Ce n’en était pas encore fini des supputations sur l’identité du nouveau Chef du gouvernement d’union nationale issu du dialogue et de l’accord politique de la Cité de l’OUA à Kinshasa, jusque jeudi 17 novembre au milieu de la journée. Même si depuis le discours empreint de fermeté prononcé par le Président de la République devant le parlement réuni en congrès, mardi 15 novembre dernier, il semblait que les carottes soient cuites.
La journée de lundi 14 novembre, Joseph Kabila, sur qui sont de nouveau braqués les projecteurs de l’actualité politique en RD Congo, l’avait passée à recevoir les délégués des parties prenantes au dialogue politique, ainsi de nombreuses autres personnalités politiques. L’agenda présidentiel aura eu le don, quelques heures avant son important speech devant les représentants du peuple rd congolais, de faire pencher la balance des pronostics relatifs à la désignation du prochain chef du gouvernement en faveur de l’UNC Vital Kamerhe. Incontestablement. Reçu en compagnie de quelques délégués de l’opposition aux assises dirigées par le togolais Edem Kodjo à la cité de l’OUA, l’ancien secrétaire général du PPRD passé entretemps à l’opposition, a réitéré devant la presse son intention d’œuvrer en faveur de la paix. Propos traduits par le commun des mortels, à Kinshasa en particulier et en RD Congo en général, comme une confirmation des attentes sur la nomination du prochain premier ministre.
Le discours du Chef de l’Etat de mardi dernier, qui n’a donné aucun signe de désavoeu de quelque candidature à la primature que ce soit, tout en décochant quelques piques à l’opposition radicale réfractaire à l’accord politique de la Cité de l’OUA, a conforté dans l’opinion la certitude de la désignation de Vital Kamerhe à la tête du gouvernement d’union nationale. D’autant plus que le patron de l’UNC s’est bien gardé de dissuader les supputations allant dans le sens contraire aux attentes des siens. Ce n’est plus un secret : à Kinshasa, tout le monde sait que chez les Kamerhe, ça fêtait gaiement, bon enfant et militant depuis plus de 72 heures. Mercredi dernier encore, les partisans de l’élu de Bukavu en 2006 assuraient aux leurs que Joseph Kabila avait déjà paraphé l’ordonnance de nomination de leur mentor.
Seulement, jeudi 17 novembre dans l’avant-midi, les choses ne paraissaient plus aussi sûres. Pour qui que ce soit.
Certes, déçus par la fermeté du discours de Joseph Kabila à la Nation de mardi dernier, les radicaux de l’opposition ne se sont plus prêtés à la rencontre prévue à la CENCO avec la majorité présidentielle. Jusque mardi matin pourtant, elle était encore envisagée. Mercredi, un jour plus tard, certains dans les rangs des radicaux y comptaient encore, sauf Etienne Tshisekedi, selon nos sources. Qui se serait tout de même résolu à dépêcher Félix Tshisekedi, que Joseph Kabila aurait longuement reçu tard dans la nuit du même jour. Chez les radicaux, jeudi 17 novembre après-midi était impatiemment attendue la restitution de cette rencontre de la dernière chance.
Tous les scénarios étaient donc encore envisageables, jeudi en début de journée. Y compris celui d’un back home de Azarias Ruberwa du RCD/Goma, qui avait pris part au dialogue politique national et signé l’accord politique qui en est résulté en qualité de personnalité invitée par la facilitation. Il pouvait diriger un gouvernement d’union nationale, susurraient encore des sources qui se prétendaient crédibles. Indiquant qu’il serait secondé par au moins 3 vice-premiers ministres et 2 ministres d’Etat. Sans plus de détail, néanmoins.
Même le scénario d’un retour à la primature de Léon Kengo wa Dondo, longtemps avancé avant le discours présidentiel de mardi dernier, semblait de nouveau valable. Le président du bureau du sénat avait, on le rapportait, préféré désigner son homme de confiance, le professeur Michel Bongongo, à sa place. Ou encore un autre professeur d’université, le Sénateur Mokonda Bonza. Mais Joseph Kabila aurait rétorqué que de cette frange de l’opposition, il ne comptait que sur Léon Kengo personnellement pour le poste de premier ministre.
Au finish donc, il semblait que tout soit encore possible pour tout le monde : Vital Kamerhe, Azarias Ruberwa, Léon Kengo … et même Félix Tshisekedi. Jusqu’à ce qui semble être une surprise mais n’en est pas vraiment une : l’UDPS Sammy Badibanga Ntita, ci-devant président du groupe parlementaire UDPS & Alliés à l’assemblée nationale, a été formellement nommé Premier ministre du gouvernement d’union nationale par Joseph Kabila au milieu de la journée du jeudi 17 novembre 2016. Ainsi que le prédisait Le Maximum dans une de ses éditions, en septembre dernier.
J.N.