Mercredi 8 août 2018, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a clôturé les opérations de réception et de traitement des candidatures aux législatives et la présidentielle 2018. Conformément au chronogramme rendu publié le 5 novembre dernier, scrupuleusement suivi jusque-là, durant 5 jours, soit du 9 au 13 août 2018, les candidats indépendants, les partis et regroupements politiques ont le loisir d’ajouter, de retirer ou de substituer les dossiers de candidatures déposés et réceptionnés par l’administration électorale. Avant que l’Assemblée plénière de la CENI n’entame les délibérations autour des dossiers reçus du 14 au 23 août. Les listes provisoires des candidats aux législatives nationales et à la présidentielle seront rendues publiques le 24 août 2018, selon le même chronogramme, donnant ainsi lieu à l’opération de dépôts des dossiers des contentieux électoraux sur les candidatures aux législatives et à la présidentielle ainsi qu’au traitement des recours.
Il faudra, néanmoins, attendre jusqu’au 19 septembre 2018 pour voir la publication des listes définitives des candidats députés nationaux et des candidats présidents de la République. Après notification à la centrale électorale des arrêts rendus dans le cadre des contentieux des candidatures dans la période qui court du 5 au 11 septembre, ainsi que la prise en compte des devoirs prescrits par la cour constitutionnelle par la CENI entre le 12 et le 18 septembre 2018.
En attendant ces échéances, force est de se contenter des listes provisoires de dépôts des dossiers de candidatures. A la présidentielle particulièrement, compte tenu du nombre relativement réduit des postulants. A la clôture du dépôt des dossiers des candidatures, mercredi 8 août 2018 à Kinshasa, 25 ou 26 postulants avaient été formellement reçus au siège de la CENI à Kinshasa. A MM. Seth Kikuni, Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi, Kin-Kiey Mulumba, Daniel Shekomba, Freddy Matungulu, et Jean-Paul Moka, se sont joints ce dernier jour Emmanuel Ramazani Shadary, Adolphe Muzito, Samy Badibanga Ntita, Martin Fayulu, Yves Mpunga, Théodore Ngoy, Honoré Ngube, Gabriel Mokia, Radjabo Mbira, Marie-Josée Ifoku, Pasteur Maluta, Bébé Malwalwa, Laure-Marie Kawanda, Antoine Gizenga, Charles Diavena Lutadila, Noël Tshiani, Michel Okongo et Sylvain Maurice Masheke, selon des informations obtenues de l’administration électorale.
Du point de vue géographique, ce sont les provinces de l’ex. Bandundu, le Kwilu et le Kwango, qui fournissent le plus grand lot de prétendants au top job de la République Démocratique du Congo. Tryphon Kin-Kiey Mulumba, Freddy Matungulu Ilankir, Adolphe Muzito, Martin Fayulu Madidi, Laure-Marie Kawanda, Antoine Gizenga ambitionnent tous de diriger le pays de Patrice-Emery Lumumba et de Mzee Laurent-Désiré Kabila dès 2019. Ils sont ainsi 6 candidats qui se sont acquittés de la caution non remboursable équivalent à 100.000 UDS/par personne, soit 600.000 USD versés dans les comptes de l’Etat. Mais leur tâche ne devrait pas s’avérer facile, surtout si les électeurs, ceux des provinces du Kwango et du Kwilu dont ils sont les ressortissants, s’avisaient que ces candidats d’une des provinces les plus pauvres de la RD Congo avaient chacun dépensé plus qu’il ne faut pour ériger quelques centres de santé communautaire au profit des populations locales, plutôt que de les affecter à assouvir des ambitions politiques qui ne valent pas grand’chose si elles ne sont portées ces populations dont chacun prétend vouloir assurer le bonheur.
On notera que le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) du patriarche Antoine Gizenga et apparentés présentent le plus grand nombre de postulants avec les candidatures d’Antoine Gizenga lui-même, que la limite d’âge (94 ans) n’a pas suffi pour tarir les ambitions politiques ; de Laure-Marie Kawanda, en délicatesse avec le Palu depuis plusieurs années ; et d’Adolphe Muzito, récemment suspendu par sa hiérarchie. Suffisant pour que l’électorat d’un des plus anciens partis politiques du pays, connu pour se limiter essentiellement aux provinces de l’ex Bandundu, fonde comme beurre au soleil en décembre prochain, et réduise à peau de chagrin le pourcentage des suffrages habituellement exprimés en faveur de ces régionaux. C’est de l’atomisation électorale, estiment des observateurs.
J.N.