En février 2023, l’Inspection générale des finances (IGF) avait rendu publiques les conclusions finales de l’audit sur le “deal” passé depuis 2008 entre la Gécamines et un ensemble d’entreprises chinoises regroupées dans une coentreprise appelée Sicomines.
Ce contrôle avait été commandé personellement par le président Félix Tshisekedi qui voulait voir clair sur cette convention, devant le peu d’infrastructures qui devaient en résulter alors qu’elles étaient prévues et que la Chine, devenue le premier destinataire des exportations minières congolaises, continuait de jouir de sa part du contrat sans encombre.
A la lumière de cet audit de l’IGF, il a été établi que la RDC était très mal lotie dans ce partage. Après plus de 15 ans d’exploitation, l’Etat congolais n’a pu glaner que quelques minables 800 millions USD sur un total de 10 milliards USD de revenus prévus dans le contrat. Cet imporant déséquilibre a poussé le gouvernement congolais, fort des preuves ainsi mises à sa disposition par l’IGF, à renégocier la joint-venture Sicomines.
A l’issue d’âpres négociations entre les deux parties, la RDC s’en est sortie avec un substantiel ajout de 7 milliards USD échelonnés sur dix ans, à raison 700 millions USD par an.
C’est un exploit notable pour le gouvernement congolais naguère défavorisé dans cette convention grâce à la complicité et au déficit de patriotisme de certains de ses dirigeants circonvenus par des espèces sonnantes et trébuchantes ainsi que l’a fait remarquer Félix Tshisekedi lors son discours d’investiture du 20 janvier 2024 au stade des Martyrs.
Pour Jules Alingete Key, le patron de l’IGF, il fallait que la partie chinoise verse à la RDC un avenant de 17 milliards USD, pour compenser le déséquilibre ainsi subi. Mais en bon diplomate, le chef de l’État avait calmé le jeu, au regard des liens existants entre la RDC et la Chine, non sans proclamer sa reconnaissance à l’Inspection générale des finances pour la pertinence de son rapport qui a mis à nu ce scandale.
De ce pactole déjà acquis de la partie chinoise, 300 millions USD seront décaissés dès janvier courant, les 400 autres millions USD devant être versés en avril prochain pour être affectés à l’interconnexion des provinces et des territoires du pays.
Il convient de relever que grâce à cet appui financier, le Programme présidentiel du Développement local (PDL) de 145 territoires sera boosté. Ainsi, sera mis fin à l’enclavement de l’hinterland congolais.
Si les clauses de la convention Chine-RDC avait été mises à exécution par la Sicomines, la RDC aurait pu déjà bénéficier de 3.000 km de chemins de fer, 31 hôpitaux de 150 lits chacun et 1 centre de santé dans chacun de 145 territoires que compte le pays.
Alors que des boutiques chinoises de fortune s’étaient déjà vues accorder plus de 10 milliards USD assortis de divers avantages fiscaux, la RDC s’est contentée de quelques maigres infrastructures évaluées à un peu plus de 800 millions USD surfacturées et difficilement identifiables sur le terrain.
Tout le mérite pour la révision à la hausse des bénéfices du Congo dans cette convention revient à l’IGF de Jules Alingete qui appelle à la libération effective des apports de chaque partie dans la Sicomines.
Cette fermeté a abouti à une réparation financière conséquente de la part des Chinois, avec comme incidence positive la révisitation des parts du capital et des bénéfices dans la Sicomines, le rééquilibrage de responsabilités non sans une révision à la hausse du montant des investissements chinois dans les infrastructures. Le respect des délais dans la construction et la livraison des infrastructures est en outre de rigueur selon le gendarme des finances publiques congolaises.
Le Maximum