Devant le siège social de Lignes Maritimes Congolaises SA (LMC SA) à Gombe, au cours d’une Assemblée générale des travailleurs à l’initiative de l’intersyndicale de l’entreprise, le président de l’intersyndicale, Jacques Madinunga, s’adressant aux agents et cadres venus en nombre, a exprimé le mécontentement du presonnel de LMC SA à la suite des récentes dispositions prises unilatéralement et illégalement par le vice-premier ministre, ministre des Transports Jean-Pierre Bemba.
Ces mesures qui concernent la gestion des droits de trafic maritime ont entraîné une mobilisation générale des agents décidés de défendre les prérogatives de LMC SA.
La rencontre a permis de clarifier la position des travailleurs face à une décision jugée irrégulière et préjudiciable aux intérêts de cette société du Portefeuille de l’État congolais, son seul actionnaire représenté par le ministre du Portefeuille.
De fait, les agents craignent que les droits de trafic maritime, fonds de commerce de LMC SA, en sa qualité d’Armement de l’Etat congolais, soient détournés au profit du cabinet du vice-premier ministre, ministre des Transports à travers une structure privée au détriment de la mission et de la survie de LMC SA. «Une tentative pour déposséder l’entreprise de ses ressources naturelles et historiques», selon Jacques Madinunga qui souligne que cette situation pourrait fragiliser davantage une société déjà confrontée à de nombreux défis structurels.
Ne pas céder ce qui revient de droit à LMC SA
Plus tranchant dans son discours, le président de l’intersyndicale a laissé entendre qu’«il est hors de question que LMC SA soit privée de ses droits de trafic maritimes. Nous sommes les premiers concernés par la gestion de ces ressources. C’est une question de souveraineté économique de la RDC».
Il a également affirmé que par leur opposition, les membres de l’intersyndicale ont lancé un appel au dialogue avec les autorités des ministères du Portefeuille et des Transports en proposant la tenue d’une table ronde urgente pour revisiter les décisions du VPM Jean-Pierre Bemba et redéfinir, dans un esprit de concertation, les modalités de gestion des droits de trafic maritime au bénéfice de LMC SA et de l’intérêt national.
Une décision
injustifiée…
A noter que les arrêtés ministériels querellés du VPM des Transports, N°VPM/MTVCD/CAB/007/2024 du 6 février 2025, pré-affectent les 100% des droits de trafic concédés à LMC SA par l’Etat Congolais et les répartissent à une structure privée, au fonctionnement du cabinet du VPM des Transports, au secrétariat général aux Transports, à un comité de suivi éléphantesque ainsi qu’aux cotisations de l’Etat dans les organismes internationaux pourtant couvertes par le Trésor public.
Cet arrêté inique prévoit de transférer plus ou moins 27,5% des revenus de LMC SA de la manière suivante : 10% à une structure privée (que certains qualifient de société-écran) dénommée PADS Corporation Sarl, 5% à l’appui au fonctionnement du cabinet du VPM des Transports, 2.5% à l’appui au fonctionnement du Secrétariat général aux Transports, et autres services connexes, 5% au comité de suivi, 5% pour les cotisations qui, pourtant relèvent du Trésor public.
Une détermination
collective
Loin d’être une simple séance d’information, cette causerie morale s’est révélée un véritable moment de cohésion syndicale et de mobilisation. Les agents, unis derrière leur intersyndicale, ont réaffirmé leur attachement à l’entreprise et à ses missions stratégiques dans la chaîne logistique de la RDC.
Alors que la question de la collecte et la gestion des droits de trafic maritime prend une tournure de plus en plus sensible, l’intersyndicale de LMC SA entend jouer pleinement son rôle de gardien des intérêts des travailleurs. Cette assemblée marque un tournant dans la mobilisation des forces vives de la société, déterminées à faire respecter les droits légitimes de LMC SA dans un secteur aussi vital que stratégique.
Cellcom avec
le Maximum