dans sa volonté d’en finir avec les pratiques financières opaques et promouvoir une gestion responsable des deniers publics, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a jugé bon de mettre à contribution, une fois de plus, l’inspection générale des finances.
Dans ce but, il a instruit son directeur de cabinet Antony Nkinzo de s’entretenir avec les responsables de l’IGF, les mandataires publics, accompagnés par l’Association Nationale des Établissements Publics et Entreprises du Portefeuille (ANEP) pour leur annoncer la relance du controle a priori dans la chaîne de la dépense.
Au cours de cette séance de travail qui s’est déroulée mardi 04 mars 2025 au Palais de la Nation, il a été fait mention notamment des domaines concernés par cette patrouille financière dont les avantages accordés aux mandataires, les acquisitions immobilières, les marchés publics, le paiement des fournisseurs et prestataires, les dépenses liées aux soins médicaux ainsi que les missions officielles à l’étranger.
Il s’agit d’un contrôle préventif, nécessaire à la lutte contre la mauvaise gestion et les détournements de deniers publics.
Ainsi, les mandataires publics sont appelés à se soumettre à un examen plus rigoureux de leurs avantages, notamment en ce qui concerne les rémunérations, primes et autres bénéfices.
En d’autres termes, toute acquisition immobilière ou attribution de marchés publics devra être soumise à un contrôle minutieux afin d’éviter les conflits d’intérêts et les pratiques frauduleuses.
Le paiement des fournisseurs et des prestations de service sera également scruté tout en veillant à ce que les transactions respectent les procédures légales en vigueur.
Les frais médicaux ainsi que les missions à l’étranger feront l’objet d’une attention particulière, dans le souci de rationaliser les dépenses de l’État.
Campagne de mobilisation de la jeunesse contre la corruption
Ainsi que l’IGF l’avait annoncé en fin de semaine dernière, la campagne de mobilisation de la jeunesse contre la corruption et l’appel au patriotisme sous le haut patronage du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, a été lancé lundi 3 mars 2025 par la 1ère ministre Judith Suminwa au Centre culturel pour les pays d’Afrique centrale, au cours d’une cérémonie à l’intention de plus de 2.000 jeunes venus de plusieurs milieux. Cette campagne, initié par l’IGF afin d’imprégner les jeunes des conséquences de la corruption et les éveiller au patriotisme en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et éveil patriotique connaîtra la participation des ministères de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Education nationale, Formation professionnelle ainsi que le ministère de la Justice.
A cette occasion, la ministre de la Jeunesse et éveil patriotique Noella Ayeganato a salué la présence de tous les jeunes présents à la cérémonie qui doivent être considrés comme le fer de lance de la lutte contre la corruption et le bastion du patriotisme.
L’Inspecteur général des finances-chef de service Jules Alingete Key quant à lui, a remercié le président de la République Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour son implication dans l’organisation de cet événement et la première ministre Judith Suminwa pour avoir lancé cette campagne.
A la jeunesse congolaise, Jules Alingete a demandé de s’approprier la lutte contre la corruption pour des lendemains meilleurs. Une exhortation du reste conforme à la volonté des Nations Unies qui ont décrété l’année 2025, année de la mobilisation de la jeunesse dans la lutte contre la corruption. «La corruption est un fléau qui compromet la bonne gouvernance, contribue à la misère collective et hypothèque les espoirs de la jeunesse, avenir du pays et prive à l’État les moyens susceptibles d’être investis dans l’amélioration de l’éducation, socle du développement et dans l’amélioration du bien-être collectif», a-t-il martelé en faisant remarquer qu’en compromettant l’éducation, la corruption met à mal les chances du pays à faire partie des économies émergentes fondées sur des intelligences et sur le dynamisme de la jeunesse.
Selon lui, la lutte contre la corruption implique que la population fasse preuve de patriotisme en plaçant l’intérêt collectif avant l’intérêt personnel. «La lutte contre la corruption constitue ainsi une ouverture patriotique. C’est pour cette raison que nous organisons cette campagne surtout en ce moment où notre pays la RDC fait face à l’agression de son voisin le Rwanda et de ses supplétifs du M23-AFC. Cet appel patriotique ne peut que retentir avec plus de force et d’intensité. L’IGF demande donc à tous les jeunes de se mobiliser pour faire échec à toutes les formes de corruption et aux actions antipatriotiques, car un patriote ne détourne pas les biens publics», a-t-il expliqué.
La première ministre Suminwa a félicité l’IGF pour cette initiative en faveur de la jeunessse congolaise avenir du pays. «Ce choix est d’une grande pertinence car notre jeunesse regarde l’avenir en prenant pleinement conscience des ravages causés par la corruption qui freine le développement économique et accentue la pauvreté dans notre pays. Voilà pourquoi son Excellence Monsieur le Président de la République Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a fait de la lutte contre la corruption une priorité essentielle et stratégique de son mandat», a-t-elle déclaré.
Les ministres présents à la cérémonie ont eux aussi exhorté les jeunes à prendre à bras le corps ce combat pour le bien de tous, notamment, Constant Mutamba, ministre d’État en charge de la justice pour qui les détourneurs des biens et des finances publiques ne devraient plus rester impunis.
Pour leur part, les jeunes présents à la manifestation se sont engagés à dénoncer et lutter contre la corruption.
Ils ont également décidé de se désolidariser des discours haineux et tribalistes et de soutenir les FARDC contre l’agression rwandaise à l’Est du pays.
Cette campagne s’étendra durant toute l’année 2025 sur toute l’étendue du territoire national à travers les écoles, les universités et autres milieux socio-professionnels des jeunes.
JMK