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GUERRES ET PILLAGES EN RDC : Les parrains se dévoilent

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L’hémicycle de l’UE à Bruxelles
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Entre le 14 février 2024, date à laquelle Hadja Lahbib, la ministre belge des Affaires étrangères avait pris position (au nom de l’UE) dans le conflit armé qui déchire l’Est de la RDC en renvoyant dos à dos le pays agressé et son agresseur rwandais, et le 19 du même mois, seulement cinq jours se sont écoulés. Soit, moins d’une semaine donc, avant que Bruxelles n’assène au pays de Lumumba ce qui est considéré comme un coup de poignard supplémentaire dans le dos.

Les Congolais, plus que jamais tourmentés dans leurs territoires de l’Est, n’avaient pas encore fini de compter leurs morts (plus de 150 civils tués depuis la reprise des hostilités en novembre 2023), ni leurs déplacés internes (plus de 65.000 selon la MONUSCO), lorsque la Belgique a donné cette estocade.

L’Union européenne et le Rwanda agresseur de la RDC ont en effet annoncé la conclusion d’un protocole d’accord sur les matières premières critiques, Tantale, étain, tungstène, or, nobium, lithium et autres terres rares qui ne se retrouvent qu’en … RDC. Cette opération cynique viserait à «favoriser le développement de chaînes de valeur ‘durables’ pour les matières premières critiques, un ‘préalable essentiel à la réalisation des objectifs de l’UE en matière d’énergie verte et propre», selon le communiqué rendu public à cet effet. Pinces-sans- rires, les auteurs du texte ont ajouté qu’«avec le Rwanda, l’UE veut mettre en place une chaîne de valeur couvrant l’extraction, le raffinage, la transformation, le recyclage et le remplacement». Selon Jutta Urpilainen, commissaire aux partenariats internationaux de l’UE, «Il ne s’agit pas seulement de favoriser le commerce et les investissements, mais aussi d’œuvrer en faveur de la planète et des personnes qui bénéficieront d’une chaîne de valeur durable, transparente et résiliente». Cosignataire de ce protocole d’accord avec Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères, la commissaire européenne ajoute que «le Rwanda possède de riches ressources naturelles, qui peuvent contribuer à apporter la prospérité à la population locale et à faire progresser la transition verte mondiale» alors qu’il est de notoriété publique que le sous-sol rwandais ne renferme aucun de ces minerais stratégiques.

Le nouvel exploit de l’UE dans le drame de l’Est rd congolais a de quoi révolter. C’est l’exploitation illégale de ses ressources dont est abondamment nantie la RDC voisine qui justifie les guerres à répétition qui endeuillent la région des Grands lacs depuis les années ’96. S’agissant du lithium, par exemple, un matériau essentiel dans la fabrication des batteries des voitures électriques, des smartphones et autres appareils électroniques, seuls 23 pays, dont la RDC détiennent des réserves estimées à des millions de tonnes.

Jusqu’en 2012, la RDC fournissait à elle seule 55 % de la production mondiale de cobalt, un quart des diamants industriels, 14 % de tantale et 3 % de cuivre et d’étain. Quatre ans plus tard, en 2016, c’est le Rwanda qui fournissait 300 tonnes de coltan à l’industrie mondiale, contre quelques 220 tonnes pour la RDC dont le pays dispose pourtant de 80 % de réserves mondiales, selon l’institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS).

Le protocole d’accord conclu entre l’UE et le Rwanda consacre donc, en réalité, une situation de fait qui dure depuis plus d’un quart de siècle : le pillage systématique des ressources naturelles de la RDC par les puissances économiques occidentales avec la complicité du Rwanda. Ce n’est plus qu’un secret de polichinelle : ce sont les mêmes puissances qui financent les guerres économiques entretenues par le Rwanda et dans une certaine mesure l’Ouganda en RDC, devenus exportateurs de minerais dont ils ne disposent pas.

En réalité, l’UE n’en est pas à ses premiers acoquinages mercantiles avec Kigali, qui ont déjà coûté la vie à près de 10 millions d’innocentes personnes en RDC, selon plusieurs estimations. En juillet 2023, Bruxelles avait déjà subtilement rétribué le Rwanda à hauteur de 20 millions d’Euros pour son intervention au Mozambique, qui permet à son industrie pétrolière et aux filiales de «Crystal Ventures» de prospérer sous la protection de contingents RDF. Moins d’un semestre plus tard, le 19 décembre 2023, c’est la Banque européenne de développement (BED) qui nouait une alliance stratégique avec Kigali pour renforcer les investissements dans les chaînes de valeur des matières premières critiques, dont le pays de Paul Kagame est notoirement dépourvu.

