Selon une étude de Bloomberg, construire en RDC une usine d’une capacité de 10.000 tonnes de matériaux pour batteries électriques coûterait trois fois moins cher qu’en Chine et surtout, réduirait la dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’Empire du Milieu. Pour rappel, Bruxelles bannira la vente de véhicules de moteur thermique en 2035.
L’Union européenne et Kinshasa ont annoncé leur engagement à lancer des négociations en vue de conclure un partenariat stratégique sur la chaîne de valeurs responsable des minéraux critiques. Il s’agit à terme d’aider la RDC, riche en lithium et en cobalt notamment, à concrétiser son ambition d’être au centre de la production régionale de batteries électriques.
Selon le communiqué publié samedi 4 mars, au terme du «Forum économique de Kinshasa», le protocole d’accord issu des négociations sera «gagnant-gagnant». Il devrait permettre à la RDC de bénéficier d’investissements dans l’exploitation et la transformation de ses minéraux critiques, et soutiendra l’objectif de l’Europe d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Pour y arriver, le Parlement européen a voté en juin 2022 la fin des ventes de voitures thermiques (diesel, essence) neuves dans l’UE dès 2035. L’Europe cherche donc à diversifier ses approvisionnements en métaux indispensables à la production de véhicules électriques, notamment le lithium, le cobalt et le cuivre.
Or, toutes ces ressources sont disponibles abondamment en RDC. De ce pays, partent en effet 70 % du cobalt utilisé dans le monde. Par ailleurs, la RDC fait partie des cinq premiers producteurs de cuivre et se prépare à exploiter ses importantes ressources de lithium. Kinshasa ne veut plus se contenter des revenus liés à l’extraction et veut mettre en place une stratégie de transformation locale et de production de matériaux pour véhicules électriques.
Selon les simulations de Bloomberg, la RDC peut investir 39 millions USD dans une usine de production de cathodes (utilisés dans les batteries électriques, ndlr) de 10.000 tonnes, soit un coût environ trois fois moindre que celui d’une usine similaire en Chine (112 millions USD). «Les matières premières des batteries sont, dans la plupart des cas, importées en Chine depuis l’Afrique et raffinées avant d’être exportées vers l’Europe. Les constructeurs automobiles européens peuvent réduire leurs émissions en raccourcissant la distance de transport, en tirant profit du réseau hydroélectrique de la RDC et de la proximité des matières premières», selon les auteurs de l’étude de Bloomberg.
ST