Le groupe d’experts des Nations unies apporte de nouvelles preuves de la présence de l’armée rwandaise sur le sol congolais. Dans son rapport transmis depuis le 13 juin au conseil de sécurité, il cite de nouvelles sources pour étayer ses affirmations. Il dit se baser sur les témoignages des diplomates, des témoins oculaires, des acteurs de la société civile, des autorités locales, des chefs de groupes armés, des combattants du M23 capturés, des fonctionnaires et des officiers de renseignement rwandais. Tous confirment la présence de troupes rwandaises dans les zones sous le contrôle du M23 et/ou dans les environs.
Le rapport donne également des indications sur le commandement. Selon deux agents de renseignements, un officier rwandais, trois chercheurs et des services de renseignement étrangers, les opérations au Nord-Kivu ont été conçues et coordonnées par le général James Kabarebe, qui est actuellement le conseiller en matière de défense et de sécurité du président du Rwanda, explique le Groupe d’experts.
La même source indique que «pour la mise en œuvre des opérations, Kabarebe a reçu le soutien, entre autres, du général Jean Bosco Kazura, du général de corps d’armée Mubarakh Muganga, du général de division Franck Mugambage, du général de division Vincent Nyakarundi, du général de division Ruki Karusisi, du général de division Eric Murokore et du général de brigade Rugumyangabo Gacinya».
Ils ont aidé le M23 à conquérir des zones stratégiques ou à les consolider. Le groupe d’experts cite des vidéos montrant ces soldats marchant en colonne à Kiwanja. D’autres étaient visibles aussi à Mushaki et Karuba, dans le territoire de Masisi. Il y a également des images aériennes. Des noms sont également donnés comme celui du général de brigade Andrew Nyanvumba. Il y a également des membres des 201ème et 301ème brigades , ainsi que des membres des forces spéciales de l’armée rwandaise commandées par le capitaine Niragire Jean Pierre.
Ces soldats rwandais ont mené des opérations contre les positions des FDLR et du Rassemblement pour l’unité et la démocratie (RUD)-Urunana sur le sol congolais, dans le but, entre autres, de neutraliser le «colonel» Ruvugayimikore Protogène (alias Ruhinda) des FDLR.
Le 13 juin dernier, Human Right Watch (HRW) avait également affirmé que le M23 n’en serait pas là s’il n’avait pas été soutenu par Kigali. L’armée rwandaise a déployé, disait l’ONG, des troupes dans l’est de la RD Congo pour fournir un soutien militaire direct au M23, l’aidant à étendre son contrôle sur le territoire de Rutshuru ainsi que sur le territoire de Masisi voisin. L’organisation demande au Conseil de sécurité des Nations Unies d’ajouter les dirigeants du M23, ainsi que les responsables rwandais qui soutiennent ce groupe armé responsable d’abus, à la liste des sanctions. «Les meurtres et viols commis sans relâche par le M23 sont favorisés par le soutien militaire que les commandants rwandais apportent au groupe armé rebelle», avait affirmé Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique à Human Rights Watch.
Avec agences