Le président Félix-Antoine Tshisekedi a lancé mercredi 2 août à Kinshasa, la commémoration du génocide congolais. Le chef de l’Etat congolais a ainsi voulu rendre hommage à tous les Congolais tués injustement pour des gains économiques et faire appel à la mobilisation générale contre l’agression de la RDC par des puissances étrangères, rappelle un communiqué de la présidence de la République.
Le chef de l’Etat a pris la parole après plusieurs témoignages émouvants de quelques victimes. «C’est donc avec beaucoup d’émotion et de chagrin, mais aussi de détermination et de résilience, par l’adversité existentielle qui nous est imposée, que je prends la parole, par devoir et par responsabilité, en ma qualité de garant de la Nation, pour lancer officiellement, la commémoration du génocide congolais (GENOCOST), en mémoire des millions des Congolaises et des Congolais, victimes ces dernières décennies d’actes de barbarie et de cruauté indescriptible», a-t-il expliqué avant de précisé que «cette cruauté est orchestrée par certaines puissances et leurs agents sans nulle autre motivation que leur obsession à exploiter illégalement et contre nos intérêts, nos ressources naturelles».
Pour le président Tshisekedi, la date du 2 août représente un jour spécial pour la mémoire collective en tant que nation et peuple de la RDC. «Ce 2 août de l’année 2023 l’est davantage. Il nous rappelle déjà, un autre jour, non moins symbolique, le 4 janvier, dédié à nos martyrs de l’indépendance», a martelé le n° 1 congolais.
La journée commémorative du génocide congolais (GENOCOST) sera désormais un événement annuel. Il est présenté par les organisateurs comme un geste de respect pour rendre hommage à tous ceux qui ont perdu leurs vies dans la longue histoire des conflits qui ensanglantent la RDC.
GENOCOST est une initiative du Congolese Action Youth Platform (CAYP) [Ndlr : la plateforme d’actions de jeunes Congolais], mise en place pour la reconnaissance du génocide contre la population de la RDC. Cette campagne a pour but, la reconnaissance officielle de la date du 02 août comme un jour de commémoration en souvenir de tous ceux dont le sacrifice risquait autrement d’être perdu à jamais dans la longue histoire des violences imposées au Congo.
GENOCOST signifie «le génocide pour des gains économiques». C’est une combinaison des mots génocide et coût (cost en anglais), selon les organisateurs qui affirment avoir choisi ce néologisme pour expliquer la nature économique du génocide en RDC.
Soucieux de la vérité historique et de la dignité des victimes, les initiateurs de cette cérémonie mémorielle ont tenu à afficher la préoccupation profonde de leurs compatriotes face à la tentative d’appropriation des richesses de la RDC par certains milieux extérieurs. La commémoration nationale du génocide congolais et du concept qui en est né, le Genocost, par ce mouvement citoyen apolitique remet en cause le révisionnisme d’une certaine opposition liée aux agresseurs de la RDC déterminés à faire oublier leurs forfaitures.
On rappelle que le génocide congolais a été l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire contemporaine, entraînant des souffrances indicibles pour des millions de personnes. Il est du devoir de chaque citoyen de ce pays de se rappeler et de rendre hommage aux victimes de cette tragédie, de soutenir les survivants et d’œuvrer pour une véritable réconciliation nationale qui ne fasse pas ombrage à la justice.
Il est particulièrement désagréable de constater que certains mouvements dits citoyens ont choisi de profiter de cette commémoration pour servir des intérêts politiques occultes. Au lieu de se concentrer sur la mémoire des victimes et la nécessité de prévenir de tels crimes à l’avenir, ils utilisent cyniquement le Genocost comme un fonds de commerce pour régler leurs comptes avec le régime au pouvoir. Cette instrumentalisation politicienne est non seulement irrespectueuse envers les victimes et leurs familles, mais elle détourne également l’attention de l’essence même de la commémoration qui consiste à se souvenir, honorer et tirer les leçons des génocides passés.
En détournant la commémoration nationale à des fins partisanes, ces inciviques portent atteinte à la mémoire collective et fragilisent les efforts de réconciliation et de justice pour la préservation de la dignité et de l’intégrité de la commémoration nationale du génocide congolais.
La mémoire des victimes ne doit pas être utilisée comme un moyen de propagande politique, mais plutôt comme un rappel sincère de l’horreur face aux pratiques humainement inacceptables qui se sont déroulées dans ce pays et à la nécessité impérieuse de prévenir de tels crimes à l’avenir.
Il importe d’exhorter tous les acteurs politiques et les mouvements citoyens présents et à venir à respecter la gravité de cette commémoration et à s’abstenir de toute manipulation politicienne. C’est ensemble que les Congolaises et les Congolais doivent s’unir pour promouvoir la vérité, la justice et la réconciliation, afin de prévenir la répétition de nouveaux crimes de masses dans leur pays afin de construire un avenir pacifique pour tous.
C’est de la sorte que la République Démocratique du Congo pourra honorer dignement la mémoire des victimes du génocide inavoué qui a lieu à l’Est de leur territoire.
HO