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J’accuse le cardinal d’être de mèche avec les ennemis de la RDC
Le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, est de nouveau sorti du bois. Pour féliciter les «organisateurs» (expression bien choisie pour ne pas citer le gouvernement en place qu’il déteste) des Jeux de la francophonie, ouverts le 28 juillet 2023 à Kinshasa. Le prélat dont le penchant avéré pour l’opposition compradores est notoire aura ainsi attendu 48 heures pour émettre le vœu que «ces Jeux promeuvent chez les jeunes des valeurs morales et humaines comme la fraternité, la solidarité, l’amitié, l’estime de soi et des autres, et l’interculturalité». Le cardinal-archevêque de Kinshasa pourtant demeuré aphone lorsque l’échec guettait les réjouissances qui font aujourd’hui la fierté de tout Congolais, semble désagréablement surpris par la réussite de l’organisation conduite par ses bêtes noires au pouvoir en RDC. «En ces moments de doutes et d’incertitudes, un encouragement de celui qui revendique la gestion des âmes des chrétiens et des hommes de bonne volonté n’aurait fait de mal à personne. Bien au contraire», déplore à ce sujet un membre du comité des intellectuels catholiques de la paroisse St Alphonse de Matete à Kinshasa.
Je suis convaincu que ces mots aimables du prélat lui ont été pratiquement arrachés par la visite que lui a rendue, le même 30 juillet 2023, Isidore Kwandja, le président du comité national d’organisation des jeux. Les performances de ce manager, nommé il y a un peu moins d’un an par le président Félix Tshisekedi sont pourtant un démenti cinglant aux qualificatifs d’incompétents que certains princes de l’église catholique accolent aux acteurs politiques au pouvoir. En toute modestie, M. Kwandja s’est félicité «de la bénédiction prononcée le dimanche 30 juillet» par Tata cardinal. Mais tout le monde n’est pas de son avis à Kinshasa. Les vœux de réussite émis sur le tard par Fridolin Ambongo relevaient d’un minimum de bienséance.
S’il croyait attendrir ceux des catholiques kinois qui espéraient au plus profond d’eux-mêmes que les 9èmes Jeux de la Francophonie organisés à Kinshasa allaient porter haut le flambeau de leur pays, le cardinal Ambongo s’est trompé. Je suis d’accord avec José Mbabu, cet étudiant aux Facultés protestantes du Congo pour qui «la RDC et les Jeux organisés à Kinshasa ont trouvé bénédiction ailleurs, plus haut qu’un cardinal, auprès de Dieu lui-même».
Dans les milieux proches du pouvoir, le cardinal kinois et ses amis en ont tellement fait qu’ils sont devenus l’incarnation humaine la moins flatteuse de la détestation et du parti pris financièrement motivé de la classe politique.
Pas plus tard que le 26 juillet 2023, le cardinal Ambongo s’est rappelé au souvenir de ceux de ses compatriotes qui n’ont pas encore oublié la mascarade électorale orchestrée au mépris des lois de la RDC par une mission d’observation mise en place par l’église catholique en accordant ostensiblement une audience à Mme Alyson King, ambassadrice britannique en RDC, dont le pays prend en charge certaines activités à la limite de l’usurpation de qualité orchestrées par les prélats opposants.
Alors qu’en RDC, une large partie de l’opinion est défavorable à la politique britannique et ses accointances avec la principauté militaire de Kigali, responsable de plus de 10 millions de morts congolais à l’Est, il est surprenant et décevant qu’un prince de l’église catholique congolaise flirte sans vergogne avec ceux qui financent ainsi les agressions du pays, sans obtenir qu’ils changent d’optique.
L’audience accordée à l’ambassadrice britannique en RDC qui a eu des mots flatteurs pour l’église catholique dans ce pays a d’autant plus heurté les consciences qu’elle a eu lieu au même moment où dans les réseaux sociaux circulait une vidéo devenue virale présentant un évêque rwandais Mgr Emmanuel Kolini déclarant au cours d’une homélie à Kigali le 12 février 2023 que Masisi (un territoire du Nord-Kivu) faisait partie du Rwanda.
L’activisme politique de certains princes de l’église catholique ne peut être perçu que comme une trahison si l’église ne parvient plus à se démarquer des agresseurs, ni à s’extirper de la mêlée entre politiciens.
Le 19 juillet 2023, au cours d’une homélie à l’occasion de la messe des suffrages en mémoire du regretté député national Chérubin Okende, assassiné quelques jours plus tôt, Fridolin Ambongo a profité de l’occasion pour distiller des propos d’un sophisme révoltant au lieu de déplorer toute violence physique et verbale, et toute intimidation, intolérance et barbarie d’où qu’elles proviennent. Le cardinal s’est écarté de la vérité et des réalités en les conjuguant au présent, comme si ces maux que nous déplorons ne datent que de l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi. Il sait pourtant que cette absence de considération pour la valeur et la dignité intrinsèque de la personne humaine dont il a parlé font partie d’une vielle culture politique enracinée de longue date dans ce pays. Le sens de l’humain auquel il appelle ses compatriotes , a été sacrifié sur l’autel des intérêts partisans depuis la deuxième République de Mobutu et même sous la colonisation belge dans le silence complice de l’église qui n’a pas de leçons à donner à cet égard.
Tous ces fléaux qu’il a déplorés ne sont nullement survenus d’un coup en RDC. Ils durent depuis belle lurette. Les présenter comme un phénomène actuel en indexant le pouvoir en place, c’est tricher avec la réalité pour induire l’opinion en erreur pour des raisons politiciennes.
Jacques kabuaya
Analyste politique
La diaspora doit césser d’être l’otage des gourous du YouTube
Jusqu’à quand la diaspora continuera à être le dindon de la farce et l’otage des quelques gourous qui tiennent mordicus à faire pérenniser leurs chaînes YouTube ? Au pays il y a l’unanimité des congolais suite à la réussite pour le moment de ces jeux de la francophonie et la cohésion nationale commence à se créer autour du président Félix Tshisekedi. Il y a fort à parier que si l’élection présidentielle se déroulait aujourd’hui, le président Félix Tshisekedi obtiendrait sans difficulté la majorité requise pour rempiler. Hormis quelques pays pilotes notamment la France, la Belgique, les États-unis, le Canada et l’Afrique du sud qui ont vu leur diaspora se faire enrôler, tous les autres congolais de la diaspora ne vont pas voter. Et même, il n’y a pas eu un engouement des congolais de la diaspora lors des opérations d’enrôlement qui se sont déroulées dans ces cinq pays pilotes pour la bonne et simple raison que beaucoup de ces congolais ont perdu la nationalité congolaise et n’ont plus droit au vote. La constitution congolaise stipule en son article 10 que la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre nationalité. Ce qui a comme conséquence, l’exclusion stricto sensu de beaucoup de congolais de la diaspora. Mathématiquement, la diaspora ne fait et ne fera pas le poids ni à la prochaine élection de décembre 2023 ni à aucune autre élection. Son influence où son pseudo pouvoir se limite dans le microcosme de ces chaînes YouTube. Même le rôle tant envié des faiseurs des rois nous sera dépouillé et par-dessus le marché nous serons pris dans notre propre piège. Autrement dit c’est le serpent qui se mord la queue et en français facile ça signifie tout simplement que c’est un cercle vicieux, une succession de problèmes dont on ne voit pas la fin. Quittez ces chaînes YouTube qui ne font que vous manipuler pour leurs propres intérêts. Qui dit mieux ?
MKK