Sous-traitants occidentaux pour Kigali

Il est ainsi rappelé que le 15 juin 2022, le géant minier anglo-australien, Rio Tinto, avait signé un accord avec Kigali pour l’exploration et l’exploitation du lithium, sous prétexte que la province Orientale rwandaise recelerait des réserves de ce minerai stratégique, selon Lawrence Deschambenoit, responsable mondial des affaires extérieures de Rio Tinto qui n’est pas la seule entreprise occidentale active dans l’exploitation des minerais de sang à l’Est de la RDC. De nombreux rapports d’experts onusiens attestent de ce mercantilisme sans état d’âme qui n’est pas sans rappeler les tristement célèbres épopées prédatrices du Far West américain. Depuis les années ‘2000, des multinationales immatriculées au Canada (Barrick Gold, Nevsun Resources), aux Etats-Unis (Anglo-American) … ont activement participé à la ruée vers l’Est rd congolais. De même que d’autres multinationales basées à Bruxelles importaient de grandes quantités de matières premières congolaises.

En octobre 2010, un rapport du Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme a établi clairement le lien entre les conflits armés en RDC – qui avaient déjà fait à l’époque quelques 5 millions de morts et 1 million de déplacés – et le commerce international de ces minerais stratégiques par les multinationales occidentales.

De nombreuses études consacrées à la situation sécuritaire dans la région indiquent que c’est bien l’accès à ces minerais précieux essentiels à la fabrication de nombreux appareils électroniques modernes qui régit la géopolitique fondamentalement conflictuelle qui y sévit. Et que le protocole d’accord UE – Rwanda, pays agresseur maintes fois indexé par les mêmes enquêtes onusiennes, ne fait que formaliser.

Ces rapports onusiens sont clairs. Depuis le début des années ‘2000, les minerais pillés passent la frontière entre la RDC et le Rwanda sous forme de contrebande : des comptoirs basés à Goma et Bukavu, ils étaient exportés vers Kigali par avion, camion ou bien par bateau sur le lac Kivu avant d’être acheminés vers les pays émergeants de l’Asie du Sud-Est (en Malaisie, surtout) via les ports d’Afrique de l’Est (Mombassa et Dar es Salam).

Une enquête de l’Ong britannique Global Witness révélait ainsi que les entreprises East Rise Corporation (Hong-Kong), Malaysia Smelting Corporation (Malaisie), Trademet (Belgique), Traxys (Luxembourg) et Speciaty Metal Resources (Hong-Kong et Bruxelles) prenaient une part active à ce commerce de sang dont la fin paraît encore lointaine. «Dans certains cas, les sociétés étrangères ou multinationales participaient directement aux négociations avec les auteurs de violations des droits de l’homme, payaient des groupes armés ou leur fournissaient des installations ou des moyens logistiques pour l’exploitation des ressources naturelles», écrivent à ce sujet les rapporteurs onusiens.

Entreprises occidentales pilleuses

Les transporteurs de minerais de la mort furent également presque tous occidentaux, selon les mêmes sources. La très respectable compagnie aérienne belge, Sabena, avait ainsi transporté du coltan à partir de Kigali avant de mettre fin à cette activité dénoncée dès le premier rapport onusien sur ce commerce scandaleux. Mais ce n’était que pour céder cette activité rentable à son homologue néerlandais, Martinair qui instaura deux vols directs par semaine. L’ougandais DAS Air transportait du coltan entre Bukavu ou Goma et l’Europe via Kigali, tandis qu’une grande quantité du même minerai était transportée par bateau d’Ostende ou Anvers (Belgique) jusqu’à Hambourg avant d’être acheminée vers l’usine de traitement du tantale d’Ulba au Kazakhstan, selon les experts onusiens.

De ce jeu de la mort, Kigali et Kampala ont tiré de substantiels avantages économiques. A commencer par l’entretien et le financement de leurs armées respectives afin de poursuivre la déstabilisation et le pillage des ressources naturelles de leur riche voisin. Selon des estimations avancées par les experts onusiens, les revenus tirés de la guerre par le Rwanda représentaient 80 % de l’ensemble des dépenses de l’Armée patriotique rwandaise (RDF) en 1999. De même les forces ougandaises de l’UPDF avaient considérablement renforcé leur budget militaire grâce aux profits des ressources pillées en Ituri et dans le Haut-Uélé de 1998-2002. «Une grande partie de l’or produit en Ituri a été exportée en Ouganda puis réexportée comme s’il provenait de sa production intérieure», selon ces experts.

