L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social d’Etienne Tshisekedi, représentée au meilleur niveau par le secrétaire général adjoint fils du propriétaire de l’œuvre contestataire, Félix Tshisekedi, ainsi que le représentant du parti de Limete au Benelux ont animé lundi 13 février 2017 un point de presse très suivi à Kinshasa. D’autant plus qu’il était auréolé de la participation du porte-parole de la famille biologique du défunt, Mgr Gérard Mulumba, ci-devant frère cadet de l’illustre acteur politique de l’opposition politique en RD Congo, passé de vie à trépas le 1er février dernier. Mais, comme on dit, rien de nouveau sous les tropiques : le parti tel que représenté au point de presse bruxellois ainsi que la famille n’ont pas résolu l’équation des obsèques du ‘lider maximo’ de l’UDPS. Bien au contraire, même si pour la forme langagière, les intervenants de Bruxelles ont voulu donner le change en faisant semblant de lever les plus extrémistes des préalables posés au pouvoir en place à Kinshasa, qui a dûment offert ses services pour des obsèques dignes ce que fut l’homme officiellement : ancien premier ministre, plusieurs fois ministre, président de plates-formes et de parti politique au sein de l’opposition. Non. Du point de presse de lundi au Press Club Brussels Europe situé au n° 95 de la rue Froissart à Bruxelles, n’ont été annoncés ni la date du rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi en RD Congo, ni la perspective de la fin des obsèques de l’illustre disparu. Pas du tout.
De Félix Tshisekedi Tshilombo, les témoins présents au point de presse retiennent que s’il a déclaré que le parti politique de Papa et sa famille politique ne conditionnaient pas le rapatriement du corps à sa nomination à la primature, il a néanmoins soutenu que la famille et le parti ne souhaitaient pas la présence aux obsèques de Samy Badibanga, l’actuel premier ministre et chef du gouvernement. En d’autres termes, les mêmes que depuis le point de presse du secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund, sans nomination d’un premier ministre, pas de rapatriement du corps du défunt.
Certes, Félix Tshisekedi a aussi déclaré que « Nous voulons un lieu de sépulture, il n’y a pas de préalables politiques ». Des propos qui sonnent d’autant plus faux qu’ils ont été complétés par la communication du désir de la famille de procéder à l’autopsie du corps du vieil opposant (84 ans) décédé des suites d’une embolie pulmonaire. Sur le problème médical, Félix a étalé l’étendue de ses connaissances dans le domaine en exposant son étonnement du fait qu’ «une simple intervention au pied du malade aboutisse à son décès ». Et en reprochant au pouvoir en place à Kinshasa d’écouter le parti et la famille sans prendre une décision, même si en fait de décision, il y en a bien une, qui a décidé de la mise en place d’un comité de préparation des obsèques et de l’envoi d’une délégation mixte famille politique/Udps à Bruxelles pour les préparatifs du rapatriement funéraire. Rejetée par la famille du défunt et l’UDPS.
Ce que le secrétaire général adjoint de l’UDPS a enveloppé dans un langage pour ne pas endormir, son oncle paternel et évêque de Mweka l’a dit en termes plus clairs : « La décision du rapatriement du corps est une décision qui revient surtout à la famille », a assuré le prélat de l’église catholique romaine à Mweka (Kasai Central). En insistant toutefois sur le fait que la famille et le parti politique de l’illustre disparu comptaient sur une ambiance de sérénité en conformité avec ce qu’a été le fondement de la vie d’Etienne Tshisekedi. De la sérénité à retirer de la vie politique de Ya Tshitshi ? L’évêque aurait voulu se moquer du monde qu’il ne se serait pas exprimé autrement. Il suffit d’interroger les mobutistes de la fin de la décennie ’90, tout de même. Mais l’homme de Dieu familial s’est aussitôt rattrapé en précisant que pour éviter toute dérive, la famille n’exigeait rien moins que la mise en œuvre de l’accord arraché à la classe politique par les évêques de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) le 31 décembre dernier. L’œuvre de ses collègues calottes sacrées a été présentée comme le « testament politique du défunt » par Gérard Mulumba.
Les préalables familiaux et udpsiens relatifs au rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi demeurent donc et semblent conçus pour durer le temps qu’il faut pour atteindre des objectifs politiques précis. Même de Bruxelles, on apprend que conformément aux textes légaux en vigueur, la famille du défunt fait face à des pressions pour rapatrier ou inhumer le corps sur place. La deuxième alternative paraissant d’autant plus proche des possibilités qu’une autopsie est réclamée par le fils du défunt, qui n’est pas pour accélérer les formalités de retour du corps du sphinx de Limete dans ses quartiers de Limete à Kinshasa.
J.N.