La nouvelle a véritablement crevé les écrans de télévision, le week-end dernier. Au Zoo de Beauval, en France, deux petites bêtes sont nées en captivité vendredi 4 août 2017. Pas n’importe quelles bêtes, il s’agit des Pandas géants, un animal que la Chine est seule à posséder à travers le monde, et qui est plus que protégé. Les bébés pandas sont nés à quelques minutes d’intervalle. L’un d’entre eux, immédiatement placé en couveuse, n’a pas survécu. Seul son frère jumeau tient le coup, et est devenu le chouchou des habitués du Zoo de Beauval, qui attendaient l’heureux événement depuis des mois, et de nombreux téléspectateurs à travers le monde.
Et pour cause, le Panda géant représente un véritable symbole national dans son pays, la Chine. Où il est quasiment sacré. Ici, il ne faut pas toucher à l’animal considéré comme un trésor national et très protégé par le gouvernement, qui en a fait un outil de sa géopolitique : la diplomatie du Panda. L’Etat, propriétaire de tous les pandas de la planète, en offre parfois en cadeau dans le but d’amorcer ou d’améliorer ses relations diplomatiques avec un pays tiers. Comme il y a quelques semaines, lorsque l’Allemagne d’Angela Merkel s’est vue offrir une de ses bêtes sympathiques.
Pour le reste, pas question de brader du panda. Au Zoo de Beauval, la joie suscitée par la naissance des bébés pandas vendredi dernier est aussi due au fait que les parents des jumeaux, Huan Huan et Yuan Zi, n’ont été prêtés que pour 10 ans. Il en est ainsi des 21 autres parcs zoologiques à travers le monde qui disposent de leurs pandas. La chine ne vend jamais son symbole national. Le Panda ne peut être que loué, et lorsqu’il lui arrive de mettre bas en captivité, une taxe annuelle est rétrocédée au pays propriétaire de tous les pandas du monde par tête de bébé panda.
Une politique de protection des valeurs nationales, zoologiques, botaniques ou autres, qui ne ferait pas de mal à la RD Congo. Où des espèces rares ne font pas défaut, loin s’en faut. Dans le secteur zoologique, il existe déjà le léopard, qui tient lieu de symbole national depuis l’époque du Maréchal Mobutu. Mais il y a surtout l’Okapi (Okapia johnstoni), aussi connu sous le nom de Mondonga. C’est une espèce de mammifère ruminant de la même famille que la girafe, originaire des forêts équatoriales de l’Afrique centrale. Il vit exclusivement dans au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, dans la forêt tropicale de l’Ituri. Mais on le retrouve en captivité dans divers zoos du monde, notamment dans le célèbre Zoo d’Anvers en Belgique. Son corps est court et ses pattes arrières sont plus courtes que celles de devant. Le mâle porte des petites cornes recouvertes de peau au sommet du crâne pendant les cinq premières années de sa vie. Il mesure environ 1,80 m au garrot et pèse au maximum 200 à 230 kg. Son pelage est de couleur marron foncé, avec des rayures noires et blanches sur les pattes et l’arrière-train, ainsi qu’une coloration blanche sur les joues. Cet animal fait le bonheur des parcs et jardins zoologiques dans certains pays étrangers comme la Belgique sans rien rapporter à la RD Congo, son propriétaire exclusif sur la planète. La politique de protection du Panda géant chinois devrait inspirer avantageusement les autorités gouvernementales de la RD Congo qui, ces derniers temps, n’ont cessé de proclamer leur volonté de promouvoir une politique culturelle et touristique valorisante et … rentable.
Beaucoup d’autres richesses artistiques et culturelles de la RD Congo devraient, elles aussi, faire l’objet d’une politique de protection plus agressive. Pas la peine d’aller loin dans ce domaine parce que le monde entier le sait : le musée de Tervuren en Belgique doit sa célébrité aux nombreux objets d’art pillés par le colonisateur belge en RD Congo. Sans la moindre contrepartie. Il serait temps que le gouvernement exige, comme l’Ethiopie il y a quelques années, la restitution de ces objets d’une valeur culturelle et historique inestimable. Qui pourraient meubler l’impressionnant musée national en construction à Kinshasa.
J.N.