A la demande de la Gécamines, l’Inspecteur général – chef de service Jules Alingete avait commis une mission de consultance de son service pour former pendant trois mois les agents en audit et passation des marchés aux frais de cette entreprise, après approbation de la tutelle (présidence de la République).
A l’issue de cette mission, l’équipe des inspecteurs des finances a produit deux rapports à la satisfaction de la Gécamines.
Restait à acquiter les frais au compte de fonctionnement de l’IGF afin que les formateurs-consultants soient payés. Une démarche technique banale et transparente mais qui a conduit le procureur général près la Cour des comptes, M. Salomon Tudieshe à affirmer qu’il s’agirait d’un paiement indu que l’IGF n’aurait pas dû accepter, estimant que la formation devait être effectuée à ses propres frais. Vérification faite, il appert que c’est parce qu’une telle formation n’a pas été initialement budgétisée que l’IGF avait résolu de la faire prendre en charge par le bénéficiaire (Gécamines) qui l’avait sollicité au bénéfice de ses agents.
«Rien ne justifie qu’il faille blâmer une société d’État soucieuse de mettre à niveau ses agents pour une gestion saine et qui sollicite en leur faveur une formation auprès du service de l’État le mieux outillé à cette fin. Les formateurs de l’IGF ont aidé les gestionnaires de la Gécamines à se défaire de certaines pratiques dysfonctionnelles», s’insurge l’éditorialiste Belhar Mbuyi à ce sujet.
Ce fait divers somme toute insignifiant a placé Jules Alingete Key au cœur d’une véritable campagne de sape destinée à clouer au pilori l’action salvatrice de l’IGF sous son leadership pour un meilleur encadrement des finances publiques en RDC.
Tout est parti d’une correspondance de la Gécamines, datée du 31 octobre 2023 dans laquelle son directeur général, Placide Nkala, avait sollicité de l’IGF «un service de consultance en vue du renforcement des procédures financières, budgétaires et fonctionnement effectif de la cellule de passation de marchés publics et appui à l’audit interne».
Cette sollicitation faisait suite aux conclusions de la mission d’encadrement menée par les inspecteurs des finances de l’IGF durant près de trois ans au sein de cette grande entreprise publique minière. Il avait été relevé notamment «des faiblesses dans l’implémentation de la loi sur les marchés publics et dans les procédures financières, budgétaires ainsi que l’inefficacité des dispositifs de contrôle interne notamment dans les sites de production et usines». Aussi, le directeur général Nkala avait-il sollicité une mission de consultance et de formation en faveur de ses agents en audit et passation des marchés pour une durée de trois mois, aux frais de la Gécamines.
En réponse à cette requête, Jules Alingete s’est dit favorable à la sollicitation et aux clauses du contrat proposé, car jugées à même de permettre une gestion saine des fonds publics. Après en avoir avisé la tutelle, il a donc signé un ordre de mission autorisant ses hommes à aller former les agents de la Gécamines à Lubumbashi (Haut-Katanga) et Kolwezi (Lualaba) aux frais de cette entreprise publique. C’est l’inspecteur général des finances Lutete Mvuemba qui a dirigé l’équipe de l’IGF, composée notamment de Bambi Mpumbu, Kavuma Kadima, Mbuyi Cikunga et Mabela Mbela.
L’équipe a pu assurer la formation et produit deux rapports de leur mission à la satisfaction de la Gécamines.
Début décembre 2023, près d’un mois après le début officiel de la mission de consultance de l’IGF à la Gécamines, Jules Alingete a transmis la première «note de frais et honoraires pour prestations d’experts» évalués à 150.000 USD pour le mois de novembre en demandant à la Gécamines de payer ces frais au compte de fonctionnement de son service logé à Equity Bank. A son tour, l’IGF s’est elle-même chargée de payer les inspecteurs des finances désignés pour la mission.
Sauf à vouloir empêcher l’Inspection générale des finances (IGF) de faire bénéficier à divers gestionnaires des fonds publics qui le souhaitent d’une formation ad hoc, on ne saisit pas bien la rationalité de la démarche du parquet général près la Cour des comptes.
En effet, il ne s’agit en l’espèce ni d’un paiement indu que ce service de la présidence de la République ne devrait pas accepter, ni d’un détournement des fonds par les gestionnaires de la Gécamines si tant est que ce montant avait été préalablement budgétisé comme devant couvrir la formation de ses agents.
Le Maximum