Le Chef de l’Etat de la RD Congo a participé, les 17 et 18 août 2018, au 38ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la SADC à Windhoek en Namibie. A la tête d’une importante délégation, Joseph Kabila a prononcé du haut de la tribune du centre des conférences de Wondhoek, vendredi 17 août, un discours de remerciement et d’au revoir à l’intention de ses homologues de la sous-région. Prononcé en anglais, le speech très applaudi du Raïs rd congolais a mis en exergue les sacrifices consentis par la SADC pour faire avancer la cause de la paix et de la démocratie. « Durant 20 ans, la SADC a toujours été aux côtés de la RDC et ses fils et filles ont versé de leur sang pour la paix au Congo », a rappelé Joseph Kabila, assurant que « ces efforts ne sont pas vains puisqu’ils ont permis de consolider un processus démocratique irréversible », mais aussi, que « nous allons aller de l’avant avec les prochaines élections à la fin de cette année ».
A Windhoek, vendredi dernier, Joseph Kabila a, selon ses propres termes, dit au revoir et non pas adieu à ses pairs de la région, remerciant ceux parmi eux qui lui avaient rendu « la vie un peu plus facile ». « A tous les anciens Chefs d’Etat de la SADC, certains sont dans la salle, merci d’avoir partagé votre expérience avec moi », un Joseph Kabila ému, mais plus que jamais droit dans ses bottes. A ce sommet qui devait discuter des réformes constitutionnelles au Royaume du Lesotho, de la préparation des élections générales en RD Congo et de la situation politique à Madagascar, le Chef de l’Etat rd congolais a reçu les félicitations de ses pairs pour avoir, comme il en avait pris l’engagement, respecté la constitution de son pays. Et s’agissant d’un processus électoral que l’organisation sous-régionale a aimablement proposé de soutenir et d’accompagner, le président de la République a réitéré devant ses pairs la détermination de son pays à en assurer l’entier financement. Aucune assistance financière ou logistique n’est donc attendue des pays de la région, autant que de l’ensemble de la communauté internationale. Ni par ailleurs, aucune interférence dans le processus électoral rd congolais.
La SADC s’est limitée à saluer la décision de Joseph Kabila de respecter la constitution de son pays, venue s’ajouter à la mise en œuvre d’un calendrier électoral dont toutes les étapes sont jusque-là respectées. Sur cette question, les préoccupations des Chefs d’Etat de la sous-région furent d’ordre logistique, avançant même des propositions concrètes. Mais la délégation rd congolaise est demeurée ferme : pas d’assistance extérieure à cet exercice de souveraineté que sont les élections. « Si un pays de la SADC souhaite nous venir en aide, il peut, en passant par le secrétariat général de la SADC, contacter notre gouvernement et le gouvernement aura un dernier pour dire si nous avons besoin de cette aide ou non. Nous leur demandons de se tenir prêt. En cas de besoin, nous leur demanderons de nous venir en aide », a expliqué Barnabé Kikaya Bin Karubi, le conseiller diplomatique de Joseph Kabila, cité par la presse.
Le séjour du Chef de l’Etat rd congolais en Namibie s’inscrit donc dans la suite logique d’un cheminement inflexible vers la consolidation aussi bien des relations bilatérales et de bon voisinage que de la démocratisation et de l’émancipation totale de son pays.
En séjour à Luanda en Angola du 2 au 4 avril 2018, Joseph Kabila s’était fait fort de limiter strictement ses échanges avec son homologue Joao Lourenço à l’exploration des relations bilatérales profitables à l’Angola et à la RD Congo, se refusant de se prononcer sur les questions politiques intérieures à son pays, en dépit de l’insistance de son hôte. Invité à un nouveau sommet dans la même capitale angolaise pour évoquer le processus démocratique dans son pays, Joseph Kabila a préféré s’y faire représenter par son vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu. Une manière ou une autre d’indiquer que pour lui la question était réglée. Ou que ce qui restait à régler ne concernait plus Luanda dont le pays assure la présidence tournante de l’organe de coopération, politique, paix et sécurité de la SADC et non pas de la SADC elle-même. Des sources assurent à cet effet qu’à Windhoek, les Chefs d’Etat de la sous-région ont stigmatisé la tendance à la création de structures non-statutaires à l’intérieur d’organisations régionales et sous régionales.
J.N.