Le patron de l’Inspection générale des Finances (IGF), Jules Alingete Key a exprimé quelques nuances sur les conclusions des enquêtes du consortium des médias internationaux menant à la société Egal comme principale bénéficiaire de la somme de 43 millions USD détournés par la BGFIBank.
Selon le chef flic financier de la RDC, il n’est pas sérieux d’associer en gros les actes d’un individu ou groupe d’individus, à toutes personnes appartenant à ce groupe. C’est de là qu’il trouve questionnable d’attribuer à l’ancien président Joseph Kabila Kabange les turpitudes de certains membres de son régime, lesquels ont déjà été cités dans les rapports de l’IGF de mai 2021.
Tout comme il n’est pas responsable d’associer le président Félix Tshisekedi à un acte de mégestion qui aurait été commis par l’un quelconque de ses proches, et ce, sans preuves étayant pareille association.
«Je ne défends que la vérité, et non une personnalité», insiste Jules Alingete à propos de ces ‘‘révélations’’ faites par le groupe des médias internationaux et ONG auteurs de l’enquête Congo Hold up publié mi-novembre.
On s’aperçoit en parcourant ce volumineux dossier que l’ossature de l’enquête journalistique y relative est articulée autour des travaux de l’Inspection générale des finances rendus publics au courant de cette année. Et que les rédacteurs de «Congo Hold-up» les ont manipulés délibérément en accolant systématiquement la personne de Joseph Kabila aux faits de détournement de plusieurs dizaines de milliers de dollars. Une dénonciation qui demain risque de donner lieu à des poursuites judiciaires susceptibles d’entacher la crédibilité de l’Inspection générale des finances de RDC qui n’a pas dans ses enquêtes mis à jour des preuves impliquant l’ancien le 4ème président rd confolais. «Ce que je ne veux pas c’est d’être à la base d’une jurisprudence dangereuse pour le pays», ajoute Alingete qui reconnaît que son institution avait déjà enquêté sur cette lourde prévention d’abus de fonds publics.
Il affirme néanmoins que l’IGF et ces médias internationaux auteurs de ces enquêtes dénommé «Congo Hold-up» ne semblent pas poursuivre les mêmes objectifs. A l’en croire, le but poursuivi par ces médias étrangers vont à l’encontre des Intérêts Nationaux de la RDC. «Ce ne sont pas des faits nouveaux pour l’Inspection générale des finances, mais il y a quand-même une différence entre les enquêtes menées par ce service public congolais et celles entreprises par ces médias. Nous avons l’impression que nous n’avons pas les mêmes objectifs. Pour nous, en initiant des enquêtes sur la volatilisation de 43 millions USD de la banque centrale au niveau de BGFIBank, nous sommes arrivés à la conclusion que cet établissement bancaire avait bien encaissé ce montant. Il en a reconnu la responsabilité. Mais en jettant un coup d’oeil sur les conclusions du groupe de médias internationaux, on se rend compte qu’ils ont autre chose en vue et ce n’est pas la préservation de l’intérêt du Congo», martèle-t-il en déplorant que la plupart de ces conclusions se basent simplement sur des insinuations. «Je ne suis pas d’accord quand dans ces enquêtes on veut à tout prix aller au-delà de ce que nous disposons comme preuve. Pour nous, les 43 millions USD ont quitté le compte de la banque centrale pour BGFIBank alors que pour eux cette somme a quitté la banque centrale pour BGFIBank et ensuite pour le compte de la société Egal avec en sus des insinuations de malversations attribuées à des personnalités de l’entourage de Kabila alors que notre déontologie nous contraint de ne travailler que sur une base strictement factuelle», a estimé Jules Alingete en rappelant au passage que même pour les médias, les faits sont sacrés.
Ainsi donc, au regard de ces aspects, le n° 1 de ce service anti-corruption rattaché à la présidence congolaise affirme qu’il est clair comme l’eau de roche que «les conclusions de ces médias parraissent mal orientées et donc fausses. Avec les éléments en notre possession, nous pouvons considérer qu’il s’agit de fausses conclusions. Il est de mon devoir de le dire parce que l’IGF ne dispose pas d’éléments permettant de confirmer au-delà de tout doute raisonnable que BGFIBank a attribué des fonds provenant de la banque centrale à la société Egal. Lorsqu’on examine les écritures bancaires, ce compte intitulé «Egal» a été ouvert par BGFIBank et actionné et manipulé par elle-même (BGFIBank)».
Par ailleurs, pour Alingete qui estime que l’IGF ne peut charger et décharger que sur base des preuves et non des vues d’esprit, Joseph Kabila ou la société Egal ne sont pas liés à ce détournement. «On n’a trouvé aucune trace de la manipulation directe ou indirecte de ce compte par la société Egal ou par Joseph Kabila. Nous avons donc l’obligation professionnelle de nous en tenir aux éléments de preuve disponibles», a-t-il asséné.
Le Maximum