La République Démocratique du Congo a été élue, mercredi 9 octobre 2024, membre du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, pour le mandat 2025-2027. Au terme du vote qui s’est déroulé en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York, Kinshasa a obtenu 172 sur 190 voix aux côtés de quatre autres Etats africains : le Bénin, l’Ethiopie, la Gambie et le Kenya.
L’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, soutenue par les pays africains, prend d’autant plus des allures d’une victoire diplomatique du président Félix Tshisekedi qu’elle a été vivement combattue, même de l’intérieur. En effet, quelques ONG nationales et leaders politiques de l’opposition s’étaient fermement opposés à la candidature de leur pays.
A l’occasion de la projection suivie de débats de L’empire du silence du réalisateur belge Thierry Michel, le 6 septembre 2024 au Palais des Nations à Genève (Suisse), Jean-Claude Mvuemba et Franck Diongo, membres de l’opposition avaient fait scandale en contestant toutes les interventions d’officiels rd congolais autour de la thématique des droits humains. A contrepied des discours présentant les progrès enregistrés en matière des droits de l’homme en RDC, Mvuemba et Diongo ont répliqué avec véhémence, dénonçant des violations supposées desdits droits dans leur pays. Des images vidéo présentant un Franck Diongo fulminant de rage contre son pays qu’il chargeait de graves violations des droits de l’homme ont fait le tour des réseaux sociaux. «Ils sont venus se moquer des Congolais ici. Ils ont tué plus de deux milles Congolais en prison. Ils ont fait arrêter les journalistes. Deux milles personnes ont été tuées, sans même décréter le deuil national. Un gouvernement des génocidaires. Ils disent qu’ils ne violent pas les droits de l’homme. Le Congo ne peut pas être membre au conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le Congo ne respecte pas les droits de l’homme», a vociféré ce président du minuscule Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), parti non représenté au parlement de la RDC.
Pour sa part, Jean-Claude Mvuemba, ancien militant des jeunesses mobutistes à Paris également chef d’un petit parti politique (MPCR) a pesté avec virulence contre l’interdiction qui lui avait été faite de prendre la parole parce qu’il n’était pas invité à ces assises.
Victoire sur l’opposition politique
Selon des sources à Kinshasa, les piètres stratégies mises en œuvre par l’opposition politique pour contrarier la candidature de la RDC au Comité des droits de l’homme des Nations-Unies n’avaient aucune chance de prospérer à Genève. D’aucuns ayant vu dans la gigantesque tentative d’évasion de la prison de Makala, en septembre dernier, la main noire d’opposants en quête d’éléments de preuves pour compromettre la RDC aux yeux de la communauté internationale. La manifestation d’élèves des écoles publiques de Matadi au Kongo Central, dispersée avec professionalisme par la police nationale lundi 7 octobre 2024, s’inscrirait elle aussi dans cette stratégie. «Les élèves ont été manipulés par des acteurs politiques qui espéraient reproduire le drame de Soweto en Afrique du Sud, lorsque des enfants furent fauchés par les balles des forces de police du régime de l’apartheid», ont indiqué au Maximum des sources proches du dossier.
Fort du succès diplomatique obtenu à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, pouvait annoncer mercredi 9 octobre que la RDC convoitait, désormais, le poste de représentant du continent africain au Conseil de sécurité des Nations-Unies.
J.N. AVEC LE MAXIMUM