Face à certaines critiques reprochant aux patrouilles financières lancées par l’inspecteur général des finances, chef des services Jules Alingete Key dans diverses entreprises, régies financières et autres entités de l’Etat, l’Inspection générale des finances se justifie en invoquant la nécessité de recourir à cette nouvelle approche qui paraît la mieux appropriée pour éradiquer efficacement la mauvaise gestion des finances publiques.
C’est ce que la haute hiérarchie de cet organe technique de la présidence de la République a trouvé comme parade aux spectacles scandaleux de certains acquittements prononcés de manière inattendue en faveur de plusieurs prédateurs de deniers publics.
On rappelle notamment le cas d’un ancien ministre du gouvernement Ilunga Ilunkamba, accusé de détournement de fonds alloués à la lutte contre la pandémie à Covid-19 et qui, malgré l’accumulation des preuves, a été libéré sans autre forme de procès. En effet, sur pied du rapport de l’IGF et après avoir réalisé que les accusations y contenues étaient fondées, le parquet avait interpellé et détenu ce dignitaire à la prison centrale de Makala où il fut transféré au mois d’août 2021. Mais à la surprise générale, l’inculpé se verra accorder une liberté provisoire au mois de septembre 2021 après deux semaines seulement de détention. Sa libération suivie quelques temps après d’un acquittement en bonne et due forme à la Cour de cassation ont fait jaser.
«Pareille ambiguïté s’apparente à un sabotage délibéré de l’action du chef de l’Etat à travers cette annihilation du travail abattu par l’IGF, lequel a le devoir de procéder à la protection des fonds publics par un contrôle à posteriori ou a priori», estime un inspecteur des finances sous le sceau de l’anonymat. D’où la décision de l’IGF de recourir désormais systématiquement au contrôle à priori qui est de nature à limiter sensiblement la délinquance financière. «Désormais, avec les mandataires publics et autres gestionnaires étatiques, ton pied, mon pied», a déclaré à ce sujet Jules Alingete, le patron de l’Inspection générale des finances. «Tout ce que nous déplorons aujourd’hui est la conséquence du contrôle a posteriori. Vous donnez l’argent de l’Etat à quelqu’un pour gérer, il s’achète des maisons et autres biens de valeur, mais quand vous venez le contrôler une année après, vous trouvez qu’il a volé. Mais puisqu’il est devenu financièrement fort et puissant, il a la capacité d’influencer, d’instrumentaliser et vous compliquer la vie. Pour éviter tout cela, nous optons pour le contrôle à priori que nous appelons patrouille financière. C’est-à-dire avant de dépenser les deniers publics, nous jetons notre regard. Même quand vous avez dépensé, à la minute nous contrôlons. Autrement dit, ce que vous voulez faire aujourd’hui, nous le contrôlons aujourd’hui même. C’est un contrôle préventif et éducatif au quotidien. Nous tenons ainsi à empêcher les mauvais gestionnaires de voler avant d’aller ‘‘se débrouiller’’ devant la justice», a expliqué Jules Alingete qui a néanmoins loué le travail d’accompagnement des actions de l’IGF par les différents parquets.
Le Maximum