Préalablement annoncé pour mardi 3 octobre 2023, le dossier de candidature de Moïse Katumbi Chapwe n’a pu être formellement reçu à la CENI que 24 heures plus tard, mercredi 4 octobre dans la journée. Une candidature qui «vise à restaurer l’intégrité de notre territoire et redonner sa dignité et sa fierté à un peuple longtemps abandonné et oublié. Elle vise à restaurer la paix et la grandeur à un pays pillé et mal dirigé, à restaurer des valeurs comme le travail, l’effort, l’égalité des chances et la solidarité au lieu de la corruption, des détournements, de l’impunité, de l’instrumentalisation de la justice, des fausses promesses, des mensonges et de la vie facile», selon les termes d’un communiqué d’Ensemble pour la République, le parti politique du nouveau challenger de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre prochain. Alors que Dieudonné Bolengentenge, secrétaire général du parti, annonçait aux médias comme pour se donner contenance, que «l’extrait du casier judiciaire ainsi que son certificat de nationalité ont été remis en documents originaux». Ce n’était pas des paroles en l’air. Moïse Katumbi et ses lieutenants ont eu des sueurs froides avant d’en arriver à un dénouement, plutôt heureux, de mercredi 4 octobre à Kinshasa.
Dossier recalé
Le dépôt de la candidature de l’ancien gouverneur du Katanga pour le compte du PPRD de Joseph Kabila, désormais à la tête de sa propre formation politique ne s’est pas effectué sans anicroches. Annoncé avec pompe pour mardi 3 octobre 2023, l’événement n’a eu lieu que le lendemain par la faute des mandataires du candidat qui ne disposaient pas des originaux de certaines pièces exigées. Particulièrement ceux du certificat de nationalité et de l’extrait du casier judiciaire.
Selon Hervé Diakiese, un ancien activiste du Comité laïc chrétien (CLC) récemment promu porte-parole de Katumbi en lieu et place du défunt Chérubin Okende, le dossier de candidature au top job de son mentor devait être déposé mercredi. «Nous avons remis les copies certifiées mais elle (la CENI, ndlr) nous exige les originaux. Une équipe sera dépêchée à Lubumbashi pour les ramener et les déposer demain», avait-il expliqué aux médias.
En attendant, le couac katumbiste du mardi 3 octobre 2023 aura fait couler encre et salive.
On rappelle qu’il y a peu, la rapporteure générale de l’institution d’appui à la démocratie, Patricia Nseya, avait exhorté les différents candidats-présidents à dépêcher préalablement leurs mandataires s’enquérir des conditions requises pour la recevabilité des dossiers et des questions protocolaires.
Dans les médias, dont les incontournables réseaux sociaux, le renvoi aux études du camp Katumbi a donné lieu à des échanges épiques entre partisans et détracteurs de celui que d’aucuns présentent comme l’un des challengers les plus sérieux du président de la République en fonction, Félix Tshisekedi. «Comment expliquer que dans Ensemble pour la République, personne ne soit capable d’apprêter les documents exigés par le communiqué officiel de la CENI ? Pourquoi les photocopies ? Erreur globale, intention de frauder ou manque d’éléments ? C’est bizzare», estimait ainsi mardi dans la journée,Eddy Mwela Kazadi, un internaute qui ne dissimulait pas ses sympathies pour le camp présidentiel.
Réactions épidermiques
Dans le camp du candidat Katumbi, les réactions n’ont pas fait défaut. Laurent Onyemba, un de ses avocats s’en est pris sans ménagement à la CENI en écrivant sur son compte X (ex-Twitter) qu’«une pièce certifiée conforme a la même valeur juridique que l’original. La CENI n’a pas de base légale pour exiger les originaux». Notre confrère et néanmoins chaud partisan de Katumbi Patrick Lokala a écrit quant à lui que «selon le communiqué de la cenirdc du 29 août, seule la lettre d’investiture du candidat Président par son parti politique peut être déposée en original. Qu’est-ce qui explique le changement des règles pour le dossier de Moise katumbi ? Cenirdc abandi mabe».
Selon plusieurs observateurs, la confusion observée dans la procédure du dépôt du dossier de candidature de Moïse Katumbi à la prochaine présidentielle ne devrait demeurer qu’un incident de parcours, sans plus. Pour la simple et bonne raison qu’il ne peut exister de copie certifiée conforme que d’un original existant. Mercredi 4 octobre 2023, un communiqué laconique de l’institution d’appui à la démocratie, restée droite dans ses bottes, a clos les débats et mis un terme à l’agitation naissante. «Le Bureau de réception et de traitement des candidatures (BRTC), au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a enregistré, le dossier de candidature à la présidentielle du 20 décembre 2023 de Moïse Katumbi, déposée par M. Hervé Diakiese, le porte-parole de son parti Ensemble pour la République. À son tour, l’équipe de Moïse Katumbi, comme ses prédécesseurs, s’est entretenue avec le président de la CENI, Denis Kadima». Plus de peur que de mal. Comme quoi, tout s’apprend. Il n’ y a aucune honte à cela.
J.N. AVEC LE MAXIMVM