Mercredi 7 août 2024 à Luanda, le chef de l’Etat angolais, Joao Lourenço, s’est entretenu au téléphone en début d’après-midi avec le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken. Selon l’Agence angolaise de presse (ANGOP), les échanges entre les deux personnalités étaient centrés sur la situation sécuritaire en RDC et dans la région, objet d’un cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août 2024. L’administration américaine suit de très près l’évolution du dossier sécuritaire dans l’Est de la RDC, objet d’une agression militaire rwandaise.
Quelques heures avant ces entretiens, et, conformément à l’accord de cessez-le-feu conclu entre la RDC et le Rwanda, le 30 juillet à Luanda, les experts en Renseignements de l’Angola, de la RDC et du Rwanda se sont réunis dans l’amphithéâtre « Afonso Van-Dunem Mbinda » du ministère angolais des affaires étrangères, mercredi 7 août 2024.
Au menu des discussions : l’examen de la proposition du médiateur angolais relative au plan harmonisé d’opérationnalisation de l’éradication des FDLR et l’élaboration du plan de retrait des forces en présence sur le terrain. Selon le programme des travaux de la capitale angolaise, les experts des trois pays ont 15 jours pour rendre leurs rapports, à soumettre à la prochaine réunion ministérielle prévue au courant de ce mois d’août.
Démantèlement des FDLR
Selon le communiqué final de la deuxième session de la réunion ministérielle du 30 juillet entre la RDC et le Rwanda, la partie congolaise a produit le plan de neutralisation exigé par Kigali, qui l’a accepté moyennant quelques observations soumises au médiateur angolais en vue de son opérationnalisation au-delà du 15 août de l’année en cours. En attendant, le Rwanda s’est engagé à observer un cessez-le-feu à partir du 4 août 2024.
Le communiqué de Luanda ne fait aucune allusion aux M23/AFC, qui demeurent actifs sur le terrain des opérations militaires au Nord-Kivu où ils ont poursuivi conquêtes et occupations de localités ces derniers jours, malgré le cessez-le-feu. Toutefois, la partie congolaise s’est abstenue de s’arcbouter là-dessus en estimant que la présence à la table des discussions du Rwanda, seul véritable agresseur de la RDC, était satisfaisante et que le M23 et l’AFC n’étaient que des proxy forces des RDF.
Mardi 6 août 2024, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a adopté une résolution très attendue par les parties congolaise et la SADC. Elle autorise la MONUSCO à «fournir un soutien opérationnel et logistique à la mission de paix de la SADC, présente au Nord-Kivu depuis décembre 2023, conformément à un texte présenté par la France et la Sierra Leone».
La MONUSCO est donc enjointe de soutenir la SAMIRDC en renforçant la coordination, l’échange d’informations et l’assistance technique, ainsi qu’en lui permettant de faire appel à ses moyens logistiques et capacités militaires dans sa zone de déploiement, selon la résolution.
Soutien de la MONUSCO
Le 29 juillet 2024 à Kinshasa, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de la RDC, s’était entretenu avec Bruno Lemarquis, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en RDC, au sujet du processus de retrait de la mission onusienne. Kinshasa accepte donc de retarder quelque peu le départ définitif des casques bleus du Nord-Kivu en raison de cette nouvelle évolution.
On signale qu’au cours de la même session du Conseil de sécurité des Nations-Unies, les Etats-Unis ont fermement condamné et même menacé Kigali de sanctions s’il poursuivait ses interférences avec les signaux GPS qui aveuglent l’aviation civile dans cette partie de la RDC. «En tant que fournisseur de troupes, si son comportement irresponsable se poursuit, le Conseil de sécurité doit envisager de prendre des mesures », a déclaré l’Ambassadeur Robert Wood, Représentant de l’administration américaine.
Pour Kinshasa, ce renforcement des capacités opérationnelles de la SAMIRDC qui appuie les FARDC est de nature à permettre de contenir, voire, annihiler la menace que représentent les plus de 4.000 éléments des forces gouvernementales rwandaises déguisés en M23 et AFC au Nord-Kivu.
J.N. AVEC LE MAXIMUM