L’Ordre supérieur épiscopal du Congo (OSEC) présidé par l’archevêque Léonard Matebwe Lambalamba a qualifié la demande par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) d’auditer le fichier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) «d’usurpation du pouvoir ecclésiastique».
Dans la formation internationale des candidats députés enfants de Dieu de toutes les tendances politiques confondues lancée le mardi 08 août 2023 à Lubumbashi sous le thème : «Pourquoi faire la politique et comment gagner les élections de décembre 2023 afin de transformer le Congo», en partenariat avec le Rassemblement des enfants de Dieu pour la Transformation du Congo (REDTCO), le président général de l’OSEC a dit regretter «qu’une frange de religieux» puisse émettre leur désir de vérifier le fichier électoral.
Pour lui, il s’agit «d’une mission qui va à l’encontre des prescrits de la bible». Le docteur et archevêque Léonard Matebwe Lambalamba note dans une déclaration faite mercredi, que proposer l’audit du fichier électoral c’est franchir la ligne rouge et constitue une dérive. «Mais aller jusqu’à demander d’auditer le fichier électoral nous semble une usurpation du pouvoir ecclésiastique en oubliant notre mission sacrée et traditionnelle d’apporter la paix dans le monde. C’est en quelque sorte franchir la ligne rouge. Ce qui constitue non seulement une dérive fragrante mais aussi une ambition démesurée», a-t-il martelé.
Selon lui, nulle part au monde, l’église n’a jamais audité un fichier électoral dans un pays qui se dit démocratique. L’église, a-t-il poursuivi, est censée demeurer au milieu du village. «Que l’Eglise en RDC doit rester au milieu du village parce qu’elle n’a reçu aucun mandat par la constitution ou une autre disposition légale pour auditer un fichier électoral de la CENI. Sinon, la mission de sensibilisation et d’observation. Nulle part dans le monde, l’Eglise n’a jamais audité un fichier électoral dans un pays démocratique, laïc et avec des institutions légitimes et légalement établies. L’OSEC voit dans cette démarche une déviation et une provocation vis-à-vis du gouvernement pour distraire le peuple et allumer le feu pendant que la classe politique s’active à présenter les candidatures à tous les niveaux», peut-on lire dans cette déclaration.
Dans la foulée, l’Ordre supérieur épiscopal du Congo a demandé “pardon” au gouvernement pour l’acte posé par les évêques de la CENCO et les hommes de Dieu de l’ECC.
L’archevêque Léonard Matebwe Lambalamba a aussi demandé au peuple congolais de ne pas prêter attention à ce que la CENCO et l’ECC disent car, estime-t-il, cela risquerait de créer un climat de méfiance concernant le processus électoral en cours. «Tout en soutenant le processus électoral en cours, l’OSEC recommande à la CENI de veiller à ce que ce scrutin soit transparent, libre, inclusif et crédible, et invite la classe politique à aller aux élections dans le délai constitutionnel. Par ailleurs, l’OSEC demande pardon au gouvernement de la République au nom des enfants de Dieu et de l’Eglise et demande à ce dernier de ne plus prêter oreille à ce genre de discours jugé inapproprié et promet de mettre fin à ce climat de méfiance qui a perduré entre le pouvoir public et l’Eglise tout en demandant aux confessions religieuses de respecter l’autorité établie selon Romains 13:1-2», a-t-il exhorté.
L’OSEC a rappelé, dans sa déclaration, son engagement à convoquer dans les tous prochains jours, l’organisation d’un dialogue avec les évêques de tous les pays des Grands lacs aux fins de trouver des solutions idoines pour mettre fin aux conflits meurtriers dans l’Est de la RDC.
Il est à noter que cette déclaration a été faite en présence de plusieurs formateurs venus des États-Unis d’Amérique, de l’Afrique du Sud et de la RDC.
Il s’agit notamment de Allen Cohen, Joël Saint Luke Saint et Charl Van Wyw. Plusieurs évêques et représentants venus de Kisangani, Kolwezi, Kasumbalesa, Kinshasa et Lubumbashi prennent part à ces trois jours de formation.
PL