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KISHISHE : TROIS DECENNIES DE MASSACRES EN RDC

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La localité de Kishishe (Rutshuru) au Nord-Kivu
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Kishishe, paisible village du groupement de Bambu en chefferie de Bwito dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), a vécu un jeudi noir, le 29 novembre 2022. Un commando RDF-M23 y a tué aveuglément de nombreux civils, dont des enfants, dans le pur style des exterminations de masses dont le régime rwandais détient le secret depuis les années ’90. Selon les premières informations officielles communiquées par les FARDC dénonçant la violation du cessez-le-feu décrété quelques jours plus tôt à Luanda, au moins 50 civils avaient été abattus dans cette bourgade où étaient signalés plusieurs dizaines de disparus. Ce bilan macabre a été revu à la hausse 24 heures plus tard. En effet, vendredi 30 novembre 2022, le gouvernement congolais a fait état d’une centaine de morts à Kishishe situé à 70 km au Nord de Goma, et décrété un deuil national de 3 jours à dater du samedi 1er décembre 2022.

Mais on était encore loin du compte. Se référant à des sources dans la société civile de Kishishe lundi 5 décembre, le gouvernement, par l’entremise des ministres de l’Industrie et de la Communication, a revu le bilan des massacres de Kishishe à la hausse, le portant à 272 civils froidement assassinés parmi lesquels des femmes et des enfants. Ressortissant et ancien gouverneur du Nord-Kivu, le ministre Julien Paluku Kahongya de l’Industrie a communiqué plus de détails sur les circonstances qui ont entouré ce carnage. «A Kishishe, chaque communauté a pu recenser les personnes qui sont mortes. Une de ces communautés en a dénombré à elle seule plus de 105 tués», a révélé Paluku, précisant qu’il s’agissait de «gens connus, habitant régulièrement à Kishishe, qui n’ont rien à voir avec les FDLR ni les combattants maï-maï». Selon ces sources, la communauté Hunde a déploré quelques 30 morts, contre 95 pour la communauté Nande et 102 pour leurs congénères Hutu de Kishishe.

Des enfants parmi les victimes

Parmi les victimes de Kishishe figurent au moins 17 enfants qui s’étaient réfugiés avec leurs parents dans l’église adventiste locale et dans un hôpital. Un cas typique de la culture de la profanation des lieux saints importée du Rwanda voisin depuis les années du tristement célèbre génocide qui décima près d’un million d’âmes dans ce pays voisin de la RDC et qui n’est pas sans rappeler le massacre par les Nazis allemands des villageois d’Oradour-sur-Glane en France le 10 juin 1944 ou encore l’exécution de 3 évêques  et 10 prêtres catholiques Hutu par le FPR de Paul Kagame dans le diocèse de Kabgayi en juin 1994.

«Que ce soit le CNDP ou le M23, ils ont toujours ciblé de manière particulière les communautés vivant dans le territoire de Rutshuru pour les terroriser et les pousser à l’errance dans une stratégie cynique du ‘‘grand remplacement’’. C’est la raison pour laquelle tous les camps de déplacés au Nord-Kivu sont peuplés essentiellement par une ou deux communautés», a déclaré le ministre congolais de l’Industrie pour illustrer cette tendance à l’extermination de populations préalablement ciblées. On n’est pas loin d’une planification de génocide.

La coalition RDF-M23 a mollement tenté de nier les faits survenus à Kishishe le 29 novembre dernier, ne reconnaissant que 8 décès survenus selon ses porte-voix lorsque les victimes ont été fauchées par «des balles perdues». Des dénégations rituelles qui ne convainquent plus grand’monde. Dès le 1er décembre 2022, la Monusco, se basant sur des rapports de ses experts concernant les meurtres de Kishishe, condamnait «ces actes épouvantables» et appelait «toutes les autorités compétentes à enquêter sans délai et à traduire les auteurs en justice». Mardi 2 décembre, les Nations-Unies déclaraient officiellement avoir enregistré «des allégations graves de représailles sous forme de meurtre contre des populations civiles dans la localité de Kishishe par le M23». La thèse des balles perdues ne tenait plus la route.

