Le ministre des Finances du gouvernement central, Nicolas Kazadi Kadima a, au cours d’un point de presse hebdomadaire animé avec son collègue de la Communication et médias Patrick Muyaya Katembwe, expliqué les raisons justifiant le retard observé récemment dans la paie des fonctionnaires de l’État. Il s’agit, selon l’argentier national, notamment des dépenses publiques prioritaires liées à la sécurité et la prise en charge humanitaire, guerre d’agression à l’Est oblige, ainsi que les élections générales prévues pour le mois de décembre prochain.
Le ministre des Finances a, au cours de sa communication, tordu le cou aux allégations répandues par de mauvaises langues dans les réseaux sociaux et dans une certaine presse selon lesquelles le budget de l’Etat pour l’exercice 2023 fixé à 16 milliards USD allait être revu en baisse car l’exécutif n’aurait pas dit la vérité à la représentation nationale à ce sujet. Nicolas Kazadi a démenti formellement ses allégations. «On n’a jamais menti au sujet du budget des recettes et des dépenses publiques. Tout est comme prévu» a-t-il martelé lors de l’entretien avec la presse.
Il a juste reconnu qu’une des régies financières chargées de la collecte des recettes, en l’occurence la Direction générale des recettes administratives, domaniales et de participation (DGRAD) n’a pas été très performante au cours du 1er trimestre 2023. «La DGRAD a eu des problèmes essentiellement avec le secteur pétrolier, les miniers et les télécoms», a précisé le patron des Finances publiques en RD Congo.
Le ministre a en outre fait à l’intention des journalistes présents une restitution de la participation des autorités de la République Démocratique du Congo aux assemblées de printemps du Fond monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Ces assemblées qui se sont tenues du 10 au 16 avril dernier à Washington (USA), avaient pour but de faire le suivi sur les grandes révolutions mondiales à l’heure actuelle.
Nicolas Kazadi a démontré à la presse que selon les données échangées au cours de ces Assemblées, le Congo-Kinshasa bat les records en termes de bonne santé économique globale et africaine avec un taux de croissance de 8,6 %. Une évolution saluée par tous les participants aux assises de la Banque mondiale où les chiffres macro-économiques de la République Démocratique du Congo sont enviés par plusieurs autres pays.
«C’est vrai qu’actuellement le taux est à 8,6 %, mais il est possible que cela évolue jusqu’à 9,1 % dans les tous prochains jours», a-t-il déclaré en s’appuyant sur le fait que cette croissance est portée par le secteur minier, bien que ce dernier ne crée malheureusement pas beaucoup d’emplois. Cela s’explique selon Kazadi par le fait que les effets de la hausse de la production et des cours des minerais exportés se manifestent plus à l’extérieur du pays, chez les utilisateurs finaux alors que la RDC n’enregistre que des bénéfices en termes de recettes. C’est une situation déséquilibrée qui provoque le doute chez bon nombre de Congolais quant à l’importance de ces recettes.
Nicolas Kazadi reconnaît donc le peu d’impact du secteur minier dans l’économie nationale et souhaite pour inverser la donne que des dispositions soient prises pour que les nationaux congolais participent davantage au ruissellement des richesses issues de ce secteur. Il rappelle néanmoins, non sans fierté, que «d’une manière générale, la République Démocratique du Congo demeure à ce jour le seul pays africain qui réalise des exploits sur le plan macroéconomique».
Poursuivant son exposé, le ministre des Finances a annoncé une série de réformes dans le secteur des finances publiques destinées à pousser la RD Congo à réaliser plus de performances encore sur le plan économique à travers notamment la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux.
MCP avec le Maximum