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Mes observations au sujet de la table ronde sur l’état de siège
J’ai une observation à soulevée par rapport à la table ronde tenue actuellement à Kinshasa afin de trancher sur la continuité ou non de la mesure exceptionnelle de l’état de siège dans les deux provinces du Nord Kivu et Ituri. Il est vrai que la population civile a beaucoup décrié la gestion militaire et voudrait que le pouvoir revienne à l’autorité civile. Nous devons cependant faire la part de choses. Il est certain que le militaire n’est pas fait pour gérer les questions administratives mais plutôt sécuritaires. C’est pourquoi, justement la population avait du mal à cerner le vrai rôle du militaire. Cependant, s’il y a une chose qui a bien ou presque mieux fonctionner pendant l’état de siège c’est entre autre la maximisation des recettes publiques qui ont presque doublées et de là nous pouvons tirer une conclusion selon laquelle les militaires seraient mieux en finances que les civils. Par conséquent, ils volent donc moins que ces derniers. C’est pour cette raison que nous sommes en train de suggérer à l’autorité de voir dans quelle mesure l’on peut remettre progressivement la gestion des finances aux civils qui devront collaborer dans un premier temps avec les militaires. L’expérience vécue ces deux dernières années dans les deux provinces où fonctionnait la mesure de l’état de siège a prouvé que si les militaires gèrent les finances du pays tout entier, le budget de l’État peut doubler voir tripler s’ils sont bien accompagnés et encadrés. Et donc c’est possible qu’en une année le budget atteigne 30 milliards ou 40 milliards. En conclusion, nous ne pouvons pas finir ces propos sans pour autant remercier le Président de la République pour sa souplesse dans la gestion des questions sécuritaires de nos deux provinces. Nous sommes conscients n’eut été la mesure de l’état de siège, l’anarchie aurait déjà fait nombreuses victimes dans les rangs de la population, surtout la jeunesse. Bref, l’on peut mettre fait à la mesure et remettre l’autorité aux acteurs civils mais les finances peuvent demeurer encore momentanément aux mains des militaires qui pourront travailler en collaboration avec les autorités civiles. C’est seulement mon point de vue par rapport à cette actualité de l’heure.
Semy Kambale Kyakakala