Culture d’exterminations de masse

A Kishishe, comme dans nombre d’autres localités et agglomérations de l’Est de la RDC depuis près de 3 décennies aujourd’hui, la principauté militaire au pouvoir à Kigali et ses supplétifs n’ont fait que dupliquer leurs tristement célèbres exploits au Rwanda avant, pendant et après le génocide de 1994. Judy Rever, une journaliste canadienne, rapporte de nombreux crimes à l’actif du FPR de Paul Kagame (Rwanda, Eloge du sang, éditions Max Milo, 2020), dont le massacre de plusieurs centaines de paysans Hutu inoffensifs au stade de Byumba en avril 1994.

Ces malheureux avaient été rassemblés à Byumba après  que les troupes de Kagame aient bombardé le camp de réfugiés de Nyacyonga (Nord de Kigali), où ils s’étaient construit des abris de fortune pour échapper à la guerre opposant les extrémistes Hutu au FPR. Après avoir détruit le camp à coups de mortier, les éléments du FPR ne leur laissèrent que la possibilité de se diriger vers Byumba. Ils annoncèrent ensuite sur Radio Muhabura, une station appartenant au FPR, que la guerre était terminée et que les réfugiés pouvaient retrouver leur foyer et récupérer leurs biens. C’était un piège.

Les réfugiés Hutu de Byumba reçurent l’ordre de patienter devant l’hôtel de ville où de la nourriture et des boissons ainsi que des ustensiles de cuisine allaient leur être distribués. De là, ils furent conduits vers le stade de football de Byumba. C’est à cet endroit que Théo et Pina, deux commandants du FPR reçurent l’ordre de les confiner strictement à l’intérieur du stade. «C’étaient des mères portant leurs bébés dans le dos,  de vieilles personnes tremblant d’épuisement. Après le coucher du soleil, les déplacés s’installèrent et entreprirent de se restaurer avec des victuailles fournies par le FPR, espérant enfin profiter d’une nuit de repos. Très vite, la soirée se rafraîchit. Des volutes de fumée s’élevaient des feux de camp allumés ci et là. On entendait les cris des enfants qui jouaient innocemment autour de leurs mères, un bol entre les mains, impatients de remplir leurs petits estomacs de l’ubugali, une bouillie épaisse à base de farine de manioc. Arriva alors à l’extérieur, une série de convois d’où descendirent quelques figures de proue du FPR comme Theogène Rutayomba, aide de camp de Kayumba Nyamwasa, alors responsable de la direction des renseignements militaires, ainsi que Jackson Rwahama et Dan Munyuza de la directorate of military intelligence (DMI), Denis Karera, chef du FPR à Byumba, et Frank Mugambage, commissaire politique en chef du FPR», note l’auteure qui signale que c’est l’actuel général Dan Munyuza, inspecteur général de la police rwandaise – oeuvrant alors dans la Division de formation du FPR et prêtant main-forte à la DMI – qui a lancé la première grenade sur la foule des déplacés pendant que d’autres éléments du FPR ouvraient le feu sur eux. «Un témoin se souvient des cris des femmes et des pleurs des enfants. Apeurés, nombre d’entre eux tentèrent de s’enfuir, mais les soldats les en empêchèrent. Les tirs durèrent plus d’une heure. Beaucoup de déplacés n’ont pas succombé immédiatement aux coups de feu. Les hommes du FPR sortirent alors des armes blanches, des agafuni, sorte de houe très tranchante, et brisèrent les crânes des survivants pour finir le travail. Ensuite, ils répétèrent l’opération avec les femmes, les enfants et les vieillards qui furent exécutés à coups de grenades, de balles ou d’agafunis. À l’aube, des camions vinrent emporter les corps. Certains furent enfouis à la hâte dans une minoterie de Byumba. D’autres furent jetés dans des fosses communes à Rukomo, à la limite de la préfecture de Byumba. La boucherie du stade de Byumba, qui eut lieu après le début de génocide, fut révélatrice de la stratégie que le FPR allait déployer sur tout le pays dans les semaines suivantes», écrit Judi Rever.

