L’information a circulé avec insistance mercredi 7 août 2024 sur les réseaux sociaux. La Belgique aurait rompu toute relation diplomatique avec le Rwanda, en raison de l’implication avérée de Kigali dans les agressions à répétition contre son voisin congolais dénoncées par de nombreux rapports onusiens. En guise de protestation, l’ancien colonisateur belge s’oppose obstinément depuis plusieurs mois à l’accréditation de Vincent Karega, le nouvel ambassadeur rwandais proposé par Kigali, qui a plutôt mauvaise presse sur les berges de l’Escaut.
Les relations diplomatiques entre Bruxelles et Kigali sont plutôt au plus mal, mais tiennent encore quelque peu, en réalité. Selon une information de Jeune Afrique largement diffusée dans les médias et les réseaux sociaux, il n’y a plus d’ambassadeurs des deux pays, ni à Bruxelles ni à Kigali. Côté belge, Bert Versmessen, le dernier ambassadeur en poste depuis 2021 a officiellement fait ses valises depuis des mois sans être remplacé. La faute à la partie rwandaise qui refuse manifestement de répondre à la lettre de demande d’accréditation d’un nouvel ambassadeur, transmise depuis la 11 novembre 2023. Le 19 juin courant, Bruxelles a décidé le retrait de cette demande, faute de réponse rwandaise. «Cette ultime demande étant restée sans réaction ni explication. Nous avons communiqué au Rwanda le retrait de notre demande d’agrément », explique-t-on du côté du service fédéral belge des affaires étrangères.
Mesure de réciprocité
Côté rwandais, une source citée par l’AFP explique qu’il s’agit d’une mesure de réciprocité, le poste d’ambassadeur du Rwanda en Belgique étant vacant depuis un an. Parce que Bruxelles refuse d’accréditer Vincent Karega, l’ancien ambassadeur rwandais en RDC, d’où il a été expulsé, et en Afrique du Sud, où il a été accusé d’implication dans la persécution d’opposants rwandais.
Ces derniers mois, des enquêtes médiatiques ont révélé l’existence de réseaux de représailles contre les opposants rwandais résidant en Europe, dont certains sont actionnés à partir de Bruxelles. Le gouvernement belge semble donc avoir décidé d’y mettre le holà. En commençant par veiller de plus près à l’intégrité morale des diplomates accrédités sur son territoire. C’est ce qui, selon des observateurs, expliquent l’obstruction à l’accréditation de Vincent Karega.
L’arrogance de Kigali sur ce dossier où tout l’incrimine s’explique par le traitement de faveur, en dépit du bon sens le plus élémentaire, dont le régime de Paul Kagame bénéficie depuis le génocide de 1994 de la part des pays occidentaux. Au chef de la principauté militaire installée à la tête du Rwanda depuis l’assassinat (par ses troupes) de Juvénal Habyarimana, tout a été pardonné, même l’invasion, les massacres, l’occupation et le pillage des ressources naturelles de la RDC. Mais aussi et surtout, un militarisme expansionniste qui a provoqué la mort directe ou indirecte de plus de 10 millions de civils congolais.
J.N. AVEC LE MAXIMUM