Lors d’une table ronde de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), sous le thème : «Rôle de la femme au sein du patronat congolais et son impact dans l’économie congolaise», Thérèse Kirongozi, inventeure du robot qui régule la circulation routière en RDC et directrice de l’association Women’s Technologies, a déploré le manque d’accompagnement du gouvernement congolais dans la réussite des projets à caractère technologique. Elle se plaint également de la non-commercialisation à l’extérieur de son invention faute de moyens. «Mon pays ne m’accompagne pas. J’ai inventé le robot roulage mais je n’arrive pas à le commercialiser même en Afrique. On se limite juste à nous donner des trophées mais cela ne suffit pas», a-t-elle déclaré à ce sujet.
Son interpellation a poussé Albert Yuma Mulimbi, président de la FEC et principal animateur des assises à reconnaître la faiblesse de son organisation à cet égard. Le patron des patrons a appelé à l’implication du gouvernement dans la facilitation des investissements en faveur des nouvelles technologies et à changer le système éducatif en vigueur dans le pays. «C’est cela notre faiblesse. La FEC est un syndicat patronal. Je souhaite que la donne soit renversée et que l’on accorde de l’accompagnement à ses membres. Nous devons en outre changer notre système éducatif. Il faut qu’on revienne aux études techniques qui sont fondamentales au lieu de privilégier les études littéraires. La RDC doit s’investir dans la technologie, nous avons les minerais stratégiques qui exigent de l’expertise technique», a-t-il fait remarquer.
Ingénieure en électronique industrielle, Thérèse Kirongozi, femme entrepreneure de 47 ans dirige l’équipe qui a développé son innovation ainsi que d’autres innovations technologiques.
En 2019, elle a présenté trois inventions dans les secteurs de l’eau, de l’électricité et de l’éducation au ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique en sollicitant l’assistance du gouvernement pour la multiplication de ces machines mais en vain.
Dans le secteur éducatif, Mme Kirongozi et son équipe ont mis sur pied un robot qui permet de rendre le cours de chimie plus attrayant auprès des élèves des humanités. Le petit robot, baptisé Muyej, du nom du gouverneur de la province du Lualaba, permet de séparer l’hydrogène de l’oxygène ou de fournir les propriétés de différents minerais que les élèves apprennent à l’école. Le gouverneur Richard Muyej Mangez Mans a été le premier à acheter 400 prototypes de ces robots chimistes pour les écoles de sa province.
Elle a aussi mis sur pied un avertisseur sur les risques d’électrocution, notamment dans les quartiers de Kinshasa où les câbles électriques souvent dénudés jonchent le sol. Cette invention se présente sous la forme d’un robot qui fonctionne 24 heures sur 24, autorechargeable grâce à un panneau solaire intégré.
Kirongozi a également inventé une machine purificatrice d’eau, Izabo qui produit une substance liquide à verser dans l’eau pour la purifier. Elle a été conçue pour lutter contre les maladies hydriques très répandues en RDC et en Afrique subsaharienne.
JM
NOUVELLES TECHNOLOGIES : Thérèse Kirongozi se plaint du manque de soutien de l’Etat