Génocide exporté

A en juger par les témoignages recueillis à Kishishe, c’est à quelques détails près la même stratégie qui a été mise en œuvre par les tueurs du RDF-M23 dans cette localité du Nord-Kivu, ce qui donne à croire que le génocide du Rwanda a été cyniquement exporté en RDC.

Les auteurs du massacre de Kishishe ont avancé moult prétextes pour justifier leurs exactions. Ils accusent  notamment les victimes d’avoir pactisé avec les milices d’autodéfense maï-maï de la région. Des sources locales indiquent néanmoins que c’est le la mort au combat de deux éléments RDF, dont un certain Gasabira qui aurait provoqué l’ire des Rwandais.

Rescapés de Kishishe

Une guerre économique

«Ce qui se passe à l’Est de la RDC est en réalité une guerre économique. Ce sont le coltan, la cassitérie, l’or et surtout le pyrochlore qui sont visés. C’est la mine de la Somikivu qui est visée. Ce qui justifie la progression de l’armée rwandaise vers Kishishe, c’est le contrôle de cette mine afin d’en extraire le pyrochlore», a martelé Julien Paluku lors de son briefing du 5 décembre 2022. L’ancien gouverneur du Nord-Kivu n’est pas le premier à soutenir cette thèse partagée par de nombreux observateurs de la situation sécuritaire dans la région. Pour Judy Rever, «alors que le prix du coltan atteignait des sommets vertigineux – passant de 65 USD le kg, fin 1999, à environ 530 USD fin 2000–, les bénéfices engendrés par sa vente continuèrent d’alimenter les conflits dans l’Est du Congo. L’armée rwandaise, le RCD-Goma et d’autres groupes armés qui avaient la mainmise sur ce commerce autofinançaient leur occupation de l’Est du Congo grâce aux bénéfices engrangés, n’hésitant pas à tuer et torturer les populations locales, à les chasser de leurs terres ou à brandir leurs armes pour les forcer à travailler dans les mines. Fin 1999, l’armée rwandaise générait au moins 20 millions USD de revenus mensuels, uniquement grâce à l’exportation du coltan via a société Rwanda Metals, qui profitait de la tendance haussière de ce minerai sur le marché international. En 2001, experts et négociants estimèrent que l’armée rwandaise avait amassé près de 250 millions USD via la vente de coltan sur une période de dix-huit mois. D’anciens responsables du FPR déclarent d’ailleurs que les officiers rwandais ont empoché bien plus que ce dont les limiers des Nations -Unies ont pu faire état lorsqu’ils estimaient  que 70% du coltan exporté à partir du Congo était extrait sous la surveillance directe du FPR et transporté vers le Rwanda à bord d’hélicoptères militaires rwandais, d’appareils affrétés par de petites compagnies aériennes, ou d’avions appartenant au plus célèbre des trafiquants d’armes, Viktor Bout».

A en juger par les réactions provoquées dans la communauté internationale par les récentes atrocités commises par les forces de défense rwandaises, Kishishe apparaît comme le massacre de trop. Outre les condamnations des Etats-Unis et de la Russie, le gouvernement de la RDC a décidé l’ouverture d’une enquête judicaire sur ces faits. La ministre de la Justice et garde des sceaux a  ainsi saisi la Cour pénale internationale (CPI) pour requérir des poursuites à charge des auteurs des crimes de guerre allégués. Présente à la 21ème session de l’Assemblée des Etats parties au Statut de Rome au Worl Forum Convention Center à la Haye (Pays-Bas), Rose Mutombo en a profité pour en appeler «à la coopération internationale avec la Cour pénale internationale pour que tous les criminels qui sèment la désolation sur le territoire de la RDC soient traqués et punis».

Pendant ce temps, le département des droits de l’homme de la Monusco (BCNUDH) a déployé une équipe pour mener une enquête préliminaire sur les violences de Kishishe où après avoir travaillé avec les autorités locales et mené  des entretiens avec des témoins et des victimes, les crimes de la coalition RDF-M23 ont été confirmés.

J.N. AVEC LE MAXIMUM

 

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