L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est fière d’annoncer qu’elle a certifié la République démocratique du Congo (RDC) comme étant exempte de transmission de Dracunculus medinensis, le parasite responsable de la dracunculose (maladie du ver de Guinée).
L’annonce a été faite par le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, à la suite d’une recommandation de la Commission internationale pour la certification de l’éradication de la dracunculose (ICCDE) lors de sa 16e réunion (virtuelle, 22 novembre 2022).
Le Dr. Tedros a adressé ses plus chaleureuses félicitations au ministre de la Santé de la RDC, le Dr Jean-Jacques Mbungani Mbanda, ainsi qu’à toutes les équipes de terrain qui ont travaillé sans relâche pour atteindre cette étape importante.
Cette certification fait suite à une évaluation approfondie du dossier du pays présenté par les responsables de la RDC à l’OMS. L’évaluation a été menée par l’ICCDE et complétée par une visite dans le pays d’une équipe internationale de certification dirigée par le professeur Robert Guiguemdé le 19 juillet et le 6 août 2022.
L’évaluation pour la certification implique l’évaluation de plusieurs facteurs, y compris les données de surveillance épidémiologique et les dossiers officiels, ainsi que l’enquête sur les établissements de santé et les villages dans les zones anciennement endémiques.
Avec la certification de la RDC, l’OMS a désormais certifié 200 pays, zones et territoires, dont 188 États Membres de l’OMS, comme exempts de transmission de la dracunculose. Seuls six pays doivent encore être certifiés, dont cinq pays endémiques (Angola, Éthiopie, Mali, Soudan du Sud, Tchad) et un pays anciennement endémique (Soudan, qui est maintenant au stade de la précertification). «Je suis heureux de commencer mon nouveau poste avec de si bonnes nouvelles », a déclaré le Dr. Ibrahima Socé-Fall, nouvellement nommé directeur du Département de l’OMS de lutte contre les maladies tropicales négligées. «Nous devons maintenant nous concentrer sur la certification du Soudan en tant que prochaine étape sur la voie de l’éradication mondiale de la maladie du ver de Guinée».
Une maladie de pauvreté et de privation vouée à l’éradication
La dracunculose est une maladie parasitaire invalidante, transmise principalement lorsque les gens boivent de l’eau stagnante contaminée par des puces d’eau infectées par des parasites. Le cycle de transmission dure de 10 à 14 mois, après quoi un ver femelle mature émerge du corps.
Bien que rarement mortelle, la maladie est débilitante et peut laisser les personnes atteintes incapables de fonctionner normalement pendant des mois. Elle touche principalement les populations des communautés rurales, isolées et défavorisées.
La dracunculose est l’une des trois maladies ciblées par l’OMS pour l’éradication mondiale, avec le pian (une autre maladie tropicale négligée) et la poliomyélite. La feuille de route de l’OMS pour les maladies tropicales négligées appelle à l’éradication de la dracunculose d’ici 2030.
Progrès dans la lutte contre les maladies tropicales négligées
En tant que l’une des maladies mentionnées sous la rubrique des maladies tropicales négligées, la nouvelle de l’interruption de la transmission de la dracunculose en RDC fait suite à d’autres réussites récentes.
Le Malawi a récemment éliminé le trachome en tant que problème de santé publique et, en août 2022, le Togo est devenu le premier pays à être reconnu comme ayant éliminé quatre maladies (dracunculose, filariose lymphatique, trypanosomiase humaine africaine et trachome).
Une réalisation commune nécessitant une vigilance continue
Au nom de tous ceux qui ont souffert d’une infection et d’un handicap du fait de la maladie, l’OMS félicite tous ceux qui ont participé à l’interruption de la transmission de la dracunculose en RDC et salue les efforts des partenaires et des donateurs, sans qui cette réalisation n’aurait pas été possible. Notamment, depuis 1986, le Centre Carter a été un partenaire mondial clé dans la lutte pour reléguer la maladie du ver de Guinée dans les livres d’histoire.
Le gouvernement de la RDC s’est maintenant engagé, conformément aux recommandations post-certification de l’OMS, à maintenir la surveillance de la maladie et à enquêter et surveiller toutes les rumeurs de réintroduction de la maladie. Cela fait partie de l’effort plus large visant à interrompre la transmission dans tous les foyers et pays endémiques restants, conduisant en temps voulu, il faut l’espérer, à une déclaration d’éradication mondiale de la maladie.
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