La société civile de RDC recommande au gouvernement de se doter d’un fonds pour se prémunir contre les grandes épidémies (Ebola, Chikungunya, rougeole) et fournir aux pharmacies des hôpitaux et des centres de santé d’Etat des médicaments de qualité.
Les organisations de la société civile du secteur de la santé plaident pour la création d’un centre régional de recherche et de référence sur la maladie à virus Ebola (MVE) à Kinshasa.
Ebola est à sa 10ème apparition en RDC. Aux grands maux, les grands remèdes. Face à la polémique, entre la présidence de la République et le ministère de la Santé sur la gestion des aides financières apportées par les partenaires pour lutter contre Ebola ou encore le type de vaccins et de médicaments à administrer aux patients, la société civile propose des solutions à court, moyen et long termes. Il s’agit notamment du renforcement de la surveillance, des investigations et de la riposte aux épidémies à travers la création d’un centre spécialisé de recherche pour éviter la propagation des nouveaux cas et l’augmentation du nombre de décès. Elle recommande en effet à l’Etat, particulièrement aux deux chambres du Parlement d’ouvrir une ligne budgétaire spécifique à la lutte contre les épidémies dans le budget du secteur de la santé, et plus précisément au niveau de la Direction de la Lutte contre la Maladie (DLM) pour le financement de la surveillance, de l’investigation et de la riposte en rapport avec les épidémies. Cette nouvelle ligne budgétaire se justifie par la forte fréquence des épidémies en RDC.
De nouvelles pistes de mobilisation de financements sont suggérées. Notamment le prélèvement de 20% sur les recettes du Go pass perçu et consommé à 100% par la seule Régie de voies aériennes (RVA), ou encore 25% des recettes des industries extractives à raison de 10% sur la redevance minière, 10% des recettes des hydrocarbures et 5% des revenus de l’Etat dans l’exploitation forestière. Autres pistes, un prélèvement de 20% sur les recettes inhérentes aux différentes taxes des sociétés brassicoles et de tabac et 10% des recettes des sociétés de télécommunications (GSM), 10% des recettes des services de la quarantaine animalière et de l’hygiène aux frontières et 10% des recettes d’exploitation des voies de communication marine, fluviale et lacustre.
Cependant, des analystes font déjà comprendre que l’Etat aura du mal à piocher dans les comptes des services concernés par ces propositions (RVA, RVF, Fonds forestier national, Secrétariats généraux des PT& NTIC, des Hydrocarbures, etc., mines) car, au terme de chaque exercice budgétaire, ces services font toujours office de parents pauvres laissés-pour-compte. Toutefois, la RDC envisage d’ac¬croître progressivement le budget de la santé de 11% en 2019, 14% en 2020 et 15% en 2021, par rapport au budget global du pouvoir central.
PLM