Gentiny Ngobila, le nouveau gouverneur de la Ville-province de Kinshasa, prend officiellement les rênes de la capitale de la RD Congo ce mardi 7 mai 2019, selon des sources concordantes contactées lundi 6 mai dans la soirée. Le gouverneur PPRD sortant de la province du Mai-Ndombe, vainqueur de l’élection du 10 avril dernier, remplace le PPRD André Kimbuta Yango, qui a dirigé la mégapole kinoise durant 12 ans. Elu député national dans la province du Kwango, « haut sommet » ainsi qu’on le surnomme a préféré le parlement à la gestion plus que tumultueuse de la capitale. C’est donc le très discret gouverneur adjoint, le PALU Clément Bafiba Nzomba, qui effectuera la remise et reprise avec le nouvel entrant.
A la tête de l’Hôtel de Ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila ne trônera pas sur un long fleuve tranquille. Loin s’en faut. Le nouveau maire devra quasi immédiatement faire face à la grogne des fonctionnaires des différents services de la mairie qui revendiquent, presque tous, d’immenses arriérés de salaires. Sans compter des problèmes aussi sérieux que celui de l’assainissement du milieu qui a valu tant de critiques à son prédécesseur. Ce n’est plus un secret: la capitale de la RD Congo peine à évacuer ses déchets qui menacent de la noyer. Gentiny Ngobila devra ainsi au plus vite régler le problème de l’évacuation des 7000 tonnes d’ordures ménagères produites par ses administrés par jour. Son prédécesseur, qui avait bénéficié de programmes financés par l’Union Européenne durant près de 8 ans, avait fini par se casser les dents, comme on dit, à la fin de ceux-ci. Le problème des immondices kinois est d’autant plus sérieux qu’il ne semble pas qu’il existe de nouveau projet d’évacuation. C’est à peine si un projet de drainage et de canalisation des eaux de la rivière Ndjili du quartier Ndanu vers le fleuve, a été proposé à la Ville-province par l’une ou l’autre institution de Bretton Woods, confie un expert de l’Hôtel de Ville au Maximum. Encore qu’au sujet des inondations et des crues de plus en plus impressionnantes de la rivière Ndjili à Ndanu, l’Hôtel de Ville et les autorités chargées de l’urbanisation ne soient pas sans reproches. C’est l’érection de la Cité du Fleuve, à quelques encablures de ce quartier de la commune de Limete/ Kingabwa, qui serait à l’origine du phénomène. « La cité née de nulle part au bord du Fleuve Congo a obstrué les voies de passage des eaux de la rivière Ndjili », explique un urbaniste interrogé par Le Maximum. A l’Hôtel de Ville, le séjour du nouveau locataire pourrait s’avérer de peu de repos.
J.N.