Plus près de nous, en 2023, les exportations des matières premières du Rwanda ont atteint 1,1 milliard USD, selon un communiqué de l’Office rwandais des mines, du pétrole et du Gaz (RMB) du 15 février 2014, qui fait état d’une augmentation de 43 % par rapport à 2022. Pour le seul quatrième trimestre 2023, les recettes d’exportation des minerais par Kigali se chiffraient à 252,99 millions USD, soit une augmentation de 34,9% par rapport à la même période l’année précédente. Parmi les minerais exportés,  on signale la cassitérite, le coltan, le wolfram et l’or.

Le pillage se poursuit malgré la guerre

Même la guerre en cours au Nord-Kivu, manifestement plus difficile que toutes celles qui l’ont précédée, ne semble pas avoir arrêté la contrebande des minerais congolais dont se nourrit l’économie rwandaise. Le groupe d’experts onusiens signale, dans un nouveau rapport publié en décembre 2023, que malgré la suspension du processus de traçabilité des minerais en raison d’activités des groupes armés sur le célèbre site de Rubaya, l’extraction et l’exportation du coltan se poursuivent. «Les mineurs, pour la plupart membres de la Coopérative des exploitants artisanaux miniers de Masisi (COPERAMA), ont continué de travailler. Le 26 février 2023, le M23 a occupé Rubaya, mais en a été chassé quelques jours plus tard par des groupes armés locaux. C’est dans ce contexte, que le 28 février 2023, à la suite de la découverte d’une cache d’armes sur sa propriété à Masisi, le directeur de la SMB, Edouard Mwangachuchu a été arrêté puis inculpé de crimes graves, notamment de trahison et d’association de malfaiteurs. Cependant, cela n’a pas empêché le trafic illicite des minerais vers le Rwanda. Selon ces experts onusiens, les transporteurs de produits miniers travaillant à Rubaya ont rapporté que la route de la contrebande de minerais au Sud-Kivu, de plus en plus utilisée depuis l’occupation de Mushaki par le M23, a été progressivement abandonnée au profit de comptoirs basés à Goma, qui est redevenu un point de transit pour la contrebande vers le Rwanda. Il reste également à clarifier le rôle que jouent les groupes armés locaux présents à Rubaya», apprend-on.

Kinshasa proteste et condamne

Mardi 19 février 2024, Nicolas Berlanga, nouvel ambassadeur de l’UE en RDC n’a pas démenti le cynisme des parrains des tueries et des pillages perpétrés à l’Est du pays. «Nous avons la volonté de travailler avec la RDC dans le domaine des minerais critiques, comme convenu dans le protocole d’entente signé entre la RDC et l’UE en octobre 2023 », a-t-il déclaré à la presse après un entretien avec Christophe Lutundula, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Dans un communiqué publié mercredi 21 février 2024, Kinshasa a dénoncé le protocole signé entre l’UE et le Rwanda, parce qu’il «encourage le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda et contrarie les engagements de l’Union européenne notamment au point 26 du Communiqué conjoint de la Deuxième session du Dialogue politique RDC-UE tenu à Kinshasa les 5 et 6 octobre 2020, engagements notamment de ‘tirer profit de la mise en œuvre du règlement européen sur le minerais des conflits (3T et or) et les autres dispositions pertinentes, dont celles mentionnées dans le Dodd-Franck Act, pour renforcer la lutte contre l’exploitation illicite des minerais originaires de la RDC’ …». Le sous-sol rwandais ne contient pas de minerais critiques et stratégiques recherchés actuellement dans le monde, selon ce communiqué signé par Christophe Lutundula. «Dès lors, s’arranger avec le Rwanda pour développer ‘les chaînes de valeur durables pour les matières premières critiques et stratégiques’ qu’il ne possède pas, ne peut avoir pour conséquence que d’accentuer l’exploitation illicite des richesses naturelles du Congo par le Rwanda dont la prospérité est fondée sur cette activité criminelle et de lui donner davantage les moyens d’agresser la République Démocratique du Congo», écrit-il.

J.N. AVEC LE MAXIMUM

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