Avec des avoirs de 189,9 millions USD contre des dettes de 168,1 millions USD, la défunte Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), la chute libre ou la faillite était à prévoir. C’est à partir des renseignements fournis par un audit de l’Inspection générale des Finances (IGF) que les misères de cet établissement bancaire ont été rélévées au grand jour. C’était prévisible, indique-t-on, parmi les points à l’ordre du jour du 88ème Conseil des ministres. Livrant le compte rendu de ce conseil, le porte-parole du gouvernement congolais a indiqué que l’origine de cet audit était le souci du gouvernement de dresser un état des lieux des options en rapport avec le remboursement de déposants et d’autres créanciers de cette banque. L’IGF a présenté un rapport selon lequel un effort est indispensable pour le recouvrement des créances et de la réalisation des immeubles. Cela permettra d’éloigner les créanciers et de les désintéresser. Et spécialement les déposants dont la dette atteint 121,5 millions USD ainsi que le personnel qui s’est endetté à auteur de 16,7 millions USD.
Pour ce faire, il convient de recourir, si l’on veut éviter la dilapidation, à l’apurement du passif au regard de l’installation d’un liquidateur non approuvé par la Banque Centrale du Congo, conformément à la loi bancaire et à l’absence de contrôle des actions en cours. C’est la seule solution appropriée pour garantir la stabilité financière de l’opération qui nécessite que des actions appropriées de sauvegarde soient entreprises au niveau judiciaire en vue de dénouer les contradictions qui se sont installées dans ce dossier au mépris du respect de la loi bancaire.
Grâce à l’audit de l’IGF sur les actifs de la BIAC, il faut donc un liquidateur approuvé par la Banque centrale du Congo. Lorsqu’une telle mesure de sauvegarde aura été prise, en tenant compte des contestations y relatives, pourrait commencer la récupération des crédits détenus par la clientèle dont les crédits accordés aux sociétés apparentées.
Le liquidateur ainsi désigné devrait aussi finaliser les dossiers relatifs aux immeubles de la banque sans titre de propriétés dans la ville de Beni et la province du Kongo Central sans oublier le dossier de l’immeuble Marcel Lafleur pour sécuriser le patrimoine de la banque sur lequel pèse un sérieux risque d’expropriation.
Le nouveau liquidateur sera également appelé à finaliser les dossiers des contentieux en cours, dans lesquels des fonds importants de la banque sont détenus de manière indue par des tiers.
On rappelle que le comité de stabilité financière a recommandé la désignation d’un cabinet indépendant chargé de l’inventaire physique exhaustif du patrimoine immobilier de la banque. Cela en vue d’actualiser la valeur globale et d’élucider la situation de 15 terrains, propriétés de la BIAC.
C’est en 2016 que la Banque centrale du Congo avait désigné un Comité d’administration à titre provisoire pour le remplacement du Conseil d’administration et de la direction générale de la BIAC. Sa mission était d’assurer la gestion courante de la banque sans oublier d’explorer le schéma possible de la sortie de crise.
OP