L’ancien ministre de l’Intérieur est dans le collimateur de l’Inspection générale des finances (IGF) pour son implication dans l’opération de l’octroi de la carte d’identité nationale dont la réalisation est confiée à l’ONIP en collaboration avec l’entreprise AFRITECH-IDEΜΙΑ qui a gagné ce marché. Dans une correspondance datée du 7 juin dernier, adressée au vice-premier ministre en charge de l’Interieur, l’IGF dénonce une «surfacturation» de ce projet et «l’usurpation» de la dénomination utilisée par ce projet AFRITECH/IDEMIA.
La délivrance de la carte nationale d’identité qui est déjà effective à Kinshasa avec une certaine catégorie de citoyen est censée se déployer à travers les 26 provinces du pays.
Cette opération résulte d’un contrat entre l’Etat congolais et la société privée AFRITECH-IDEMIA, une entreprise privée pour un coût de 697 millions USD dont 104 millions USD d’apport de l’Etat congolais (20 Millions USD déjà disponibilisés) et 593 millions USD à apporter par FRITECH/IDEMIA.
Cependant, selon l’inspection générale des finances, ce contrat est entaché de plusieurs irrégularités. Pour la simple raison, souligne l’IGF, que la firme AFRITECH/IDEMIA «ne dispose pas de ressources pour financer sa participation. Le contrat prévoit que l’Etat Congolais fournisse à ce Groupement une garantie devant lui permettre de lever les fonds auprès des banques commerciales. Ladite garantie portera sur la séquestration des avoirs de la Banque Centrale du Congo par la banque commerciale prêteuse. Cette opération tombe dans l’illégalité, voire dans l’impossibilité».

Dans sa démarche, l’IGF a contacté la firme française IDEMIA/France dont AFRITECH revendique les liens directs. Mais il s’avère que celle-ci ne reconnaît pas sa participation à ce projet de cartes d’identité en RDC. En revanche, cette entreprise fait comprendre à l’IGF que la Société AFRITECH n’est qu’un simple client qui pourra s’approvisionner auprès d’elle en équipements. Ce qui fait croire que la «dénomination utilisée dans ce projet AFRITECH/IDEMIA est une usurpation».
Pour l’IGF, les réponses du ministère de l’intérieur à ces observations formulées par elle constituent des préalables pour la poursuite de ce projet pour lequel le Trésor a déjà financé à hauteur de 20 millions USD.
Rappelons que la dernière fois que les Congolais ont détenu une carte d’identité nationale remonte à 1984 sous le régime Mobutu.
L’annonce du début de l’octroi d’une pièce d’identité congolaise a sonné comme un soulagement pour les populations. Seulement voilà, ces révélations, faites par l’IGF sont de nature à perturber la mise en œuvre prochaine de ce projet.
Le MAXIMUM