L’homme sort rarement de sa réserve. Mais il l’a fait il y a 2 jours, le 24 mai 2016. Le ministre rd congolais des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Raymond Tshibanda Ntungamulongo a rendu public un communiqué officiel. Pour dénoncer les déclarations de certains partenaires en rapport avec la situation politique en RD Congo, parce que ces déclarations interviennent sur des questions de politique intérieure et son assorties de menaces de sanctions. Le communiqué du ministre des affaires étrangères fait allusion aux propos des représentants de la Grande Bretagne en Afrique Centrale, du porte-parole du Département d’Etat US, entre autres, qui ont récemment menacé de prendre des sanctions ciblées contre celles des autorités qui attenteraient aux libertés fondamentales en RD Congo.
Aux uns et aux autres, Raymond Tshibanda adresse une mise au point en 4 points :
• La République Démocratique du Congo est un Etat de droit. Le Gouvernement a donc l’obligation de veiller au respect de la loi et des règlements de la République, en vue de garantir l’ordre public, la tranquillité et la sécurité pour tous qui sont indispensables à l’exercice d’autres droits fondamentaux. Il ne peut permettre des abus de droit préjudiciables à la communauté nationale.
• En vertu de l’égalité des citoyens devant la loi, et afin d’éviter l’anarchie et le chaos, le Gouvernement veille à ce que la lutte contre l’impunité soit la règle, en toutes circonstances, quels que soient les actes de délinquance ou la qualité de leurs auteurs. Il y va du respect de la Constitution de la République et de la moralisation de la vie publique. Cela ne peut être qualifié, sinon à tort, de tentative de rétrécissement de l’espace politique.
• Le Gouvernement continuera à œuvrer, sans relâche, pour la jouissance, par tous, des droits fondamentaux garantis, mais dans le strict respect des lois et règlements. A ce propos, il sied de souligner que la République Démocratique du Congo est, en Afrique, l’un des pays les plus avancés en matière de respect et de promotion des libertés publiques, notamment la liberté de la presse, la liberté d’expression et d’autres droits civiques et politiques collectifs et individuels.
• Le recours, par certains partenaires, à un discours teinté de menaces est non seulement une politique moralement peu défendable, parce qu’à géométrie variable et d’application sélective dans la région ; il est aussi et surtout contraire au droit international, qui proscrit tant l’ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, que le recours à la force ainsi qu’à la menace de la force sous quelque forme que ce soit, car constitutifs d’atteinte à la souveraineté desdits Etats, en l’occurrence la République Démocratique du Congo. Il est, par ailleurs, contre-productif, comparé à l’esprit du dialogue constructif que se doivent d’entretenir des partenaires respectueux des valeurs et principes qui régissent les relations internationales, tels que prescrits notamment par la charte des Nations.
• S’agissant du processus électoral, son retard et dû principalement à deux causes objectives majeures, à savoir ; l’absence des listes électorales fiables et inclusives, ainsi que celle d’un consensus sur le calendrier électoral. Dans le premier cas, la solution est en vue avec le début du test pilote et l’acquisition prochaine de matériel requis. Dans le second, le dialogue convoqué par le Chef de l’Etat a pour objet de dégager un consensus sur un calendrier électoral global, les calendriers publiés antérieurement par la CENI ayant été, l’un après l’autre, rejetés par l’Opposition. Plutôt que des invectives et procès d’intention, des partenaires loyaux, on attend qu’ils soutiennent franchement et concrètement la CENI et le dialogue politique national.
J.N.